Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Rentrée !

Bon, ben ça approche...

Je suis passé prendre la température ce matin au collège... Dans la foulée, j'ai actualisé le blog. J'ai préparé, à droite, les cahiers de textes de mes classes. Ils sont consultables et mis à jour quotidiennement.

Comme je le souhaitais, j'ai bouclé les deux premières séquences de chacune de mes niveaux. Pour les troisièmes, j'ai contacté ce jour Mme Wagner pour qu'elle intervienne au nom de l'AFGAT. Très vite, je vais prendre contact avec le Tribunal de Charleville pour que nous puissions assister à une audience. Dès le mois de novembre, avec Mme Coqueret et Mlle Mouchette, j'organiserai une sortie sur Paris qui passera par Meaux afin de visiter le musée de la Grande Guerre qui a été inauguré l'an dernier. Je l'ai visité en juin, c'est assez riche. Je me réjouis de retrouver des troisièmes. Abonné à ce niveau depuis que je suis au collège de Vireux (et avant aussi), l'an dernier, j'ai fait une pause salvatrice car je commençais à être lassé. Du coup, je suis motivé à bloc cette année.


Pour les autres niveaux, plusieurs activités sont aussi prévues. Je vais mener, en sixième, un projet autour de Bilbo le hobbit car l'actualité cinématographique s'y prêtera en décembre. Je suis en train de relire le livre afin de proposer deux parcours de lectures : un pour les lecteurs confirmés, un pour les lecteurs moins à l'aise. Pour les cinquièmes, je reprends grosso modo les éléments de l'an dernier car cela avait bien fonctionné.

En avant-première, mes progressions :

Pour les troisièmes : ici

Pour les cinquièmes : ici

Pour les sixièmes : ici
(il y a deux plannings sur le même fichier, c'est le second que j'ai retenu, celui qui inclut Bilbo en séquence 3)


Bible !

Je suis dans ma période mystique et christique, prêt à me sacrifier pour mes élèves ;-) En tout cas, après Schmitt, j'ai attaqué un bouquin sur Jésus de Frédéric Lenoir. Et je lis un peu les évangiles (si, si) car j'ai une petite idée d'inspiration pour une nouvelle...


Bref, trouvée à la Fnac de Rouen samedi dernier, la nouvelle édition du Bescherelle du collège. C'est vraiment bien. Je n'ai pas pour habitude de faire de la pub mais voilà, pour moins de 10 euros, un bon investissement pour la scolarité d'un élève au collège. Je crois que tout y est, à peu près. Bescherelle est une référence et, dans l'ensemble, ce que j'ai consulté dans cette ouvrage est solide - une petite réserve sur les compléments d'opposition et de concession.

Pour le reste, je pense tenir mes objectifs durant ces vacances : boucler deux séquences pour chacune de mes classes. Je viens de boucler le planning de la dernière séquence que je dois élaborer (niveau troisième). Du coup, je pense être à jour d'ici la fin du mois.

Aujourd'hui, en allant sur Neoprofs, j'ai compris que l'oeuvre que je devais faire lire pour aborder la justice sera Des Souris et des hommes - j'avais initialement prévu Au Bagne d'Albert Londres. Que de choses à dire ! Mais, surtout, j'ai découvert que ce bouquin, notamment le personnage de Lennie, avait été utilisé pour légitimer la peine capitale exécutée la semaine dernière de Marvyn Wilson au Texas. Le fils de Steinbeck est en colère - et on le comprend.

Une oeuvre littéraire peut-elle légitimer un verdict ? George a-t-il raison de rendre la justice ? Et vous - nous -, quel jugement auriez-vous fait si vous aviez jugé Lennie ? Tout cela nous renvoie au fil conducteur de la Justice qui guidera le premier trimestre avec, je l'espère, une sortie au Tribunal de Charleville. En France, cela renvoie à l'affaire Dils... Tout ce pan du programme de troisième me passionne et, bien souvent, enthousiasme les élèves. On verra...

Lumineux

Je crois que Schmitt devient un auteur que j'aime bien... Mais, ce qui me séduit surtout chez lui, c'est l'idée. Déjà, dans La Part de l'autre, il développait une idée géniale en proposant le destin croisé de deux Hitler : celui qui a échoué au concours des Beaux-Arts et celui qui aurait réussi ce concours.

Là, avec L'évangile selon Pilate, nouvelle idée forte que le titre, mal choisi, biaise un peu. L'auteur veut aborder deux sujets bien casse-gueule : l'Incarnation et la Résurrection. On a donc un récit alerte, qui fait alterner des moments de réflexion et des scènes plus cocasse avec ce Pilate / Sherlock Holmes qui cherche le cadavre du Christ. Le style de l'auteur peine à me séduire. C'est bien écrit, parfois poétique, parfois un peu rugueux... Il concède d'ailleurs que ses phrases sont marquées par une nécessaire oralité. L'auteur est aussi et, avant tout, un homme de théâtre.


