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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Simples d'esprit !

Simples d'esprit... Non, ce n'est pas une dédicace ironique à mes élèves...

Tout à l'heure, je faisais la route depuis Rouen jusque dans les Ardennes, les yeux rivés à cette route que connais par coeur, à écouter de la musique.

Deezer m'a joué "Hunter and the hunted" de Simple Minds, live de 82, la préhistoire, en somme. Les esprits simples. S'il y a bien un groupe qui doit beaucoup à David Bowie, récemment disparu, ce sont bien eux puisqu'ils ont même emprunté leur nom à un vers d'une chanson de leur idole.


C'est en 1991, un peu après la bataille, que je suis devenu fan absolu de ce groupe qui clôturait une décennie de succès démentiels portés par des albums restés mythiques (même si "Don't you", le tube planétaire des Minds ne figure sur aucun album) comme "New gold dream" ou "Once upon a time". Epoque bénie où Simple Minds et U2 étaient les deux plus grands groupes du monde, remplissant les stades, enchaînant les tubes, fers de lance des concerts caritatifs du Live Aid ou du Mandela Concert (Simple Minds ont été les seuls artistes à écrire des chanson exprès pour cette occasion), porte-paroles de Greenpeace ou Amnesty International. Une époque où les groupes pouvaient durer, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui.

1991, donc. J'étais en troisième et mon père m'a emmené les voir à Bercy - semaine incroyable car j'avais enchaîné Bercy le mardi, l'obtention de mon Brevet le samedi et le GP de France de F1 à Magny-Cours le dimanche.

Le 2 juillet, un Bercy archi-comble. Inoubliable. Jim Kerr et les siens dégagent une énergie phénoménale sur scène et, il faut le dire, c'est un chanteur exceptionnel. Charles Burchill, le guitariste et compositeur, est surréaliste et Mel Gaynor, à la batterie, a longtemps été considéré comme l'un des meilleurs batteurs au monde. Pour moi, c'était le premier d'une trentaine de concerts : Olympia, Zenith, Bercy, festivals improbables en Bretagne, Belgique au Forest ou à l'Ancienne Belgique ou à Tienen ou au Classic TW de Werchter. J'ai écumé les routes pour assouvir cette passion.


Outre le Bercy de 91, Tienen, en 2004 fut exceptionnel, le groupe qu'on avait voulu enterrer était bien là. Bel et bien ressuscité depuis l'automne 2003 avec une tournée particulièrement réussie mêlant judicieusement les classiques, les nouveaux titres et des morceaux bien plus anciens comme "Sweat in bullet".

J'ai souvenir d'un concert en 2006, je pense, à côté de Metz : le groupe jouait quasiment dans une salle des fêtes. Premier rang, j'étais à un mètre du guitariste. Au fil des concerts, une véritable communauté de fans s'est constituée, relayée par un Internet encore balbutiant, et nous avions l'habitude de nous retrouver avant ou après les concerts. J'ai de grands souvenirs de cette époque, du début des années 2000. J'étais, en plus, l'instigateur de l'un des trois grands sites dédiés au groupe et je m'étais spécialisé dans la collecte et la redistribution (gratuite) d'enregistrements pirates de concerts (les bootlegs) C'était passionnant, très chronophage, j'ai arrêté il y a quelques années, en partie démotivé par l'évolution du groupe qui est devenu, sur scène, l'ombre de lui-même. A un moment donné, il faut savoir s'arrêter. Jim Kerr est un leader hyper charismatique mais il a pris un sacré melon et, à ce concert de Metz, a refusé de me signer un autographe, prétextant qu'il était pressé (nous étions une douzaine à l'attendre après la balance, dehors, devant la salle, il a signé trois ou quatre autographes et s'est barré) : ce jour-là, j'ai compris qu'il fallait prendre des distances. Surtout que Jim Kerr jouait avec nos nerfs, tolérant la diffusion des bootlegs un jour, la critiquant le lendemain (on était en plein débat sur la diffusion de la musique en ligne avec le site Napster et l'apparition du peer-to-peer). Après 2006, j'ai cessé quasiment définitivement les échanges de bootlegs, les remasterisations et les montages-vidéos (ah le Roma 2006 et le Saint-Hernin 2004 !)

Après la diffusion de Hunter sur mon Deezer, j'ai regardé ce que j'avais sur la clé USB de l'autoradio et j'ai mis un live qui a dix ans quasiment jour pour jour. Il s'agit du concert de l'Ancienne Belgique qui a fait l'objet d'un enregistrement officiel et commercialisé seulement sur Internet, très soigneusement remasterisé comme tous les lives du groupe (parfois trop). J'y étais, avec d'autres. Le mois suivant, on faisait l'Olympia, concert un peu gâché par des problèmes techniques (le son a sauté totalement pendant plusieurs minutes).

Ce live m'a porté 15 ans en arrière... Je n'avais pas écouté un concert du groupe depuis longtemps... Ce n'est pas le meilleur, du reste.

Je n'irai probablement plus les voir en concert, c'est ainsi. De même que c'est sans regret que, pour la première fois depuis 2001, je ne suis pas allé à un concert de U2 pour la dernière tournée.

Bonnes vacances !

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