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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Les mauvais quartiers de Rouen

En allant à Rouen, tôt, samedi dernier, je me suis dit que j'allais me garer vers la place Saint-Marc, probablement déserte. Pas de chance, c'était jour de marché.

Ces quartiers Est de Rouen, localement marécageux, ont été longtemps délaissés. Même du temps de ma jeunesse, je me rappelle que le quartier de l'église Saint-Paul était vraiment laid (il est toujours bien moche, du reste !), gangrené par des terrains vagues et des friches un peu sordides. Il n'y avait pas encore les beaux logements et les hôtels qu'on y trouve maintenant. C'était un Champ de Mars vraiment misérable.

Un peu plus loin, la place Saint-Marc était sans âme, laide, avec, en son centre, la verrue énorme d'un gymnase vétuste en acier. Puis la place a été réhabilitée, on a rasé le gymnase, et cette place est devenue l'un des centres de l'activité rouennaise. Non loin de là, la rue Eau-de-Robec qui doit son nom au cours d'eau qui serpentait au milieu de la rue et qui, désormais, est enterré sur la plus longue partie de la rue.

Rue Eau-de-Robec, cette bâtisse abrite le musée national de l'Education. On devine, en bas, l'aménagement du Robec.

Rue Eau-de-Robec, encore, des façades médiévales avec l'avancée caractéristique des toits pour faire sécher les peaux car le cours d'eau permettait de tanner le cuir.

Un quartier sorti de la misère au moment de l'haussmannisation rouennaise. Rouen, très proche de Paris, très tôt reliée à la capitale par le train, s'inspirera toujours de la ville-Lumière, source d'admiration et de jalousie. Alors, dans les années 1880, on creuse dans Rouen, on ouvre de belles et larges rues, on redessine la ligne des quais à une époque où le port de commerce est en plein centre-ville, jusqu'au niveau de la rue Grand-Pont. On reconstruit un prestigieux Théâtre pour remplacer celui parti en fumée en 1876 pour un coût absolument délirant qui, justement, compromet la politique sanitaire qui se fait jour pour rendre plus salubres le quartier de la place Saint-Marc. On envoie alors ses habitants sur la rive gauche, avec ses industries nées de la révolution industrielle, et on ébauche déjà la fracture entre les deux rives qui a la vie dure encore aujourd'hui !

Malgré ces aménagements, en plus d'un endroit, la vieille cité normande conserve son cachet médiéval : la place du Vieux-Marché bien sûr et tout le quartier Saint-Maclou où je vous emmènerai un jour.

Au bout de la rue d'Amiens, vue sur l'église Saint-Maclou et le quartier dit des Antiquaires.

Vue arrière de l'abbatiale Saint-Ouen, depuis les jardins de l'Hôtel de Ville, que l'on aperçoit à droite.

L'Hôtel de Ville était autrefois le dortoir lié à l'abbatiale. Durant mon année de maîtrise, j'ai passé de nombreuses journées, tout en haut de cet édifice, à consulter les archives municipales de la Ville. L'abbatiale, quant à elle, est tenue par les spécialistes comme un joyau du gothique flamboyant, davantage encore que la cathédrale !

J'ai arpenté rapidement ces jardins de l'Hôtel de Ville pas toujours aménagés de manière heureuse (le terrain de basket au milieu des arbres et des fontaines, c'est un peu bizarre). J'ai redécouvert le buste de Verhaeren, poète français mort en gare de Rouen, et la statue de Rollon au sujet duquel il faut que je me documente car c'est sans nul doute un personnage historique fascinant.

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