Là, je suis tombé sur l'auteur au JT de Delahousse il y a une quinzaine de jours. Je trouve ce type loin d'être con et maniant bien une certaine auto-dérision.
Donc, le bouquin, il flirte avec l'un des fantasmes humains : revenir en arrière pour changer le cours des événements. Du cuit et du re-cuit, vous me direz. L'approche est ici originale : le personnage principal, Andrew, journaliste à NY, renommé, sur le point de publier un article très dérangeant sur la dictature en Argentine, est assassiné en faisant son footing. Il se croit mort mais il ne l'est pas... Il a deux mois pour déjouer une mort inéluctable et essayer de faire comprendre à ses proches la situation dans laquelle il se trouve...
Le livre alterne les tons et c'est plutôt bien vu. La présence de Simon, le meilleur ami de héros, crée de nombreux décalages comiques. Par ailleurs, le ton sait être plus grave lorsqu'on lit l'article sur lequel Andrew travaille... C'est même bien ficelé, bien poignant... Cela tranche avec un style parfois un peu simpliste, c'est dommage.
Le dénouement est intéressant sur le coup... Il n'y a pas qu'Andrew qui se fait bien avoir. Le lecteur aussi ;-)
Seul dans l'appartement, envisageant l'impensable, Andrew comprit qu'il avait soixante-deux jours devant lui pour découvrir qui l'avait assassiné, et pour quels motifs.
Et ce, avant que son meurtrier n'arrive à ses fins...
L'idée de défier l'ordre des choses n'était pas pour lui déplaire. Il n'avait pas encore demandé sa main à Valérie – il ne le ferait que dans trois jours après qu'elle lui aurait reparlé de son voyage à Buenos Aires –, il ne lui avait pas encore brisé le cœur, et n'avait donc plus rien à se faire pardonner. S'il n'y avait cette probabilité qu'il finisse baignant dans son sang, dans une soixantaine de jours, ce retour en arrière n'avait finalement que du bon.
Cette question plongea Andrew dans une profonde réflexion.
Il était mort en faisant son footing matinal, s'était réveillé peu de temps après à environ un mile du lieu où on l'avait assassiné et, plus surprenant encore, deux mois avant l'agression. Depuis, il revivait une journée, presque identique à celle qu'il avait connue par le passé.
– Longue, répondit-il laconiquement, ma journée fut très longue, j'ai pour ainsi dire l'impression de l'avoir vécue deux fois !
– Je vous en parlerai une autre fois. Bon, résumons, vous prétendez que vous avez été assassiné et que, aussitôt mort, vous auriez fait un saut de deux mois dans le passé. Vous avez fait un scanner pour vérifier que tout fonctionnait bien sous vos méninges ? demanda l'inspecteur sur un ton goguenard.
Si c'était à refaire ? griffonna Andrew sur la page de garde de son carnet... Qui n'a jamais rêvé à cette éventualité ? Corriger ses erreurs, réussir là où on avait échoué. La vie était en train de lui offrir une seconde chance...
On va tous y passer, la vie est une maladie mortelle dans cent pour cent des cas.
Si c'était à refaire ? griffonna Andrew sur la page de garde de son carnet... Qui n'a jamais rêvé à cette éventualité ? Corriger ses erreurs, réussir là où on avait échoué. La vie était en train de lui offrir une seconde chance...– Tu me demandes de croire que l'on va t'assassiner dans quelques semaines, et que tu en as la certitude parce que tu es déjà mort... à part ça, non, tu ne me demandes pas grand-chose. Bon, on va les faire ces examens, parce que, à vous écouter, je suspecte une urgence.
En arrivant au journal, Andrew s'installa devant son ordinateur. Une diode rouge sur son poste de téléphone indiquait la présence d'un message dans sa boîte vocale. Marisa, la barmaid du bar de son hôtel à Buenos Aires avait des informations à lui communiquer et demandait à ce qu'il la rappelle dans les meilleurs délais. Andrew crut se souvenir de cette conversation, dates et événements commençaient à se confondre. Pas facile d'avoir l'esprit aux faits du jour lorsqu'on revit les mêmes choses deux fois.
On va tous y passer, la vie est une maladie mortelle dans cent pour cent des cas.
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