Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Une année en livres...

Petit lien sympa de Goodreads, site sur lequel j'édite et note mes lectures.

C'est ici.

Bonne fin d'année ;-)

SR

Lectures !

Plusieurs bouquins au pied du sapin dans un esprit très ouvert et hétéroclite : l'Encyclopédie des Schtroumpfs, une biographie de Victor Hugo, un Nicolas le Floch et le pavé de Stéphanie Janicot, La Mémoire du Monde qui est très prometteur.

J'en ai effectivement lu quelques pages mais je suis revenu à des lectures plus impératives pour le boulot.

J'ai fini un superbissime bouquin de Michael Morpurgo qui fait partie de la sélection du livre de Cherbourg. Séduit par la couverture, emballé par la présentation qui a été faite aux élèves, je n'ai pas été déçu ! Une magnifique histoire sur laquelle je ne m'étends pas, étant donné que mes élèves liront ce livre !


Je relis Le Chien jaune, incontournable Maigret, que j'ai fait acheter en série pour le faire lire à mes quatrièmes dans le cadre des nouveaux programmes, autour de la problématique de la ville. J'y retournais sans entrain et je relis Simenon avec plaisir, finalement !

Bonne fin de vacances et à très vite,

SR

Festival du livre de Cherbourg-en-Cotentin : c'est parti !

La présentation de la sélection officielle a été faite à mes élèves par Mme Enguehard, la documentaliste de la Bucaille.


Sélection éclectique et de qualité avec des valeurs sûres et des écrivains qui gagnent à être connus.

Je vais moi-même en lire quelques-uns : ma curiosité a été piquée par des titres comme Les petites reines ou Le Mystère de Lucy Lost que j'ai heureusement déniché hier à la médiathèque des Pieux.

Bonnes lectures ;-)

Plus d'informations sur le site officiel du festival : vivement juin, qu'on parte tous à la rencontre des auteurs !

Florence

Mes élèves vont de plus en plus sur ce blog et j'en suis très heureux.

J'espère, comme tous ceux qui fréquentent cette interface, qu'ils prendront le temps de lire le (long) texte que, chaque année, je diffuse sur ce site.

Souvenir d'un terrible 25 novembre.

A lire ici.

SR

Ortho-gaffe

Il paraît que nos enfants sont de moins en moins performants en orthographe (de plus en plus mauvais, pour faire simple)...

Quand va-t-on enfin se poser les vraies questions : pourquoi sommes-nous de plus en plus nuls ? On pourrait peut-être questionner la méthode d'apprentissage absolument déplorable de la lecture, l'absence de devoirs écrits à la maison en primaire, l'absence d'exigence du par-coeur de règles basiques passées à la moulinette de l'à-peu-près, la méthode inductive qui a fait des ravages au collège, l'apprentissage de l'orthographe illisible (au collège encore) car noyé dans la bouillie indigeste de séquences fourre-tout, etc.

Je vois mes propres enfants. Je sais déjà que mon fils n'aura pas l'orthographe quasiment parfaite de ses parents, je suis préoccupé par les apprentissages de ma fille à laquelle, au CE1, on n'a pas encore appris à différencier "et" et "est". Oui, ça me dépasse !

Je suis d'une génération qui a appris à lire avec le B-A BA, qui apprenait consciencieusement ses règles, qui bénéficiait d'un enseignement cloisonné (lundi conjugaison, mardi grammaire, jeudi lecture, etc.) et, à la sortie, tout le monde (oui, tout le monde !) savait lire et écrire de manière quasi parfaite !

Restons malgré tout dans l'humour...

Simples d'esprit !

Et, comme, décidément, il faut que je poste un sujet pas trop sérieux sur ce blog, je vais faire un peu de pub pour mon groupe fétiche. Je veux parler de Simple Minds, dont le nom ne dira probablement rien aux jeunes lecteurs de cette interface mais qui ravivera peut-être des souvenirs aux moins jeunes :-)

Simple Minds fut, dans les années 80, l'un des groupes-phares, avec U2, The Cure, Depeche Mode et The Police, hérauts de ce que l'on appela alors le rock héroïque, qui remplissaient les stades à coups de dizaines de milliers de spectateurs, militaient pour Greenpeace et Amnesty International.

Je les ai découverts à quinze ans et ce fut une longue aventure puisque j'ai dû assister à une trentaine de leurs concerts depuis 25 ans. Le meilleur fut à Tienen, lors d'un festival belge, ce jour-là, le groupe a tout écrasé. Monstrueux.

J'ai moins adhéré ces dernières années, à un rock un peu pompeux, sans renouvellement. Et, là, ils sortent un album constitué de leurs plus grands standards, revisités à la mode acoustique.

J'aime bien, franchement, un vrai travail de réarrangement, surprenant !

Je m'étais même dit, il y a quelques années, après les avoir vus au festival de Werchter que je ne les verrais plus en concert. Pourtant, un set acoustique me tenterait bien. Une date à Paris au printemps un mercredi soir, pourquoi pas ?

Petit concert capté la semaine dernière. Un Jim Kerr tout en décontraction, plein d'humour, une voix bien posée, et un Charlie Burchill à l'oeuvre sur sa guitare avec des effets toujours saisissants.  Nouvelle venue, la percussionniste, elle donne le punch !

Bon, ils ont vieilli et, pour les fans, on espère toujours le high kick du Jim sur Stand by love...

Mais bon, nous aussi, on a vieilli !


Je l'ai lu !

Un président ne devrait pas dire ça.

Pourtant, lui président, il l'a dit.


Ce n'est pas un bouquin, c'est un pavé. Près de 900 pages de transcription des entretiens que deux journalistes du Monde ont eus avec le Président. Livre sans concession où le Président se livre. Surprenant.

Un Président normal ? Je ne sais pas. Indépendamment de toute considération politique, je le trouve finalement très humain, dans un bouquin qui est loin de faire dans la complaisance : les trahisons, les échecs électoraux, la politique étrangère, etc. Tout y passe. Vraiment intéressant.

Et cette question lancinante : pourquoi tous ces gens, épris de pouvoir, parfois désenchantés par cette expérience du pouvoir, malgré tout, veulent y retourner, toujours et encore ?

Cité de la Mer

Petit retour sur les sorties que j'ai faites avec chacune de mes cinquièmes à la Cité de la Mer. Moments agréables et instructifs.

Les nouveaux programmes nous invitent à aborder avec les élèves les motivations de la quête d'un ailleurs. A Cherbourg, grand port de départ des migrants séduits par les chants des sirènes du rêve américain, nous sommes aux premières loges pour réfléchir à ces enjeux.

Le petit film projet dans la salle des bagages est saisissant.








Maupassant

Cela fait quelque temps que je n'ai pas posté de sujets sérieux. Je reviendrai glisser quelques mots et photos des sorties à la Cité de la Mer que j'ai faites avec mes cinquièmes la semaine dernière.


Avec les quatrièmes, gros travail sur Maupassant. Je dois dire que je suis vraiment satisfait de la réflexion et de la pertinence dont les élèves font preuve.

Comme promis, je mets le texte que j'ai écrit pour un spectacle mise en voix / musique qui sera joué à Rouen mi-mars.

C'est ici.

Bonne soirée,

SR

Parapluies de Cherbourg

Je trouve ça sur mon compte Twitter...

Petite vidéo de promotion pour contredire l'image qu'on a de Cherbourg, relayée bien souvent par les bulletins météo de BFM qui stigmatisent presque tous les jours le crachin et les températures minimales à Cherbourg...

Alors que, c'est vrai, à Cherbourg, il fait toujours beau...... quand il ne pleut pas ;-) Le pire étant probablement le vent, d'ailleurs, capable de décorner des milliers de vaches !


Bonnes vacances :-D

Normandie !


Un bel article bien complet trouvé sur mon Twitter de ce matin, à lire ici.

Il y a 950, Guillaume le Bâtard devenait Guillaume le Conquérant à Hastings et serait couronné deux mois et demi plus tard à Westminster roi d'Angleterre.

Cet article rappelle ce que l'Angleterre doit aux Normands, notamment dans le domaine linguistique, dont je parlais ces derniers jours à mes élèves alors que nous évoquions l'évolution de la langue française.

L'histoire des Normands est fascinante. C'est incroyable de voir comme les frontières de la Normandie réunifiée sont quasiment calquées sur celles à l'intérieur desquelles Rollon a commencé à édifier ce qui allait devenir le Duché de Normandie dont les seigneurs régneraient de l'Angleterre à la Sicile.

De Rollon à Richard, en passant par Guillaume. Tous liés à la ville de Rouen à laquelle les lecteurs de ce blog savent combien je suis viscéralement attaché. Rollon repose à la cathédrale, non loin de la relique du coeur de Richard. Guillaume est mort à Saint-Gervais, paroisse sur les hauteurs de Rouen, dans le quartier de mon enfance.

