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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Enervant !

Je n'ai pas posté depuis quinze jours. J'ai écrit un texte lundi dernier, suite au premier tour des Régionales. Je le posterai peut-être un jour. J'y dis les valeurs dans lesquelles j'ai grandi, l'échec de notre Ecole.

Pour l'heure, je viens de regarder le replay d'un très beau reportage diffusé sur France 2.

Gamin, puis ado, j'ai grandi avec les chansons de Polnareff, de Ferrat et de Renaud. C'était - et ce sont encore, pour deux d'entre eux - plus que des chanteurs : des personnages. Polnareff reprend une tournée prochainement et, hier, vite fait, le temps de la récré, j'ai réussi à choper, dès leur mise en vente, deux places pour ma mère au Zénith de Rouen, avec la complicité de mon frangin.

Le reportage que je viens de regarder, c'est sur Renaud. J'ai déjà écrit sur ce chanteur sur ce blog. Tant pis, je rempile.

Le souvenir d'un jour où mon père m'a donné une cassette audio (oui, une cassette audio !) de Renaud. C'était l'Olympia pour moi tout seul. Je devais avoir 8 ou 9 ans. Renaud, Coluche, le Splendid, les (vrais) Enfoirés, tout ça. Souvenir de Putain d'camion, écouté des centaines de fois dans la voiture de ma mère. La chanson pour l'Ethiopie. Germinal, vu avec ma grand-mère.


Toute une époque ! Toute une chronique sociale de la France dans laquelle j'ai grandi. Celle des Boule et Bill, des Gaston, des 4L, des supermarchés, des cinémas en centre-ville, de SOS Racisme, des autocollants (collés à l'arrière des 4L) "la seule école libre, c'est l'école laïque", les Restos, l'arrivée de la Gauche au pouvoir comme une utopie enfin réelle et déjà porteuse d'immenses désillusions.

Celle où les 30 Glorieuses avaient fini de briller. Toute une série d'instantanés, comme cette fresque d'objets et de produits de cette époque qui clôture le parcours du visiteur au Mémorial Charles de Gaulle de Colombey.

Ce reportage montre bien la dimension iconique de Renaud. On l'aime ou on ne l'aime pas. Je n'adhère pas à tout. Mais j'aime cette tendresse, cette auto-dérision, cette vraie sincérité.

Je ne suis pas de ceux qui souhaitent le retour de Renaud.

Il appartient à deux générations qui l'ont porté à bout de bras. Il est le chanteur énervant des combats passés. Peu lui arrivent aujourd'hui à la cheville.