Ambiance lugubre. On est Angleterre. C'est la Peste. Neuf personnes se retrouvent à cheminer ensemble pour fuir la "pestilence". Des êtres humains que tout oppose et qui portent, tous, des secrets inavouables. Une gamine, mêlée à la troupe, tient un rôle étrange. Son passe-temps favori, c'est déchiffrer les runes. Le narrateur, Camelot, finit par piger que cette fille a des pouvoirs surnaturels. Le personnage de Zofiel, qui trimbale une momie de sirène, n'est pas mal non plus...
Finalement, on se prend au jeu. C'est plus un polar, un thriller qu'une évocation minutieuse du Moyen Âge dans l'esprit d'un Follett ou d'un Eco. En ce sens, j'ai été déçu. Pour le reste, ça se lit bien.
"La main de Dieu peut être vue dans chaque événement si l’on est déterminé à l’y trouver, tout comme celle du diable."
"Elle n’avait pas pu choisir son mari, et alors ? En cela elle n’était pas différente de n’importe quelle femme bien née, ni même des filles de marchands. Car lorsqu’il est question de terres, de commerce ou d’argent, le mariage est simplement une transaction d’affaires qui doit être négociée par les parents. Bien des jeunes mariées, durant leur nuit de noces, sont devenues des femmes en serrant fermement les yeux et les poings, priant pour que ce soit bientôt fini. Non, tout bien considéré, on pourrait affirmer que l’infirme n’avait pas été plus mal traitée qu’une princesse royale. Même s’il est vrai que les flammes d’un bûcher ne sont pas moins douloureuses lorsque l’on sait que d’autres brûlent avec soi."
"— La vie est un risque, Camelot. Il n’y a qu’une manière d’arriver dans ce monde, mais des millions de le quitter. Naturelles, accidentelles… délibérées.
— Et laquelle choisiriez-vous, Zophiel ?
— Je choisirais le moment et le lieu. L’inattendu, ne savoir ni où ni quand, est ce que craignent le plus les hommes."
"Le jour où j’avais quitté ma maison, j’avais prié pour que mes enfants m’oublient. Je voulais leur épargner la douleur du souvenir. Mais cette nuit-là, tandis que je veillais dans la brume blanche, je compris que ce que je voulais plus que tout, c’était qu’ils se souviennent. Je voulais continuer à vivre dans la mémoire de quelqu’un. Si personne ne se souvient de nous, nous sommes plus que morts, car c’est comme si nous n’avions jamais existé."
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