Rouen.

J'ai des souvenirs, dès mon plus jeune âge, de Rouen, dont j'ai arpenté les trottoirs des milliards de fois au bras de ma grand-mère. Nous nous rendions dans le centre-ville en prenant le bus devant l'Hôtel-Dieu place de la Madeleine, depuis devenu la Préfecture. Ce quartier n'avait rien à voir avec ce qu'il est devenu aujourd'hui, il était même plutôt assez glauque, figé dans une forme de non-urbanisation des années 50/60.

J'allais à l'école Achille Lefort, dès la maternelle. Depuis, je n'ai jamais su quitter les bancs de l'école même si je suis passé de l'autre côté du bureau.

Je retourne souvent à Rouen et, toujours seul (sauf une fois avec mon fils), dans ce quartier où j'aime probablement retrouver les fantômes de mon enfance.

Cité de la Mer

J'ai lancé aujourd'hui la séquence 2 de mes cinquièmes qui sera consacrée au voyage : pourquoi partir ? pour quoi partir ? Déjà pas mal de réactions.

Nous irons les 8 et 9 novembre (selon les classes - modalités à suivre ultérieurement) à la Cité de la Mer pour visiter l'expo permanente consacrée aux départs des migrants depuis Cherbourg à bord des transatlantiques.

Pour patienter, un petit C'est pas sorcier qui aborde pas mal d'éléments sur les paquebots.

Et puis le questionnaire que je remettrai à chaque élève un ou deux jours avant l'expo, il faudra le compléter sur-place. Il se trouve ici.


Cartoons et seconde guerre mondiale

Au cours de l'étude de la parodie des contes en cartoons, j'ai évoqué avec les cinquièmes Donald qui lance des tomates à Hitler et le film La Rafle... Et puis, évidemment, de Tex Avery, le génial The Blitz Wolf !






Quelques lectures...

Je sors de deux livres un peu décevants... Malgré de bons effets d'attente...

J'ai fini hier un bouquin de Loevenbruck, auteur dont j'ai pourtant récemment dévoré L'Apothicaire. Avec Le Mystère Fulcanelli, l'auteur aborde l'alchimie et l'ésotérisme. Bof. D'emblée, j'ai peiné à adhérer. D'interminables explications grossièrement maquillées dans la narration par les notes prises dans le carnet de moleskine du brigadier qui doit retrouver l'assassin d'un adepte de l'alchimie, puis de plusieurs d'entre eux. Le livre est sauvé par le dernier tiers, avec la résolution d'une double énigme : qui a tué tout le monde ? qui est vraiment Fulcanelli ?


Juste avant, j'ai lu Rouen 1203 qui, comme le titre l'indique, se déroule en 1203 à Rouen (incroyable, hein !), enfin qui se déroule un peu partout et, enfin, à Rouen. Une histoire un peu complexe et tordue de Templiers, de Croisades, de trafic de reliques, de bandes mercenaires dans un territoire livré à la guerre entre le Roi de France et le prince Jean (le fameux Jean de la version Disney de Robin des bois), frère de Richard Coeur de Lion, tous enfants d'Aliénor, etc. C'est documenté mais, bon sang, que c'est dense ! Tout le monde n'a pas le talent de Ken Follett pour mêler fiction et rigueur historique...


Les lecteurs de ce blog savent le lien que j'ai avec Rouen et ce livre m'a intéressé par les détails qui concernent cette ville. J'y ai appris que Jean résidait au château ducal qui n'a rien à voir avec le château de Philippe-Auguste et qui, alors, se situait, au niveau du parking de la Haute-Vieille Tour dont le nom est justement une réminiscence de la forteresse des ducs qui ressemblait à la Tour de Londres. Il n'en reste aucun vestige car Philippe-Auguste rase le château avant d'en construire un autre au moment où il reconquiert la Normandie. Car, justement, ce livre, c'est la fin de la Normandie des Ducs initiée par Rollon, conquérante en Sicile et en Angleterre et crépusculaire avec le prince Jean.

Cendrillonsssss

On avance bien avec les cinquièmes, sur tout ce qui tourne autour du conte et de la parodie.

En avant-première, le génial cartoon du génial Tex Avery que nous étudierons très vite en classe. A (re)découvrir ici.

Et, puisque j'en ai parlé avec une classe ce matin, Cendrillon version Téléphone ;-)

Bonne soirée !


Réalisme

Comme nous le voyons actuellement en quatrième, les artistes réalistes puissent leur inspiration dans le cadre réel qui les environne.

En complément du cours, on peut jeter un oeil à cette vidéo de "C'est pas sorcier !"

Bon mercredi ;-)


Rentrée

Premières heures ce matin à la Bucaille avec les 5C dont je suis le prof principal. Cela fait un bout de temps que j'ai été PP de ce niveau, 5 ou 6 ans au moins, je pense.


Ces premières heures sont toujours fastidieuses, beaucoup de blablas et de paperasses. Je récapitule donc, comme promis, et je joins une capture de l'emploi du temps (clic pour agrandir).

Pour lundi 5 septembre :

- couvrir les livres si besoin et, éventuellement, les réparer car certains sont très dégradés ;
- carnet de liaison : compléter page 2 + quatrième de couverture et signer et faire signer les pages 5 et 8 ;
- fiche demi-pension "ticket" pour les élèves concernés ;
- fiche casier pour les élèves concernés ;
- fiche étude du soir ;
- attestation d'assurance (pas forcément pour lundi).


Merci à vous.

Dès les premiers moments de vie de classe, nous aborderons les différents exercices d'évacuation et de confinement et procéderons à une lecture commentée du règlement intérieur. Une de mes séquences, en cinquième, sera consacrée à la prévention des risques liés à l'utilisation inadaptée des réseaux sociaux.

Pour toutes les classes, dès demain, je distribuerai les plannings annuels et expliquerai un peu les enjeux de la Réforme et l'introduction de l'évaluation par compétences dans mes cours. Je joins ci-dessous les fiches que je vais commenter demain avec mes élèves.

Planning annuel de quatrième : ici

Planning annuel de cinquième : ici

La Réforme expliquée à tous en quatrième :

La Réforme expliquée à tous en cinquième :

Bonnes lectures !

Mot de rentrée

Bienvenue à tous sur ce blog que je m'efforce de tenir à jour régulièrement. Sur la droite, en complément de Pronote (je n'ai pas encore mes accès !), vous trouverez les cahiers de textes de mes classes.

Sur ce blog, je poste mes lectures, des commentaires sous forme d'humeurs, des compléments à mes cours, tout ce qui touche plus ou moins à mes cours de français. Tenu depuis de très nombreuses années maintenant, cette interface est généralement bien accueillie. Pourvu que cela dure.

Les vacances ont été l'occasion pour moi de me mettre à jour par rapport à la réforme du collège : nouveaux programmes, approches différentes, compétences, etc.

J'ai aussi lu quelques livres. C'est très hétéroclite.

- Dernière nuit à Twisted River de John Irving. J'ai été emballé par le début qui nous plonge dans l'ambiance de The Revenant. Puis on se perd un peu dans les dédales d'un récit un peu long et difficile à suivre.

- Comme un enfant perdu de Renaud. Autobiographie de Renaud le chanteur énervant. Très touchant, tout en nuances pour évoquer la relation difficile avec son père et les dernières illusions de ce que furent les Trente Glorieuses.

- L'Apothicaire de Henri Loevenbruck. Fabuleux road-book médiéval qui nous fait voyage en France, en Espagne, en Terre Sainte.

- Desaxé de Lars Kepler. Bouquin dans la veine des Millenium. Complètement tordu et flippant. Quand on sait que le nom de l'auteur est en fait le pseudo d'un couple à la ville qui écrit à quatre mains, on se dit qu'ils doivent passer des soirées très glauques ;-)

- 22.11.63 de Stephen King. J'ai piqué des extraits pour mes cours de quatrième. Jack remonte le temps et doit empêcher l'assassinat de Kennedy. Mais l'amour s'en mêle et s'emmêle. Les dernières pages sont particulièrement réussies. J'ai eu du mal à commencer ce livre (j'ai renoncé plusieurs fois ces derniers mois) et je suis heureux d'en être finalement venu à bout. Il y a longtemps déjà j'ai eu ma JFK mania au moment de la sortie du film JFK avec Kevin Costner (qui dure près de 4 heures je crois et que j'étais allé voir en salle), j'avais lu pas mal sur le sujet, assez fascinant.

Bonne rentrée à tous !

Bucaille, me voilà !

J'ai eu confirmation de mon affectation au collège La Bucaille de Cherbourg-Octeville ce jeudi, suite à la suppression de mon poste à Charcot et de mon complément de service au collège de Pieux.

