Je termine à l'instant le dernier bouquin de Tatiana de Rosnay, cette auteur que j'ai découverte par hasard en tombant sur son livre Elle s'appelait Sarah en tête de rayon à la Fnac de Rouen il y a deux ans. J'avais été attiré par ce livre qui me renvoyait à la chanson de Goldman et, il faut le dire, par le prénom de l'auteure - le même que celui de ma fille, j'y avais vu un présage.
Sarah, c'est un roman fort, plutôt bien ficelé dans sa structure narrative, une sorte de tension sourde permanente. Une réussite.
Rose, c'est un bon roman, linéaire, faussement (et pesamment) épistolaire. On change de période. On s'intéresse aux chamboulements haussmanniens du règne de Napoléon III. On croise les personnes illustres de cette époque : Flaubert, Baudelaire, Delacroix, Zola. L'histoire est simple, simpliste pourrait-on dire. Une femme a juré à son mari décédé que, jamais, elle ne quitterait sa maison d'une rue promise à la démolition dans le quartier de l'église Saint-Germain. Vient se greffer là-dessus un secret qui n'apporte strictement rien à l'histoire. Un semblant d'action. Le livre vaut pour l'aspect pittoresque et l'arrière-plan historique. J'y ai trouvé un intérêt car, régulièrement, j'interrompais mon e-book pour aller surfer sur Wikipedia et chercher des éléments complémentaires sur la rue Childebert, sur l'haussmannisation, sur la révolution de 1830 au cours de laquelle la fille de la narratrice naît. Le roman est en fait une longue lettre, une sorte de journal aussi, que Rose adresse à son mari défunt.
J'aime bien ce genre de livre historico-littéraire donc cela m'a convenu. C'est un roman plus facile qui ne changera pas la face du monde. Un brin décevant. Mais c'est aussi un livre bien écrit. On regrette d'ailleurs que Tatiana de Rosnay n'écrive pas directement en français et fasse appel, de ce fait, à un traducteur. Les descriptions des destructions parisiennes sont rondement menées, les pages consacrées à la découverte que Rose fait de la lecture aussi. Historiquement, c'est plutôt bien renseigné et cela fourmille d'anecdotes sur la mort de Baudelaire, sur celle de Delacroix, sur le procès Flaubert, sur la réception critique de Thérèse Raquin, etc.
C'est aussi le drame de l'expropriation. J'ai pensé à ma grand-mère, disparue il y a 15 ans, jour pour jour. Sa tristesse inconsolable de n'avoir pu obtenir gain de cause pour sauver la maison de famille du Puy en Velay, promise à la destruction pour la percée d'un boulevard. Trente ans plus tard, la demeure est encore là, les travaux n'ont jamais débuté. Mais la maison n'est plus dans la famille !
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