Je suis encore arrêté quelques jours.
Aucun besoin de me justifier. Dans ma carrière, j'ai été très peu arrêté, je n'aime pas ça. J'ai été arrêté plusieurs fois cette année, c'est un mauvais cru et, même, début mars, j'ai anticipé mon retour en classe malgré un arrêt plus long.
Mauvais cru. Oui.
C'est assez connu : je souffre d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI). Il y en a deux principales : la RCH et la maladie de Crohn.
Pour moi, le diagnostic de Crohn a été posé un jour de février 2005. Maladie en moi depuis probablement plus longtemps car, depuis trèèèèèèèès longtemps, je suis sujet aux douleurs abdominales sévères. Pas le petit mal au bide. Non, le truc qui t'électrise à coup de sabre géant dans les intestins. Depuis, je crois que j'ai fait tous les examens possibles et imaginables, même certains qui ne se pratiquent plus comme la radio baryté.
Crohn m'a mis un pied dans la tombe en 2013 alors qu'un abcès généralisé commençait à bien me tuer doucement. Une opération en urgence à Reims après trois jours inutiles passés à végéter aux urgences de Charleville-Mézières. Une opération dont on ne sait pas si on va sortir vivant du bloc, vous voyez ?
Depuis un an, après une période de rémission durable, sans aucun traitement, la maladie s'est réveillée, pas qu'un peu. J'ai renoué avec mon ami Pentasa que j'ai expérimenté, depuis 2005, sous toutes ses formes, je crois. Pentasa augmenté ensuite. Puis insuffisant :-(
Les élèves le savent et le voient. Je suis statique en cours, souvent assis à mon bureau. Ce n'est pas par flemme. Ces deux derniers mois, cela a été mieux, passage sous dose massive de corticoïdes. Puis, les corticoïdes, faut bien les arrêter un jour. Plus la dose de corticoïdes faiblit, depuis un mois, plus je ressens à nouveau des douleurs violentes (pour ne parler que des symptômes physiques).
Je suis donc à nouveau sous corticoïdes à dose maxi depuis lundi. L'effet est radical chez moi : on m'a dit que j'étais corticoïdo-dépendant. Un beau mot à caser en repas de famille ;-) J'ai donc espoir de reprendre normalement mes cours lundi prochain. Et j'espère que ce sera durable puisque je passe parallèlement toute une batterie d'examens qui devrait valider le passage à un autre traitement que j'ai déjà eu à deux reprises par le passé, traitement de fond. Cela sera début juin, j'espère.
Pourquoi je parle de ça ? Pas par voyeurisme... Je suis arrêté, je me balade dans les rues des Pieux, les gens peuvent se poser des questions... C'est normal. J'en parle aussi parce que Crohn fait partie de ces maladies dites "sales", un sujet tabou... Il est certainement préférable d'en parler, non ? J'ai déjà eu plusieurs fois des élèves atteints de MICI. J'ai même pas mal aidé une famille des Pieux dans ses démarches il y a trois ou quatre ans.
Et puis, ce WE, c'est le WE de la journée internationale des MICI. Les dépistages sont faciles, peuvent alléger des souffrances, les prises en charge existent... Je pense que, comme tout, il faut en parler, évoquer tout cela... Je sais que certains de mes élèves souffrent de maladies sérieuses... Et cela ne m'indiffère pas du tout, au contraire.
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