Première partie, Jésus est sur le point d'être arrêté. A la première personne, Schmitt lui donne la parole. C'est fort. Vient ensuite le tour de Pilate dont les conviction, progressivement, vont être ébranlées... Schmitt développe la notion de plus en plus admise selon laquelle Jésus s'est laissé tuer. La dimension du personnage de Judas est absolument tragique.

Personnellement, je ne suis pas vraiment croyant, loin de là mais l'histoire du christianisme me fascine. Une poignée d'hommes a modelé notre monde occidental et c'est stupéfiant.

Dans la série des idées qu'on aimerait avoir avant les autres, je poste, encore, cette chanson géniale de U2 : c'est Judas qui parle à Jésus.


"Ce soir-là, au bord du fleuve, par l’euphorie énamourée qui nous collait l’un contre l’autre, j’avais découvert ce qu’il y a d’égoïste dans le bonheur. Le bonheur est à l’écart, fait de huis clos, de volets tirés, d’oubli des autres ; le bonheur suppose que l’on refuse de voir le monde tel qu’il est ; en un soir, le bonheur m’était apparu insupportable."

"
Je ne sais ce que l’avenir retiendra de ma vie mais je ne voudrais surtout pas que se propage cette rumeur qui m’encombre déjà, dans laquelle je me suis pris les pieds : ma réputation de faiseur de prodiges."


"— Cela dit, Pilate, je ne suis pas mécontent de te voir arriver dans les parages. Sans me mêler de ce qui ne me regarde pas, tu aurais tout intérêt à ce que les idées de ce Juif ne se diffusent pas. Il propose une morale dangereuse, qui pourrait bouleverser tout l’équilibre de notre monde si elle avait le moindre écho : il prétend que tous les hommes sont égaux. Tu entends, Pilate ? Te rends-tu compte ? Aucun homme ne vaut mieux qu’un autre ! Cela veut dire qu’il attaque l’esclavage ! Imagine qu’on l’écoute, il pourrait provoquer une révolte, mettre tout l’ordre à bas, devenir un Spartacus qui réussit. Car la faiblesse de Spartacus, c’est qu’il restait un esclave qui avait ameuté des esclaves, tandis que ce Juif libre s’adresse à la terre entière et prétend briser toutes les chaînes. Méfie-toi, Pilate ! Surveille-le ! Bou-cle-le !

— Je l’ai déjà crucifié. Que puis-je faire de plus ?"

"On ne voit jamais les autres tels qu’ils sont. On n’en a que des visions partielles, tronquées, à travers les intérêts du moment. On essaie de tenir son rôle dans la comédie humaine, rien que son rôle – c’est déjà si difficile. Nous étions deux acteurs cette nuit-là. Yéchoua jouait la victime d’une erreur judiciaire. Et moi, Pilate, je jouais le préfet romain, juste et impartial."

"Je l’explique souvent à Claudia. Tout d’abord, cette religion est née dans un mauvais endroit ; la Palestine demeure une toute petite nation qui n’a ni importance ni influence dans le monde d’aujourd’hui. Ensuite, Yéchoua n’a enseigné qu’à des analphabètes, de rudes pêcheurs du lac Tibériade qui, à part Yohanân, ne savent parler que l’araméen, à peine l’hébreu, très mal le grec. Que va devenir son histoire quand les derniers témoins seront morts ? Yéchoua n’a rien écrit, sinon sur du sable et de l’eau ; ses disciples non plus. D’ailleurs savait-il seulement lire ? Enfin, sa grande faiblesse fut de partir trop vite : il n’a pas pris le temps de convaincre assez de gens, ni surtout les gens importants. Que ne s’est-il rendu à Athènes ou à Rome ? Pourquoi même a-t-il quitté la Terre ? S’il est bien Fils de Dieu, comme il le prétend, pourquoi ne pas demeurer parmi nous à jamais ? "

"Les figures du poisson se multiplient dans le sable et la poussière de Palestine ; les pèlerins les tracent du bout de leur bâton comme la clé secrète d’une communauté qui s’élargit. Mes espions viennent de me rapporter que les sectateurs de Yéchoua s’étaient aussi trouvé un nom : les chrétiens, les disciples du Christ, celui qui a été oint par Dieu, et qu’ils ont désormais un autre signe de reconnaissance qu’ils portent souvent en pendentif : la croix."