Même si je ne me satisfais pas d'une mesure de carte scolaire, je suis content d'obtenir un très bon collège avec, surtout, toutes mes heures dans un même établissement. Je ne suis pas certain que le poste soit pérenne, on verra bien...

Plus qu'à savoir quels niveaux je vais avoir pour me plonger enfin dans la Réforme !

30 ans !

C'est l'histoire d'un mec, mort il y a 30 ans, parrain de la fille de Renaud. Ce dernier interpète d'ailleurs une chanson de lui dans son Olympia pour moi tout seul et il le présente comme celui qui a été "battu" ou plutôt "abattu" aux élections présidentielles.

Prémonition ? Plusieurs articles ont récemment montré que la mort de l'humoriste, empêcheur de tourner en rond des magouilleurs miterrandiens, n'est peut-être pas une simple collision d'une moto avec un "putain d'camion".


La mort de Coluche fut un événement que les plus jeunes lecteurs de ce blog ne peuvent pas vraiment mesurer. Je me rappelle encore cette journée de juin, la télé dans le coin du salon chez mes parents, mon retour ce jour-là d'une visite que j'avais faite avec ma classe au port de Rouen, je devais être en CM2.

J'avais un double 33 tours de ses meilleurs sketches que je reprenais lorsqu'on faisait des veillées lors des stages de poney auxquels j'allais l'été à Incarville, chez Hubert, à côté de chez moi.

Je ne me rappelais pas précisément l'année en revanche et n'avais jamais tilté avant ce matin que cette mort venait juste deux jours avant le légendaire quart de finale dans le chaudron surchauffé de Guadaljaja : choc des titans dans un match épique entre le Brésil de Socrates et le France de Platini !

De l'or et des sardines...

J'ai été intrigué, à la médiathèque des Pieux, par ce bouquin au titre un peu énigmatique, avec une couverture en lien avec la Résistance. J'ai donc emprunté.

C'est l'histoire d'un casse, mené par les Résistants du Périgord, dans une gare pour empocher le pactole de la Banque de France et permettre d'alimenter ainsi les maquis. Intrigues, romances, trahisons : j'ai moyennement adhéré. Réseau très touffu de personnages et une fâcheuse manie de l'auteur à commencer les phrases sans sujet qui m'a un tantinet irrité.

Bon, ça se lit...


Homo

En ces temps vraiment perturbés où l'homophobie semble avoir de beaux jours devant elle dans trop d'endroits, je veux poster une très belle chanson de Renaud, aux paroles tendres et un tantinet malicieuses, empreintes d'une tolérance qui manque à beaucoup.


L'homosexualité, on en parle parfois en classe, au détour d'une digression - facile quand on parle du procès des Fleurs du Mal ou de Verlaine et Rimbaud même si je ne vais pas lire les poèmes de Verlaine, très crus, annexés à la fin de l'édition de La Pléiade. Je constate que, trop souvent, il y a un travail encore important de didactique à fournir...

1985 !

Ce matin, Lino Ventura / Jean Valjean s'est invité sur mon tableau avec mes quatrièmes.

1985... Je pourrais vous parler de 1985, sortie de l'album "Once upon a time" des Simple Minds qui fuit suivi d'une tournée triomphale dont l'album "LIve in the city of light" est le beau témoignage (album live qui reste, je crois, l'album live le plus vendu au monde).

1985, c'était il y a 31 ans. C'était surtout le centenaire de la mort de Victor Hugo et, à l'école primaire Louis Lemonnier de Franqueville Saint Pierre, il y avait une affiche sur la porte de la bibliothèque et, je crois, des travaux d'élèves posés au mur.

Mme Lecaudé, mon institutrice de CE2, nous a fait lire le deuxième tome des Misérables en bibliothèque verte. Oui, en CE2, alors que je peine à faire lire la version de l'Ecole des Loisirs à mes quatrièmes. J'ai été fasciné par ce livre et je me rappelle avoir acheté, probablement au Super M de Rouen, le premier et le troisième volumes. Mme Lecaudé a probablement éveillé, déjà, ma curiosité littéraire. Plus tard, je découvrirais le grand Hugo à la Fac avec les cours éblouissants de Mme Naugrette et je lirais la version intégrale des Misérables : un choc total, ce livre reste l'un de mes préférés. Hugo était un monument.


Le feuilleton passait une fois par semaine à la télévision et, religieusement, nous découpions les images de la série qui étaient dans les programmes TV, pour illustrer nos cours. J'ai peut-être encore ça dans mon grenier.

C'était la version avec Lino Ventura, Jean Carmet et le grand Michel Bouquet que j'ai eu la chance de voir sur scène plus tard. C'est la version que j'ai montrée ce matin à mes élèves de Charcot. Elle date un peu mais les élèves adhèrent. Le long métrage est une refonte de la série initialement diffusée en épisodes. Elle est très fidèle au récit de Victor Hugo et Lino Ventura y est magistral - j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour cet acteur par la suite : Le Rufian (dont j'ai usé la bande de la VHS jusqu'à la corde), Ne nous fâchons pas et, bien évidemment, Les Tontons flingueurs.

J'ai une gratitude inestimable pour les instituteurs de cette école : Mme Brunet qui m'a appris à lire et à écrire de manière impeccable avec Daniel et Valérie, puis Mmes Langlois et Lecaudé. En CM, M. puis Mme Lefebvre, de vrais instits à l'ancienne et il ne fallait pas moufter ;-) Bons points, images, colle à l'amande, règle sur les doigts... Personne n'est mort, bien au contraire, je crois même que nous avons presque tous bien réussi !

Rigueur et exigence, ce que j'attends à mon tour de mes élèves... La vraie réforme, c'est ça !

Monument !

Je viens de terminer La Cathédrale de la mer. Ce bouquin est de ceux aux personnages desquels on s'attache, qu'on a hâte de finir tant il est passionnant mais qu'on quittera forcément avec un petit pincement au coeur !



Pourtant, j'avais un préjugé. L'Espagne, tout ça, ce n'est pas un culture qui m'a souvent attiré et puis, en matière de récit médiéval, j'ai tellement apprécié Ken Follett que je craignais un peu de recuit !

Ce récit, c'est l'histoire d'Arnau qui, enfant, se retrouve avec son père à Barcelone : Inquisition, Peste noire, magouilles en tous genres, vengeances, intrigues amoureuses, rien n'est épargné à Arnau (ni au lecteur !)

Front populaire

Ma grand-mère vouait une admiration sans limite à Léon Blum, l'homme du Front Populaire.

C'est aujourd'hui le 80ème anniversaire des Accords de Matignon, récupérés un peu par tout le monde aujourd'hui sur la scène politique nationale.

Blum était un vrai homme de gauche. Ma grand-mère avait 20 ans et, au détour d'un meeting, elle a réussi à faire passer à Blum un livre pour qu'il y appose sa signature. J'ai ce livre avec l'autographe, apposé il y a presque 80 ans jour pour jour. Pour la génération de mes grands-parents qui connut deux guerres mondiales, le Front Populaire et le vote des femmes, l'avènement de Mitterrand fut un événement dont, je pense, on peine à envisager l'ampleur ! Même si, avec le recul...



Harmony !

L'intérêt de passer son vendredi au collège Charcot de Cherbourg pour bosser la réforme du collège dans un bahut où la mise en place de ladite réforme supprime mon poste, c'est de ne pas rater l'escale du plus gros paquebot du monde, tout juste sorti des chantiers navals de Saint-Nazaire.

Un peu plus d'un siècle après l'ultime escale du plus grand paquebot du monde d'alors : le Titanic.

Petit lien sur cette escale : ici. Expo visitée l'an dernier avec mes troisièmes de Le Corre.

Tellement haut que la Cité de la Mer (les toits verts sur les photos) semble avoir rétréci et que l'église de la Trinité semble avoir fait un régime sévère !



Revenant !

De retour sur le blog, enfin ! Ces dernières semaines ont été accaparées par des tonnes de travail, de corrections... Peut-être un peu de fatigue et de lassitude, aussi !

Je reviens avec Le Revenant, et oui, comme quoi !


J'ai vu le film que j'ai particulièrement apprécié, avec Léonardo, rescapé du Titanic. Le film est beau, les décors sont époustouflants, Léonardo n'est plus imberbe et livre une prestation elle aussi époustouflante. L'histoire est belle : celle d'un trappeur, abandonné par ses compagnons car un grizzli l'a blessé (presque) à mort et son transport retarde le groupe, à la merci des Indiens. On est dans les années 1820, dans le grand Ouest américain. J'ai aimé ce film comme, il y a plus de vingt ans, j'ai aimé la puissance de Danse avec les loups.

