C'est plutôt bien écrit. Sans pathos superflu.
Pourtant l'histoire s'y prête. L'histoire, justement, c'est celle du père et de l'oncle de l'auteur engagés dans la Résistance alors qu'ils avaient une poignée d'années - moins de vingt ans. On y suit donc Jeannot et Claude et tous leurs copains de Résistance, ceux qui meurent, ceux qui survivent, ceux qui échouent dans leur mission. Une tranche de vie pleine d'espoir des années noires. Mieux qu'un livre d'histoire. Non, vraiment très intéressant !
On s'attache à ses gamins d'origine juive, enrôlés dans les groupuscules de la Résistance. On croise des civils qui n'osent pas résister, d'autres qui aident par leur simple silence, les salauds de la Gestapo, les salauds français qui prennent bien leur pied à collaborer, les règlements de comptes au sein même de la Résistance à l'aube du Débarquement. Et cette interminable fuite en avant dans le dernier train de la mort ! Epoustouflant !
Le chapitre XVII est formidable, très émouvant... L'histoire si poignante, si récurrente, d'une gamine de dix ans qui voit une voiture noire emmener sa mère pour toujours...
Ma grand-mère avait 25 ans durant la guerre. J'aurais aimé qu'elle puisse lire ce livre... On ressort un peu triste de ce livre. On aurait aimé qu'il soit plus long, presque. Et on se dit que, forcément, le prochain livre sera un peu amer, décevant...
"Il avait suffi de quelques minutes assis là, l’un à côté de l’autre, quelques minutes où nous nous retrouvions enfin, et il redevenait déjà mon petit frère. Au ton de sa voix, c’était presque comme s’il s’excusait d’avoir fait une bêtise en faisant sauter la machinerie de son écluse. Pourtant, combien de jours de retard s’accumuleraient dans l’acheminement de lourdes pièces de marine que l’armée allemande faisait transiter par le canal, de l’Atlantique à la Méditerranée ? Claude riait, j’ai passé ma main dans sa chevelure ébouriffée et moi aussi je me suis mis à rigoler. Parfois, entre deux frères, la complicité est bien plus forte que tous les interdits du monde. Il faisait beau et la faim était toujours là."
"
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