"Ainsi ai-je aujourd’hui récrit la Cène. Lors du dernier repas qu’il partage avec ses proches, Jésus livre son raisonnement. S’il veut éviter que toute la troupe de disciples soit condamnée et crucifiée, s’il veut éviter un châtiment collectif, il doit se faire désigner comme unique responsable. « Quelqu’un doit me dénoncer. » Implicitement, il demande à Judas, le seul assez proche et subtil pour le comprendre, d’accomplir cette besogne.

Par amour, par conviction, par dévotion, Judas accepte.

Confiant dans la messianité de Jésus, il jouera, aux yeux de tous, le mauvais rôle. Blessé, bouleversé et en même temps confiant, il emporte son secret dans la tombe.

Ainsi le christianisme est-il fondé sur un double sacrifice, le sacrifice de Judas et le sacrifice de Jésus."

"
Depuis deux mille ans on hésite entre deux théories : Jésus se sachant le Messie ou Jésus se découvrant le Messie ; j’en propose une troisième : Jésus fait le pari qu’il est le Messie."


"
Le roman me semble avoir une place justifiée dans cette histoire. Protégé par ce genre, protégé par l’aveu de la fiction, je n’assomme pas le lecteur en lui disant « C’est vrai », seulement « C’est vraisemblable ». Je ne crie pas « Voici LA vérité », juste « Voici mes hypothèses ». Mes pensées se présentent sous la forme de mensonges : une fiction. La fiction a peut-être seule le pouvoir de dire, ici, ce qui doit être dit."


(L'Evangile selon Pilate)

Tiède

Bon, on veut y croire : il y a un faux-air de Millenium... D'abord la couverture, puis l'éditeur, puis le traducteur, puis les lieux... Mais on est loin de Millenium... C'est un polar conventionnel, convenu même, où l'inspecteur va finir par coucher avec la meilleure amie d'enfance de la victime d'un assassinat sordide... La résolution de l'énigme est poussive, longue à souhait ! A lire, sans plus !

La victime, Alex, est retrouvée morte dans sa baignoire, son corps pris dans la glace car la maison est en panne de chaudière. On découvre que la fille, forcément canon, a des relations troubles, un passé trouble, etc. Pas de quoi casser trois pattes à un canard !


Marilyn Monroe

J'ai anticipé le cinquantenaire de la mort de l'icône en lisant, fin juillet, une enquête palpitante sur, précisément, les circonstances de la mort de cette légende...

Le gros intérêt du livre, c'est qu'il remet tout à plat, se débarrasse de plusieurs préjugés, à commencer par la liaison avec les frères Kennedy... Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est archi convaincant ! La démonstration tient la route... Le suicide est montré comme une issue impossible. Le meurtre demeure donc la seule possibilité...

W. Reymond a écrit un bouquin sur JFK. Je crois que je vais le lire prochainement... J'avais dévoré plein de livres sur l'assassinat de JFK au moment de la ortie du film d'Oliver Stone avec Kevin Costner...


"Marilyn a construit sa carrière sur une illusion. Celle de la blonde à forte poitrine et faible cervelle. Une gentille fille, sûrement facile et pas bien futée. Une image dans l'air du temps, cultivée à l'écran et renforcée à chaque intervention médiatique. La blonde était sexy mais, forcément, un peu conne."

"Or, peint par des illusionnistes dont la mission consistait à détruire une star, le tableau dramatique du mois de juin 1962 ne contenait pas une once d'authenticité.

Les six heures de bandes extraites de la mine de sel du Kansas prouvaient que Marilyn se trouvait à l'époque au sommet de son art.

Les archives même de la 20th Century Fox démontraient que les absences de l'actrice étaient justifiées.

La même source confirmait que les dirigeants du studio avaient autrefois tenté – en vain – de se séparer d'Elizabeth Taylor. Et que Monroe avait été, pour eux, un plan de secours."

"Alors que depuis quarante-cinq ans on se contente de résumer le destin de la star à une terrifiante glissade vers l'autodestruction, la vérité n'a rien à voir avec ce cliché."

"Marilyn avait 36 ans.

Et les premiers jours de ce mois d'août 1962 portaient en eux les germes d'un avenir bien plus radieux. Un futur placé sous les signes d'une carrière relancée et d'une prospérité financière enfin assurée.

Marilyn avait 36 ans.

Et – désormais j'en étais convaincu –, la vie devant elle.

Marilyn avait 36 ans.

Et jamais la thèse du suicide ne m'était apparue aussi improbable."