Je me suis donc orienté vers le livre qui a servi de support à l'adaptation du film. Surprise (et heureuse surprise !) : le livre est radicalement différent du film, davantage ancré sur la réalité de l'histoire (puisque, à la base, l'histoire de Hugh Glass est une histoire vraie) et la différence entre le livre et le long métrage est un atout intéressant. Au fil du récit, la trame du film se démarque de plus en plus du livre. Les scénaristes ont eu l'idée judicieuse de substituer au Bridger du livre un autre personnage : le fils de Glass, ce qui ajoute à la tension dramatique et à l'aspect pesante de ce huis-clos.


Ce livre est une robinsonnade, à sa manière. Le trappeur se retrouve seul, doit survivre dans un univers hostile pour retrouver le monde humain, en quête de ceux qui l'ont abandonné pour se venger.

A lire sans hésiter !

Paix...

J'étais dimanche au Mémorial de la Paix de Caen avec mon fils. J'ignorais bien évidemment combien la paix, une nouvelle fois, allait être encore attaquée deux jours plus tard. Pourtant, ce Mémorial nous rappelle combien la paix est aussi fragile que vulnérable.




Ci-dessus, le poème de Paul Eluard, massacré par les Enfoirés, vrai et beau poème de Résistance universelle.

Première confrontation, autre que dans des livres, pour mon fils à aux images de la Shoah, de la Résistance, de la Débâcle, du Débarquement. Je voue une admiration sans borne aux Résistants dont mes grands-parents firent partie, ces rares Français, d'abord, qui osèrent se lever contre l'envahisseur nazi et dont Chruchill dirait qu'ils furent essentiels à la reconquête de l'Europe.

Retour par Omaha et la Pointe du Hoc où, je crois, je n'étais moi-même jamais allé. Moment émouvant.

Bunker, plage, mer... Des morts...

Pour la paix.

Si fragile...

Clin d'œil !

Spéciale dédicace à mes élèves, particulièrement à ceux des Pieux en devoir commun demain...

Petite leçon de grammaire dispensée par les tarés de la tribu Malaussène de Daniel Pennac 😊

Dédé

J'ai appris hier soir la disparition d'André Majewski, "Dédé", parti trop tôt, comme beaucoup probablement.


Dédé, ancien maire de ma petite commune des Ardennes, Vireux-Molhain, passionné d'histoire à laquelle il a consacré l'essentiel de sa vie, apportant une contribution inestimable à la découverte du patrimoine local : le camp romain de Vireux, le château de Hierges ou encore la collégiale en face de laquelle se trouve ma maison ardennaise, pour ne citer que cela.

Dédé était prof d'histoire au collège de Vireux quand j'y suis arrivé en 2006. Il venait d'être élu maire. J'occupais la salle voisine de la sienne qui servait aussi pour les arts plastiques. Ses cours étaient un joyeux bordel pédagogique puisqu'il avait une manière bien à lui, très certainement assez éloignée des consignes de ses inspecteurs, de faire cours, de faire cours et, à lire les dizaines et dizaines d'hommages rendus par ses anciens élèves sur les réseaux sociaux depuis hier, je me dis qu'il avait raison. Je me souviens que, en classe, il reconstituait carrément des combats de chevalerie avec armures et heaumes, s'il vous plait :-)

Comme maire (communiste, ce qui est devenu très rare), je n'ai pas toujours eu beaucoup d'affinités avec lui mais, régulièrement, nous nous croisions dans Vireux. On parlait histoire. Il me parlait de ma maison, réputée comme étant l'une des plus anciennes de la Pointe des Ardennes, qu'il avait voulu acheter un moment mais sa femme n'avait pas voulu car un peu trop éloignée de la Meuse, il me parlait de la collégiale, de Pépin le Bref, des chanoines, il avait toujours le ton juste pour évoquer tout cela. Un passionné !

Comme maire, il avait notamment fait rénover, à côté de la maison, ce qui est devenu le relais VTT. Le maire actuel a mis aux normes la collégiale en matière d'accessibilité.

Je regrette que, à la fin de mes années au collège de Vireux, il ait probablement mal pris que je prenne l'initiative d'emmener mes élèves à la collégiale et à Hierges sans l'avoir sollicité. J'y avais pensé mais les bisbilles politiques à deux balles de la Pointe ont fait que le maire qui lui a succédé (et par ailleurs délégué communautaire en charge du tourisme, alors) m'a clairement autorisé à visiter ces lieux si je ne faisais pas appel à son prédécesseur et si c'était son propre père à lui qui me faisait la visite. Je n'avais donc pas trop le choix, d'autant que, du coup, la communauté de communes offrait l'entrée au château de Hierges.

Dédé était aussi des manifestations pour la défense de l'offre scolaire des Ardennes. Je peux le dire maintenant : c'est lui qui, un soir, m'a adressé un document que personne n'avait (même pas le Recteur ni le DASEN) pour que nous en fassions bon usage. Ce  document était une bombe : c'était le rapport des Inspecteurs Généraux.

Je pense à Dédé en me disant qu'il laisse un vide sidéral.

S'il y a un office religieux, je me dis que ce sera peut-être à la collégiale et que les trottoirs devant ma maison seront noirs de monde et que la collégiale ne pourra pas accueillir tout le monde... Et qu'au funérarium du cimetière, il va retrouver son épouse et un rival politique qui avait la même bonté, la même gentillesse et la même affabilité que lui, M. Gonthier, que j'appréciais aussi beaucoup.

Je pense à mes collègues de Vireux. Beaucoup d'émotion probablement en salle des profs ce matin.

Couple mythique

Quand on parle de couple mythique, on pense au strass et aux paillettes de Burton et Taylor, de Marylin et JFK, etc.

Les Klarsfeld sont, aussi, un couple mythique dont la vie conjugale a été essentiellement consacrée à traquer les anciens nazis et à laver la mémoire de l'Allemagne des années 60. Cette autobiographie est un témoignage historique, lourd de sens, et porte à juste titre le titre de Mémoires.


Barbie, Kiesinger, Touvier, Bousquet, Papon et tant d'autres sont passés à la moulinette des plumes croisées des deux époux dans un livre de 700 pages qui vaut bien davantage pour son approche documentaire que littéraire car, disons-le, c'est assez abrupt à lire.

Je retiens particulièrement les pages sur Barbie dont le procès, alors que j'étais au collège, fut un événement national. Le Boucher de Lyon, une des pires saloperies qui aient jamais existé, a été rattrapé par son passé et par les Klarsfeld dont la pugnacité, dans tous leurs combats, fut impressionnante. Barbie, c'est Jean Moulin torturé, ce sont les enfants d'Izieu arrêtés et déportés pour la mémoire desquels ma grand-mère, peu de temps avant sa mort, avait versé une importante souscription pour qu'un musée soit ouvert en leur souvenir.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas les Klarsfeld (les plus jeunes qui lisent ce blog), ce sont eux qui ont reconstitué, minutieusement, le détail de tous les convois de déportés Juifs partis de France vers la mort dans les camps nazis. Philippe Grimbert et Tatiana de Rosnay mentionnent explicitement Serge Klarsfeld dans deux livres que je fais lire (avec bonheur) à mes troisièmes : Un Secret et Elle s'appelait Sarah.

INXS

Tiens, j'ai été très sérieux sur ce blog ces dernières semaines... Un peu de légèreté : hier, Deezer m'a joué ça dans la voiture... Michael Hutchence : classe, charisme et performance vocale...


Souvenirs d'un Noël de 91 (je crois) avec un sapin au pied duquel le mec en rouge avec sa barbe blanche avait déposé deux cassettes vidéo (waouh, des VHS, dingue !), usées jusqu'à la corde à force de les avoir visionnées. Il y avait le live de Simple Minds à Vérone et le live d'INXS à Wembley.


Deux groupes alors au sommet de leur gloire, remplissant les stades, après une décennie de tubes que beaucoup d'artistes actuels envieraient volontiers, une époque où, ado, on écoutait de la musique, où on ne la consommait pas, où on achetait des places de concerts sur un Minitel et où on espérait que le dernier CD de notre groupe préféré serait disponible dès le jour de sa sortie à la FNAC (parce que NRJ l'avait diffusé en avant-première)

Ces groupes (INXS, Simple Minds, The Cure, Depeche Mode, etc.), comme tous ceux des eighties, hormis U2, ont eu du mal la décennie suivante même si, curieusement, tous reviennent plus ou moins sur le devant de la scène et remplissent encore les salles. Simple Minds s'est malheureusement alors séparé de son clavier charismatique qui contribuait beaucoup au son du groupe, INXS a perdu son chanteur charismatique dans des circonstances tragiques, Robert Smith a oublié de changer de coiffeur... Virage manqué alors que U2 préparait Achtung Baby, album génialissime au son complètement novateur et pourri de tubes comme The fly ou, bien sûr, One. Pas simple de faire concurrence...