"Les conclusions de Cozzi furent sans appel. Marilyn n'aurait pas été capable de dépasser les deux ingestions accidentelles, puisqu'elle aurait perdu conscience. Dix à douze comprimés de Nembutal au maximum suffisaient pour glisser vers le sommeil éternel.

*

Éliminer la théorie du suicide accidentel limitait drastiquement et dramatiquement le champ des possibilités.

Soit Marilyn avait pris la décision d'en finir avec la vie et avalé une cinquantaine de comprimés de Nembutal, soit la star avait bel et bien été assassinée."

"Comment expliquer que le taux de Nembutal retrouvé dans le sang soit presque le double de la quantité maximale dont elle disposait ? Cela signifie-t-il qu'un second tube aurait disparu ? Et si oui, pourquoi ? Ou alors, ce dosage confirmait-il qu'on lui avait injecté cette substance nocive ?"

"Défendre l'idée du suicide, c'était – désormais – accepter que Marilyn Monroe ait pu avaler jusqu'à deux cent trente-cinq comprimés de Nembutal !"

"En clair, si Marilyn avait décidé d'elle-même d'avaler autant de pilules, elle n'y serait physiquement pas parvenue, tombant inconsciente avant d'achever sa tâche.

Dès lors, la quantité de Nembutal retrouvée dans le foie de la star prouvait une chose : que le troisième pilier venait de s'effondrer.

Marilyn ne s'était pas suicidée."

"L'organisme de la star était saturé de barbituriques, à un niveau qu'une ingestion volontaire de comprimés de Nembutal ne pouvait justifier. D'une manière ou d'une autre, Marilyn avait donc été empoisonnée."

"Une fois encore, la logique allait m'aider. Si l'état du cadavre indiquait que la star n'avait pas prévu d'accueillir un visiteur, cela entraînait deux explications. Soit le meurtrier était arrivé sans s'annoncer au 12305 Fifth Helena Drive. Soit celui-ci… appartenait à son entourage proche."

"Dans le cas de Marilyn Monroe, tout cela signifiait que si l'actrice avait avalé la moindre surdose médicamenteuse, Noguchi aurait dû retrouver trace de ces cristaux dans son estomac. Ou, à défaut, dans l'intestin grêle. Ce qui n'était pas le cas."



Lectures de vacances (2)

J'ai ensuite lu quelques nouvelles, plutôt de récits bref, en fait : Gavalda, Delerm que j'avais déjà lu. Gavalda, j'ai été déçu. Certaines nouvelles sont fortes, d'autres insignifiantes... Delerm, je n'ai pas retrouvé la fraîcheur que j'avais découverte il y a quelques années... C'est un peu du recuit...
J'ai alors attaqué Les Heures souterraines de Delphine de Vigan dont le Rien ne s'oppose à la nuit m'avait énormément plu. C'est toujours bien écrit, ciselé... Mais l'histoire est vide... Une femme harcelée au boulot par son patron et un médecin qui vont peut - peut-être - se croiser... Pfff...

Lectures de vacances (1)