Ils étaient dix

J'ai découvert cette série à la médiathèque, a priori emballé par l'histoire qui raconte le destin de dix soldats napoléoniens rescapés de la retraite de Russie en 1812. J'ai assez vite déchanté. Moi qui ai grandi avec Mickey, Lucky Luke, Gaston, Asterix et Boule et Bill, des BDs classiques en somme, là, la mise en page a un peu bouleversé mes habitudes de grand-père ;-)


Au fil des volumes (qui se lisent trop vite), on se perd dans les rebondissements (même si le dénouement du quatrième volume est plutôt réussi) et, surtout, les dessins des différents personnages sont parfois trop semblables et j'ai vraiment eu du mal à m'y retrouver.

Le récit manque cruellement d'envolées épiques alors que le sujet aurait pu s'y prêter. Bref, à lire, sans plus.

Je vais retourner à un livre beaucoup beaucoup plus sérieux : j'ai attaqué l'autobiographie des Klarsfeld, déjà un quart entamée.

René Tardi

Je finis à l'instant les deux volumes que Tardi a consacrés au récit que son père lui a légué au sujet de la guerre. La Seconde. Et, c'est inhabituel, on retrouve Tardi à dessiner la guerre de 40, lui qui est particulièrement renommé dans les scènes qu'il présente de la Première Guerre Mondiale.


Son père, René Tardi, s'est engagé dans une unité de chars avant la guerre. Le premier volume évoque donc la débâcle de juin 40, le transfert vers l'Allemagne de René devenu prisonnier de guerre et les cinq années de stalag. 180 pages et le parti pris est d'accompagner les planches de textes fournis, de la main du père de Tardi. C'est donc dense et plutôt intéressant surtout que Tardi est un amoureux du plus petit détail.

Le second volume, plus court, m'a paru vraiment long. C'est l'errance des prisonniers, trimbalés d'un coin à l'autre de l'Allemagne par les soldats allemands, pris en étau par la conquête des Soviétiques et des Alliés. J'ai nettement moins adhéré. Peut-être aussi que la mise en page de trois vignettes par page, essentiellement en noir et blanc, est un peu monotone à la longue et le parti pris narratif un peu répétitif : Tardi, enfant, accompagne son père sur l'essentiel des planches...

Une pensée pour mon grand-père maternel qui, fait prisonnier en 1940, a réussi à s'évader avant son transfert en Allemagne en traversant la Meuse à la nage...

Brevet 2017

Pour bien parachever le passage du rouleau-compresseur de la Réforme du collège qui entrera en vigueur, d'un coup, pour TOUS les niveaux à la rentrée de septembre 2017, les textes officiels concernant le futur Brevet (celui que passeront les quatrièmes actuels) sont sortis et ont été relayés ces dernières heures sur le compte Twitter d'Eduscol.

Ces instructions sont à lire ici.

Trois épreuves remplaceront les quatre actuelles qui étaient, je le rappelle, l'oral d'histoire des arts et, vieilles comme Mathusalem, les trois épreuves écrites de français, de maths et d'histoire. La session 2017 sera composée d'une épreuve orale pour évaluer les travaux pluridisciplinaires (les EPI) effectués par l'élève durant sa scolarité au collège (pas uniquement en troisième) et deux épreuves écrites : une de maths / SVT / physique et une de français / histoire / géo / EMC.

Trois réflexions me viennent d'emblée à l'esprit :

1. La volonté farouche d'imposer la Réforme et de lui donner une finalité est manifeste puisque les textes concernant le futur Brevet paraissent plus d'un an avant l'échéance. Une telle anticipation est exceptionnelle.

2. L'épreuve orale validera les travaux pluridisciplinaires de l'ensemble de la scolarité au collège (les fameux EPI) Comment cela va-t-il se passer pour un élève qui changera d'établissement en cours de scolarité au collège ?

3. Je ne veux préjuger de rien mais, en gros, à l'écrit, on a une épreuve littéraire et une épreuve scientifique. L'intention est peut-être louable d'étendre les attentes pour aller plus loin que ce qui est proposé actuellement même si, comme l'immense majorité des collègues, je déplore la pauvreté hallucinante des attentes de l'épreuve de français telle qu'elle est actuellement proposée aux candidats.
Néanmoins, je m'inquiète fortement, encore, car ces épreuves risquent de devenir une sorte de fourre-tout indigeste qui va un peu plus accentuer le mal terrible qui ronge l'apprentissage de nos élèves : la dilution des connaissances.
Avec l'expérience, je suis absolument convaincu que cette manière d'enseigner, d'aller vers une pluridisciplinarité à outrance, évacue la notion même de discipline et fait perdre de vue à l'élève pourquoi on doit étudier la grammaire, l'histoire, la physique, en tant que tels. On perd ce qui était indispensable selon moi : des repères basiques intangibles pour montrer à l'élève qu'une discipline, avant de servir dans les autres, doit d'abord être un apprentissage qui se suffit à lui-même. On le voit déjà dans l'enseignement du français où, depuis une quinzaine d'années, l'enseignement avec des séquences a clairement montré ses limites, notamment dans l'étude de la langue, raccrochée bien souvent très artificiellement à des enjeux plus globaux. Avec cette réforme, on n'y perd non seulement son latin (au sens premier comme second) mais toute la spécificité propre et inhérente à une matière.
Est-ce aller dans la direction d'un enseignement exigent ? je suis loin d'en être convaincu...

Hommes du Nord

Les Normands, les Hommes du Nord !

Cela fait un petit bout de temps que je cherche un bouquin sérieux sur l'épopée des Normands. Je suis tombé, un peu par hasard, sur ce livre de François Neveux, chercheur à l'université de Caen.


Le livre est plutôt concis pour relater 5 siècles d'Histoire en 200 pages. Le style est un peu abrupt mais le but n'est pas de faire de la littérature. Et c'est un très bon livre qui remplit parfaitement sa fonction.

Je dois dire que, si cette aventure est avant tout une aventure guerrière, je suis absolument fasciné par ces conquêtes normandes, par ces hommes qui, comme Rollon ou Guillaume le Conquérant ont été visionnaires dans l'organisation à donner à un territoire, à l'unifier, parfois à le pacifier. Il faut aussi citer Henri Beauclerc, moins connu, dernier des fils de Guillaume, qui régna avec brio sur les terres anglo-normandes, parachevant l'oeuvre initiée par Rollon et, malheureusement, escamotée par le prince Jean - le fameux Prince Jean de Robin des Bois ;-) Avec son mariage avec Aliénor, Henri règne sur un territoire immense qui inclut l'Angleterre, la Normandie et l'Aquitaine.

Puis Philippe-Auguste est passé par-là, a reconquis la Normandie au duc de Normandie, vassal richissime et bien encombrant car lui-même Roi d'un autre pays.

Rouen est évidemment mentionnée à de nombreuses reprises : "capitale" de cette grande Normandie désormais récemment réunifiée en une grande Région, correspondant grosso modo au territoire que le fils de Rollon a achevé de conquérir.

A Rouen, la tour Jeanne-d'Arc, abusivement appelée ainsi car ce n'est pas celle qui abrita les derniers jours de la Pucelle, rappelle la volonté du Roi de France de maintenir la Normandie dans le Royaume de France après sa reconquête... Les boulevards rappellent le tracé des remparts édifiés à cette époque, parfois encore visibles (près du Boulingrin, juste derrière le garage Peugeot)


Il y a aussi l'église Saint-Gervais sur les hauteurs de Rouen où une plaque rappelle le souvenir de l'agonie de Guillaume, mort dans le prieuré rouennais, après une mauvais blessure reçue lors d'une bataille pour mater une rébellion de l'un de ses seigneurs.


La cathédrale accueille la dépouille de Rollon le converti au christianisme (et de son fils aîné, il me semble, dans la travée nord du transept) et le coeur de Richard Coeur de Lion, arrière petit-fils de Guillaume.

Verdun

Bon, je n'arrête pas de poster des sujets sérieux ces derniers temps ;-)

En voilà un autre.

Verdun. France 2 diffusera dimanche soir le documentaire "Apocalyspe". Il s'agit d'une célèbre série qui propose de revivre de grands événements historiques en dépoussiérant des films d'archives dégradés ou inédits.

La série a été inaugurée il y a plusieurs années par les débuts de l'aviation, de mémoire. Elle s'est ensuite intéressée aux conflits du XXème siècle. Et, maintenant, Verdun. Le documentaire est visible en avant-première sur le site officiel dédié à l'émission. C'est ici.

Verdun, j'y suis allé à plusieurs reprises. Avec les élèves et à titre personnel deux fois.








A chaque fois que j'y suis allé en privé, c'était par un temps exécrable, à cette période, en février. Il neigeait. J'étais seul sur les hauteurs de Verdun, près de Douaumont, et pour cause, il fallait un vrai 4x4 pour y accéder ! L'atmosphère était glaciale, lugubre, dans tous les sens du terme. N'oublions pas que Verdun est une nécropole à ciel ouvert et que seuls les moins malchanceux ont eu droit à une sépulture digne de ce nom. La plupart des soldats, quel que soit leur camp, sont ensevelis, ici et là.

De nombreux panneaux rappellent le respect dû à ces morts. C'est très impressionnant. La première fois que j'y suis allé, je me suis aventuré à pied sur un chemin tortueux, non loin d'un petit étang auprès duquel un panneau rappelle la mort d'un aviateur.

J'étais seul au milieu de la neige qui voletait et s'accrochait aux branches des arbres qui ont probablement repoussé depuis le désastre de 1916. Parce que, à Verdun, en moyenne, c'est un obus au mètre carré qui est tombé. Le silence était absolu. Curieusement, j'étais bien, dans ce lieu, peut-être parce qu'il peut nous faire percevoir la chance inespérée que nous avons de ne plus connaître de conflits aussi violents sur nos terres et, cela, probablement, invite à une certaine méditation sereine.

Médiathèque des Pieux

Je suis enfin allé découvrir la médiathèque des Pieux, incité par mon fils qui, avec l'école, y va régulièrement. Cette médiathèque est une mine et, je le sens, va bientôt être la seconde maison des Rio ;-)

Je redécouvre le plaisir d'ouvrir un livre, moi qui, depuis plusieurs années, suis plutôt adepte du livre électronique.

J'ai donc attaqué un bouquin sur l'histoire de la Normandie : L'aventure des Normands. C'est très riche et très instructif.

J'ai emprunté, pour la suite, les mémoires du couple Klarsfeld, c'est un sacré pavé.

Je lis aussi, de manière plus légère, quelques BD. J'ai lu les deux premiers volumes de "Ils étaient dix", d'Eric Stalner. Cela se lit. J'aime bien tout ce qui a trait à un contexte historique précis, en l'occurrence la retraite de Russie. Ce matin, j'ai emprunté "L'homme de l'année : 1431" qui évoque la manière dont Jeanne-d'Arc a été faite prisonnière.


Vous aurez reconnu une représentation de Rouen à l'époque médiévale. Malheureusement, grosse boulette, la cathédrale est ornée de sa flèche alors qu'elle n'a été ajoutée qu'au XIXème siècle par l'architecte Viollet-Leduc - flèche qui a failli disparaître lors de la tempête de 1999, affaissant son socle et occasionnant d'importants dégâts.

Le site de la médiathèque des Pieux est ici.

Je mets à jour mes lectures et mes envies sur mon profil Goodreads depuis plusieurs années, également accessible sur la partie droite de ce blog. C'est ici.

Bonne fin de vacances ;-)

SR

Lire ? - Lire !

Récemment, en réunions parents-profs, plusieurs parents m'ont interpellé : "Quelles lectures conseilleriez-vous à mon enfant ?"

En voilà une question qu'elle est bonne ? C'est assurément une question pertinente tant elle est récurrente, et montre - c'est déjà ça - que les parents s'inquiètent parfois de la léthargie de leur enfant face à cette activité si noble et si enrichissante qu'est la lecture - ou bien, c'est le cas parfois, ils trouvent que les bouquins que je choisis sont nuls. Dans Comme un roman, Daniel Pennac (ancien prof de français) rappelle que le premier droit du lecteur est de ne pas lire - ça commence bien !

Je suis d'accord avec lui. A ce titre, c'est le cas de le dire, au lieu de nous pondre une réforme du collège ahurissante de bêtise(s), on aurait mieux fait de réfléchir à une refonte totale de la manière d'enseigner le français et, probablement, l'approche de l'acte de lire et de l'acte d'écrire. La séquence a montré ses limites et, au coeur de cette problématique de la séquence, le "lire" a fait long feu, assimilé à une simple performance : il FAUT lire trois livres en classe et trois livres de manière cursive dans l'année. Ouf, si on y est arrivés, c'est génial ! Si l'élève n'a rien pigé, ce n'est pas grave, au moins l'honneur est sauf, il a lu ses six fichus bouquins (on pourra toujours dire à l'inspecteur qu'on a rempli le contrat). Est-ce ainsi que l'on va développer ou entretenir l'envie de lire ? J'ai comme un doute...

Quand j'étais moi-même collégien, ça ne rigolait pas. Je me souviens de Racine, de Zola et de Corneille en troisième (et pas en versions expurgées !) Il faut dire que, alors, forgés par une méthode d'apprentissage de la lecture impeccable, nous savions tous lire couramment, sans heurter les mots, en comprenant le sens du texte et armés d'un lexique pour comprendre les classiques. Je ne dis pas que c'était mieux avant - en fait, si ! c'était mieux avant ;-) J'ai mal pour mes élèves, souvent, quand le lecture d'un texte d'une vingtaine de lignes, en classe, est pour eux si fastidieuse, si vide de sens, à tel point que, un jour, au Brevet, ils plancheront sur un texte purgé de son sens, amenés à répondre à une sorte de ramassis de questions d'une simplicité si débilisante qu'elle va donner à chacun bonne conscience : ouf ! les élèves ont pigé le texte ! vous voyez, ça ne sert à rien de vous alarmer, tout baigne, tout est sous contrôle (avec accent) !

Je m'éloigne du sujet ? Ah bon ? Pas tant que ça... Le gars qui n'aura jamais appris à sauter une haie détestera le 110 mètres-haie, le gars (ça, c'est moi) à qui on aura jamais pris le temps d'expliquer comment équilibrer une équation-bilan haïra la physique... Quiconque sait approximativement lire (c'est-à-dire la majorité de mes élèves) sera rebuté par la simple couverture d'un livre à ouvrir, encore plus si l'auteur s'appelle Zola ou Hugo car les préjugés intellectualistes de la littérature ont la vie dure.

Alors, que conseiller à mes élèves ? Je n'en sais rien ! Il faut qu'ils trouvent une voie qui leur plaît. Ces derniers temps, tout ce qui est Hunger games, Harry Pot-de-fleur et autres de la même veine (de vampire) ont fait les délices de nos chères têtes blondes.

Personnellement, même si je me suis fait étriller par un lecteur de ce blog à ce sujet, je n'ai aucun problème à lire du Hugo ou du Lévy. Quand je vais voir un film au cinoche, je me fous de savoir si le film est nickel, un modèle de mise en scène, j'attends qu'il me plaise. Et bien, moi, j'emmerde les gens qui vomissent certains auteurs sous prétexte que c'est de la soupe, beurk, pas bon, vous n'avez pas honte ? Honte de quoi, au fait ? Cette approche pédante, arrogante, suffisante de la lecture a fait déserter les élèves des filières littéraires en leur donnant une dimension aussi caricaturale qu'absurde.

Je dis à ceux qui lisent ce blog (80 visites quotidiennes) : lisez ce que vous voulez !

"Oui, mais par où commencer ?"

Je ne sais pas, moi ! tenez, prenez du Tatiana de Rosnay. J'adore, c'est simple, prenant, beau. Elle s'appelait Sarah : les élèves plébiscitent. Rose, Boomerang,.. Anna Gavalda et, oui ! Les Enfants de la liberté de Lévy, rien que pour emmerder les grinchouillards ! Il y a à prendre dans la littérature contemporaine : Adam, Binet (HHhH : un bijou !), même chez nos amis anglo-saxons comme Ken Follett ou Hemingway ou Steinbeck (Des Souris et des hommes fait un improbable tabac, ça plaît aux élèves). Mais oui, Rosnay, voilà une femme qui écrit bien et qui est très accessible aux ados ! Ajoutons Pennac et les aventures de Malaussène, complètement déjantées ! Plus sérieusement, Pagnol, un conteur inégalé. Il y a matière à lire du côté de Schmitt (La Part de l'autre) ou de Daeninckx (ses nouvelles ou bien Itinéraire d'un salaud ordinaire)

Les classiques ? Ah oui, du latin "classicum", ceux dignes d'être étudiés en classe, l'élite - c'est quoi l'aune, la jauge d'une élite ? Un effet de mode (je pense à Sartre, plébiscité un temps et quasiment voué aux gémonies de nos jours) ? un auteur confirmé dans le temps ? Allons-y pour Céline qui fut pour moi un choc quand je l'ai découvert en première. Mais bon, on l'a banni, peu fréquentable (c'est vrai, son antisémitisme est une faute lourde, pareil pour son racisme et sa mysoginie) mais génial artisan des mots. N'oublions pas Zola (en troisième, j'avais lu tous les Rougon-Macquart) avec L'Assommoir qui passe généralement bien auprès des élèves, Balzac, Flaubert, Maupassant et, encore le maître pour moi, Hugo.