Beach Music de Pat Conroy
C’est un roman-fleuve : un millier de pages. Il a accompagné la fin de l’année scolaire et le début de mes vacances. C’est l’histoire de Jack, natif de Caroline du Sud. Il plaque tout et part avec sa fille à Rome quand sa femme se suicide. Petit-à-petit, la Caroline du Sud le rappelle à lui : les parents de son épouse suicidée veulent renouer avec lui, ses propres frères aussi… Ses amis américains, dont la belle Lédare, aussi. Un peu contre son gré, il se retrouve embarqué dans une histoire foireuse menée par un de ses anciens amis, devenu grand manitou à Hollywood, qui veut raconter leur histoire dans un film. Leur histoire ? Celle d’une bande de copains attachants, qui ont grandi en Caroline du Sud, dans les années 70, qui ont vécu l’entrée en guerre contre le Vietnam…
Parce que sa mère est mourante, Jack prend finalement l’avion pour les Etats-Unis : un voyage initiatique à rebours et un retour aux sources purificateur au cours duquel le passé trouble des uns et des autres n’est jamais loin, où les prémices du Vietnam parasitent une amitié indéfectible, où l’horreur de la Shoah vécue par ses parents propulse une jeune femme splendide du haut d’un pont…
Pat Conroy, je ne connais pas. C’est un habile conteur. J’ai adhéré dès les premières pages, aux évocations des couleurs de Rome, on s’attache au personnage miné par le suicide de sa femme et qui a décidé de couper les ponts avec son passé pour mieux préserver sa fille… Il y a de beaux moments de tendresse, des scènes très émouvantes qui alternent avec des passages absolument délirants et, même franchement comiques… Chacun doit pouvoir se reconnaître, un peu, dans chaque personnage… L’auteur évite le piège du mélo à deux balles…
Le style est riche même si la traduction en altère probablement la saveur. C’est une langue très poétique. On voit Jack et ses frangins plonger dans l’eau du fleuve, on voit Leah et sa grand-mère sauver les tortues… Bref, on aime lire ce livre…
Après Beach Music, j’ai enchaîné sur un classique, paraît-il : Bilbo de Tolkien. Bon, Tolkien, je ne suis pas fan. Je n’ai pas trop accroché aux films de Peter Jackson et les deux cents premières pages du volume un de la trilogie m’ont vraiment découragé. Bilbo est à la mode. Ce sera probablement le gros succès cinématographique des fêtes de fin d’année et, déjà, dans mon casier, au bahut, on m’a resservi des documents pédagogiques sur ce livre sans préciser pour quel niveau la lecture est adaptée. Par rapport au programme, on est dans les attentes de la sixième. Je me lance donc dans la lecture pour voir si c’est faisable.
On a donc un beau conte avec des gentils, des moins gentils, des pas gentils qui deviennent gentils, un gentil magicien, un dragon pas gentil, un univers merveilleux à souhait tantôt gentil tantôt pas gentil… L’histoire est plaisante et raconte en fait la genèse du Seigneur des anneaux. A vérifier mais je crois que Bilbo a d’ailleurs été écrit après la trilogie… Bon, au final, c’est plaisant à lire… Je l’ai lu en version numérique. Je dois choper une version papier pour voir si les sixièmes peuvent digérer cela. Je pense que, avec le film, on va avoir pas mal d’éditions qui vont se mettre en adéquation avec le film. Même si, pour ce qui concernait la trilogie, la version dite « jeunesse » était exactement la même que celle « grand public ».
Après Bilbo, j’ai té attiré, dans une librairie, par le bouquin de Eric-Emmanuel Schmitt qui s’intitule La Part de l’autre. Un livre qui se propose deux croiser deux destins : celui d’Hitler et celui d’Hitler ! Dans le premier cas, le Hitler répugnant et salaud que l’on connaît malheureusement trop bien ; dans le second cas, le parcours du Hitler qui n’aurait pas été recalé aux Beaux-Arts. L’idée est intéressante. Le croisement des deux destins est très bien traité et plus d’une fois je me suis fait avoir car on a des fondus enchainés très subtils pour passer d’une vie à l’autre et Schmitt se dépatouille très bien de son sujet. Le « vrai » Hitler est brillamment mis en perspective avec une mine de détails car l’auteur s’est évidemment beaucoup documenté. Pour le « faux » Hitler, de belles lignes, là aussi : un clin d’œil facétieux lorsque le jeune Adolf prend place sur le divan de Freud ou côtoie, à Montmartre, les maîtres peintres de son époque. On peut juste faire le reproche que certains passages sont vraiment trop empreints de psychologie. Au final, je me suis laissé prendre au jeu.
Véronique Olmi, Cet été-làCet été-là a failli gâcher mon été ;-) Grosse daube… Un couple de parvenus invite, comme chaque été, ses amis dans sa maison de vacances à Coutainville. Le couple est usé, limé. Il ne se passe rien : on s’attend à des révélations, une histoire de vengeance semble même se dessiner, on s’attend, pourquoi pas ? à ce que Delphine trompe son mari avec le meilleur ami de celui-ci… Mais non, on quitte le livre, à la fin, et rien n’a vraiment bougé… A oublier… Du Colette de bas étage…
Enfin, j’ai lu, très vite, le premier volet de la trilogie berlinoise de Philip Kerr. Kerr, rien à voir avec Jim Kerr, le chanteur de Simple Minds, mon groupe référé ;-) L’été de cristal, c’est un récit policier qui a la particularité de se dérouler à Berlin en 1936, c’est ce qui m’a attiré. Le détective Gunther est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille d’un industriel richissime et de son mari. Le meurtre est accompagné de la disparition d’un collier de diamants dont la valeur est inestimable. Gunther se lance dans l’affaire et, petit-à-petit, on découvre, comme lui, les méandres du pouvoir hitlérien, corrompu jusqu’à la moelle. L’auteur nous trimballe jusqu’à Himmler et Goering.
Les ficelles sont un peu grosses mais le livre fourmille de détails et d’anecdotes sur le Berlin de l’époque et sur la manière dont le pouvoir instaure son autorité. Le détective se retrouve même à Dachau. Bref, le livre fait passer le temps. J’ai bien souri sur certaines descriptions car l’auteur à un vrai talent pour croquer les portraits et il ne fait pas dans la dentelle !