Il faut surveiller les prix littéraires et, notamment, le Goncourt des lycéens qui couronne souvent une valeur sûre (même si je n'ai pas réussir à venir à bout du dernier Delphine de Vigan qu'il a consacré il y a quelques mois)

Côté littérature jeunesse ? Bibliothèque, médiathèque, CDI pour piocher des infos et des conseils auprès du professeur-documentaliste. La littérature jeunesse est intarissable et c'est d'ailleurs la manne du public jeune qui permet à bien des maisons d'édition de survivre...

Ai-je répondu aux interrogations de mes parents d'élèves ? Bien partiellement, je le crains. Je n'ai pas de vérité. J'essaie, à ma modeste échelle, de faire aimer des livres à mes élèves. Parfois, souvent ? (ah ! les fameuses digressions de Monsieur Rio !), je m'éloigne de mon cours, je leur parle d'un bouquin, je leur montrer qu'on peut aimer lire, que c'est une source d'ouverture, que ce n'est ni ringard ni has-been.

Même si, un bouquin, ça ne s'allume pas avec un interrupteur comme un iPad ou une Wii-U.

SR

Ouvrons-la !

Petit oubli de ma part : j'ai omis de partager le fichier des lettres ouvertes de mes 4D des Pieux. Je remets ici le fichier des 4C. Bilan, on a dans l'ensemble des textes intéressants et, même, pour certains, des lettres très engagées et très convaincantes, sur des sujets multiples et variés. J'ai réellement apprécié l'aspect hétéroclite des sujets retenus par mes élèves.

Lettres des 4C : ici

Lettres des 4D :

Bravo à eux !

Comme d'habitude, quand je reprends des sujets d'élèves dans un format diffusable, je n'amende que très peu les travaux. C'est donc, de manière assez brute, avant tout les rédactions des élèves que je vous propose.

Bonne lecture et bonnes vacances. Pour ma part, le devoir commun des quatrièmes des Pieux est bouclé, la séquence 5 des 5B de Charcot (consacrée à Yvain ou le Chevalier au lion) est terminée et j'attaque demain la séquence 5 qui sera commune à mes trois quatrièmes autour du Cid pour laquelle je vais reprendre les grandes lignes des cours que j'avais élaborés pour le CNED sur cette pièce de théâtre. Ensuite, je reprends le travail que j'ai commencé pour un spectacle autour de Maupassant dont on m'a demandé de rédiger les textes - j'en reparlerai ultérieurement.

SR

Simples d'esprit !

Simples d'esprit... Non, ce n'est pas une dédicace ironique à mes élèves...

Tout à l'heure, je faisais la route depuis Rouen jusque dans les Ardennes, les yeux rivés à cette route que connais par coeur, à écouter de la musique.

Deezer m'a joué "Hunter and the hunted" de Simple Minds, live de 82, la préhistoire, en somme. Les esprits simples. S'il y a bien un groupe qui doit beaucoup à David Bowie, récemment disparu, ce sont bien eux puisqu'ils ont même emprunté leur nom à un vers d'une chanson de leur idole.


C'est en 1991, un peu après la bataille, que je suis devenu fan absolu de ce groupe qui clôturait une décennie de succès démentiels portés par des albums restés mythiques (même si "Don't you", le tube planétaire des Minds ne figure sur aucun album) comme "New gold dream" ou "Once upon a time". Epoque bénie où Simple Minds et U2 étaient les deux plus grands groupes du monde, remplissant les stades, enchaînant les tubes, fers de lance des concerts caritatifs du Live Aid ou du Mandela Concert (Simple Minds ont été les seuls artistes à écrire des chanson exprès pour cette occasion), porte-paroles de Greenpeace ou Amnesty International. Une époque où les groupes pouvaient durer, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui.

1991, donc. J'étais en troisième et mon père m'a emmené les voir à Bercy - semaine incroyable car j'avais enchaîné Bercy le mardi, l'obtention de mon Brevet le samedi et le GP de France de F1 à Magny-Cours le dimanche.

Le 2 juillet, un Bercy archi-comble. Inoubliable. Jim Kerr et les siens dégagent une énergie phénoménale sur scène et, il faut le dire, c'est un chanteur exceptionnel. Charles Burchill, le guitariste et compositeur, est surréaliste et Mel Gaynor, à la batterie, a longtemps été considéré comme l'un des meilleurs batteurs au monde. Pour moi, c'était le premier d'une trentaine de concerts : Olympia, Zenith, Bercy, festivals improbables en Bretagne, Belgique au Forest ou à l'Ancienne Belgique ou à Tienen ou au Classic TW de Werchter. J'ai écumé les routes pour assouvir cette passion.


Outre le Bercy de 91, Tienen, en 2004 fut exceptionnel, le groupe qu'on avait voulu enterrer était bien là. Bel et bien ressuscité depuis l'automne 2003 avec une tournée particulièrement réussie mêlant judicieusement les classiques, les nouveaux titres et des morceaux bien plus anciens comme "Sweat in bullet".

J'ai souvenir d'un concert en 2006, je pense, à côté de Metz : le groupe jouait quasiment dans une salle des fêtes. Premier rang, j'étais à un mètre du guitariste. Au fil des concerts, une véritable communauté de fans s'est constituée, relayée par un Internet encore balbutiant, et nous avions l'habitude de nous retrouver avant ou après les concerts. J'ai de grands souvenirs de cette époque, du début des années 2000. J'étais, en plus, l'instigateur de l'un des trois grands sites dédiés au groupe et je m'étais spécialisé dans la collecte et la redistribution (gratuite) d'enregistrements pirates de concerts (les bootlegs) C'était passionnant, très chronophage, j'ai arrêté il y a quelques années, en partie démotivé par l'évolution du groupe qui est devenu, sur scène, l'ombre de lui-même. A un moment donné, il faut savoir s'arrêter. Jim Kerr est un leader hyper charismatique mais il a pris un sacré melon et, à ce concert de Metz, a refusé de me signer un autographe, prétextant qu'il était pressé (nous étions une douzaine à l'attendre après la balance, dehors, devant la salle, il a signé trois ou quatre autographes et s'est barré) : ce jour-là, j'ai compris qu'il fallait prendre des distances. Surtout que Jim Kerr jouait avec nos nerfs, tolérant la diffusion des bootlegs un jour, la critiquant le lendemain (on était en plein débat sur la diffusion de la musique en ligne avec le site Napster et l'apparition du peer-to-peer). Après 2006, j'ai cessé quasiment définitivement les échanges de bootlegs, les remasterisations et les montages-vidéos (ah le Roma 2006 et le Saint-Hernin 2004 !)

Après la diffusion de Hunter sur mon Deezer, j'ai regardé ce que j'avais sur la clé USB de l'autoradio et j'ai mis un live qui a dix ans quasiment jour pour jour. Il s'agit du concert de l'Ancienne Belgique qui a fait l'objet d'un enregistrement officiel et commercialisé seulement sur Internet, très soigneusement remasterisé comme tous les lives du groupe (parfois trop). J'y étais, avec d'autres. Le mois suivant, on faisait l'Olympia, concert un peu gâché par des problèmes techniques (le son a sauté totalement pendant plusieurs minutes).

Ce live m'a porté 15 ans en arrière... Je n'avais pas écouté un concert du groupe depuis longtemps... Ce n'est pas le meilleur, du reste.

Je n'irai probablement plus les voir en concert, c'est ainsi. De même que c'est sans regret que, pour la première fois depuis 2001, je ne suis pas allé à un concert de U2 pour la dernière tournée.

Bonnes vacances !

Lettres ouvertes 4C

Bonsoir,

J'ai compilé tous les fichiers de lettres ouvertes de mes 4C des Pieux. Cette rédaction a constitué le point d'orgue de la séquence sur l'épistolaire. Certaines lettres sont vraiment de qualité.

A lire ici !

Bonne lecture !

SR

Mistral gagnant...

C'est le retour de Renaud auquel, je dois dire, je n'adhère pas complètement. Le retour avec "Boucan d'enfer" avait été époustouflant. Je ne suis pas très optimiste sur le Renaud "toujours debout". On verra.


Hasard. Vendredi, j'ai corrigé des rédactions de quatrième. J'avais resservi à mes élèves un sujet que j'avais concocté pour le CNED. Réaction des élèves : "C'est quoi ce sujet pourri ?" Réponse : "Ben c'est le mien !"

Dans le cadre de ma séquence sur la poésie lyrique, je demande aux élèves de développer, dans un journal intime, les raisons qui font que la vie vaut la peine d'être vécue après que l'un de leurs camarades a prétendu le contraire. J'ai eu de très belles copies. L'une d'elles m'a littéralement scotché.

Deux élèves m'ont cité Renaud et les paroles de cette chanson : "Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants".

Le temps n'emporte pas que le rire des enfants, malheureusement. Je relis souvent, toujours seul, les dernières pages du Château de ma mère de Pagnol. Peut-être les plus belles que j'aie jamais lues et que je ne fais plus lire en classe car elles faisaient parfois pleurer des élèves et parce que le fait de les lire en classe les désacralise, les déflore alors qu'elles doivent rester probablement pure, intactes et éminemment intimes dans leur interprétation.

Je me sens très nostalgique, moi, en ce moment. Question d'âge, j'imagine ! Cette chanson de Renaud est simplement magnifique.

Bon dimanche !

Opéra !

Petit clin d'oeil à mes cinquièmes avec lesquels je bosse sur le théâtre. Nous avons évoqué l'Opéra-Garnier de Paris récemment. J'étais de passage dans la capitale hier et j'ai décidé de descendre au métro Opéra pour finir à pied jusqu'à la gare Saint-Lazare.


L'Opéra est un joyau qui a pour écrin le Paris réaménagé par le baron Haussmann sous le règne de Napoléon III.

A noter qu'n beau roman de Tatiana de Rosnay raconte le destin émouvant de Rose qui ne veut pas quitter son logement alors que celui-ci est promis à la démolition sous les coups de pioche de l'haussmannisation - le titre est sobrement Rose.

Magnifique théâtre que l'Opéra où le spectacle est autant sur scène que dans la salle.

En 1876, quelques années après l'inauguration de Garnier (1868, de mémoire ?), le Théâtre des Arts de Rouen brûle. Catastrophe qui émeut jusqu'en Europe, et même en Amérique, car l'incendie fait de nombreuses victimes, ce qui était alors très rare. C'est sur cette époque que j'ai réalisé mon mémoire de Maîtrise il y a déjà bien longtemps, sous la direction de l'inégalable Florence Naugrette, à la Fac de Rouen. J'ai adoré cette année d'étude, passée à exhumer des photos, des articles, des documents inédits, à la Bibliothèque Municipale de Rouen, aux Archives municipales, aux Archives départementales. Parfois, je me dis que j'aurais dû persévérer dans un DEA que j'avais vaguement commencé sous la direction du génial Jean Maurice (mesure et démesure dans l'oeuvre de Chrétien de Troyes, tout un programme)

En 1876, donc, le théâtre brûle. Au-delà du drame humain, c'est une catastrophe pour la Ville de Rouen, réputée comme étant l'une des plus grandes villes théâtrales d'Europe. "Aller à Rouen" était une expression bien connue du milieu artistique : elle signifiait que, tant qu'on n'avait pas convaincu le public rouennais, on n'était pas encore pleinement reconnu comme un véritable acteur. C'était probablement une réputation surfaite mais le fait est que les "essais" (un acteur nouvellement engagé avait trois soirs pour convaincre le public qu'il était digne d'intégrer la troupe du théâtre de Rouen et le public y était impitoyable) sur la scène normande étaient généralement l'ultime étape avant d'intégrer ensuite une grande troupe parisienne, véritable consécration.

Pendant 7 ans, jusqu'en 1883, Rouen est orpheline de sa grande salle et plusieurs autres théâtres vont tenter, sans l'égaler, de la remplacer même si, coup de maître, le directeur du Théâtre-Français de la place du Vieux-Marché parvient à faire venir la star mondiale qu'est Sarah Bernhardt.

En 1883, une magnifique salle de spectacles est inaugurée, petite soeur jumelle de l'Opéra-Garnier. C'était une exigence de la Ville de Rouen qui a mis le paquet financier pour s'offrir une salle monumentale, gouffre financier mal estimé dont la construction a été émaillée de nombreuses saisies judiciaires. Comme à Paris, cette salle prend place dans un tissu urbain complètement modernisé avec une haussmannisation rouennaise qui reconstruit le centre-ville de Rouen mais oublie les quartiers de l'Est, comme l'actuelle place Saint-Marc, qui restera une zone misérable bâtie sur des marécages car les élus privilégieront l'édification du théâtre, bien plus importante à leurs yeux. Le jour de l'inauguration est particulièrement fastueux, avec la venue de plusieurs ministres. Il faut dire aussi qu'on inaugure en même temps, sur les boulevards, le premier lycée pour filles de France, actuellement collège Barbey d'Aurévilly et qui fut un temps le lycée Jeanne-d'Arc dans les couloirs duquel les parents de votre serviteur ont eu la bonne idée de se rencontrer un jour pour me permettre d'écrire ces lignes ;-)

Le Théâtre des Arts, reconstruit, retrouve son rang de salle européenne. Des oeuvres de Wagner y sont même créées. Court destin, malgré tout. Le Théâtre finit dans les cendres de l'incendie que les Allemands ont allumé en 1940 (et dont Hitler a paraît-il personnellement ordonné l'extinction pour préserver in extremis la cathédrale) et, puis, en 1944, il succombe définitivement sous les bombes de la Semaine Rouge lancées sans discontinuer par les Alliés en mai pour préparer le Débarquement...

Elections américaines !

Enfin un sujet de fond sur le blog !

Je parlais avec une ou deux classes, récemment, de la démocratie dans le Monde et nous évoquions différents systèmes démocratiques, sujet alimenté par l'actualité américaine. J'ai péniblement tenté d'expliquer à mes élèves le fonctionnement du suffrage américain.

J'ai trouvé hier sur mon Twitter une infographie assez utile de l'AFP à ce sujet. La voici !


Bref, j'ai construit une guitare...

Entre le recueil de nouvelles des 4B, le Mont Saint-Michel des 5B, les lettres ouvertes des 4C et 4D, la réforme du collège et la suppression de mon poste, il faut trouver de quoi se changer les idées ;-)

Papa Noël m'a apporté une guitare en kit de chez Thomann. Je ne savais même pas que ça existait. Et comme je suis vraiment un bricoleur du dimanche, ce n'était pas gagné.

Je me suis donc pris au jeu, à mon rythme.

J'ai pris mes petites papattes pour vernir le corps de la guitare. Plusieurs couches. J'ai voulu garder l'aspect naturel. J'ai emmené le manche chez un ébéniste à la Glacerie pour émonder le bout.



Et puis, je me suis lancé. Le kit est est tel qu'il ne nécessite pas de soudure. C'est finalement assez simple à agencer.


Les réglages sont ensuite assez techniques : au niveau des mécaniques, du chevalet et du manche pour que les cordes ne frisent pas.


L'impression finale est que, pour le prix (moins de 90 euros), on a une guitare qui tient vraiment la route. La menuiserie est satisfaisante, la lutherie tout à fait correcte. Evidemment, à ce prix-là, ce qui fait défaut, c'est la qualité des micros et, davantage encore, la qualité très insuffisante des boutons de tonalité et du sélecteur de micros.

J'ai donc pris mon mal en patience et, chaque soir, de manière rituelle, j'ai scruté "Le bon coin" pour trouver un set de micros Fender, si possible déjà montés sur un pickguard (plaque de protection). L'opiniâtreté est payante et j'ai déniché un set de micros Fender estampillés Japan pour 80 euros (le vendeur devait vraiment vouloir s'en débarrasser !) ! Parfaite complémentarité avec ma Strato American et ma Tele Mexico.


Après plusieurs essais, j'ai réussi à installer les nouveaux micros et, là, il a fallu acheter un petit fer à souder. J'ai recâblé l'essentiel du circuit en dénichant des plans sur Internet. Pour finir, changement de cordes avec des Fender, tirant ultra souple 9/42.


A l'arrivée, une guitare absolument géniale car les micros sont de grande qualité (un ton en-dessous des micros American mais avec une gamme de grains plus étendue, je trouve) !

Coût total :
- le kit : 90
- vernis : 10
- ébéniste : 30
- fer à souder : 10
- micros : 80
---------------------220---------------------

Je compte investir encore une cinquantaine d'euros pour virer le pickguard blanc et remplacer les boutons et capots de micros par des éléments noirs ou chromés selon le pickguard que je vais installer. Prévoir aussi une huile spéciale pour l'entretien du corps.

J'envisage de récidiver avec un modèle Les Paul que je laquerai en doré mais, là, le budget sera plus conséquent car les micros Gibson d'occasion sont plutôt aux alentours de 200 euros.

Bientôt, une publication bien plus intéressante puisqu'on m'a demandé, lors de la réunion parents-profs des Pieux, des conseils de lectures... J'essaie de m'y coller demain !