Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

25.11.2019 - Florence



C’était juste un lundi comme un autre, un lundi de novembre balayé par le vent d’automne, sur le plateau de Luneray, en Normandie… Juste un matin comme n’importe quel matin pour n’importe quel prof de français qui retrouverait ses élèves de troisième dès la première heure, de 8 heures à 10 heures. Dans la petite salle 207, « ma » salle, étroite, que j’aimais bien malgré tout.


Cette classe, la 3ème3, était une classe franchement sympathique, agréable. J’aimais bien ces élèves et je crois que c’était réciproque. Je les revois, je vous revois : Paul, Sébastien, Charlotte, Carole-Anne, Jessica, Stéphanie, Hélène, Sophie...


Florence.


A la table au fond. Je t’avais isolée, un peu. Tu avais un caractère bien trempé. Un peu fofolle, une énergie difficile à canaliser. Pas méchante pour deux sous, peut-être en manque d’affection. Comme tant d’élèves qui pallient ce manque en se faisant remarquer.


Pour toi aussi, c’était un lundi comme un autre sur la plaine, entre Brachy et Luneray, dans cette si belle campagne normande immortalisée par Maupassant et Flaubert. Une matinée comme une autre. Oui, tu roulais dans les brumes matinales, accrochée au guidon de ton scooter, tout récemment acheté pour ton anniversaire, offert par tes grands-parents quelques jours plus tôt… Tu roulais prudemment, certainement, j’aime me le dire.


Tu pensais peut-être à la note que M. Rio te rendrait dans quelques minutes. Cette interro, bouclée un peu vite, comme à ton habitude, le vendredi précédent. Quand tu m’as eu rendu ta copie, tu m’as demandé pour effacer le tableau. C’est la dernière image que j’ai de toi, avec ton pull rouge, gesticulant devant le tableau, tes yeux planqués derrière tes grosses lunettes. Depuis, c’est exceptionnel que j’autorise un élève à effacer mon tableau. Comment expliquer cela aux volontaires qui croient bien faire ? Je leur explique qu’ils s’y prennent mal et qu’ils laissent souvent plus de traces sur le tableau qu’avant leur passage, ce qui n’est pas faux. Mais qui n’est pas pleinement vrai non plus.


Quelques minutes plus tard, j’accueillais mes élèves. Des sirènes hurlaient au loin, dehors, clairement perceptibles depuis ma salle, déchirant la tranquillité des lieux. J’avais porté ton nom sur le billet d’appel : absente. C’est étrange comme, en y pensant, à nouveau, j’avais un affreux pressentiment. Comme j’en ai l’habitude lorsque j’ai les élèves deux heures à la suite, j’ai laissé un temps de pause. A 9 heures, donc. Ma collègue d’allemand, Virginie, qui assurait ses cours à côté de ma salle commençait sa journée. Elle m’a abordé à la pause, m’a demandé si Florence était là. Ce qui était une question incongrue car, aussitôt, elle m’a dit que Florence venait d’avoir un accident et que c’était grave…


C’est dans un état second que j’ai assuré cette seconde heure de cours avec mes troisièmes. Ils ont ressenti cela. Certains avaient surpris ma conversation avec Virginie, ma collègue. A la récré, entre enseignants, nous étions évidemment très angoissés. D’autant que nous avions appris que le témoin de l’accident était l’une de nos collègues.


J’ai un souvenir assez flou de ces moments. C’est incroyable, puisque cette journée m’a marqué à vie mais je ne revois plus le moment terrible où quelqu’un m’a annoncé que Florence était morte lors de son transfert vers l’hôpital de Dieppe… Comme si on voulait se blinder contre ce genre d’uppercut.


Ma grande copine du bahut, prof de français aussi, Ingrid, m’a dit que, en arrivant au collège, elle avait croisé une ambulance du SAMU, sirènes hurlant, fonçant à toute vitesse sur les routes sinueuses, vers Dieppe.


A quoi pensais-tu, au moment d’arriver sur Luneray, Florence, avec tes yeux planqués derrière tes lunettes et sous ton casque tout neuf ? Tu sais, dans ce double virage en léger devers qui traverse l’ancienne voie de chemin de fer ? Tu sais, ce moment où, face à toi, tu as vu un véhicule qui doublait un tracteur en ignorant la ligne blanche ? Ce véhicule qui t’a fauchée, avec ton scooter, avec ta vie.


Oui, ta vie…


As-tu eu le temps de penser à ce casque que tu n’avais pas attaché ? As-tu eu le temps de penser à ta maman, à ta petite sœur ? Ta maman que j’allais revoir quelque temps plus tard, qui me dirait que, chaque nuit, ta petite sœur te réclame et que, à elle, personne n’a encore eu le courage de dire la vérité…


As-tu, comme tes camarades, comme moi, entendu ces sirènes qui t’emmenaient loin, si loin ? Plus loin que Dieppe, en tout cas. Au-delà des falaises, de la mer, du monde des vivants.


A l’époque, il n’y avait pas les téléphones portables, comme aujourd’hui. C’est donc une rumeur insidieuse qui s’est installée, toute la matinée. Il a été décidé que, à 13h30, la classe serait prise en charge par plusieurs enseignants. Je me revois, dans la salle de maths, faire face à 25 élèves qui savaient, plus ou moins. Je revois Monique, professeur chevronnée, la prof principale, renoncer à annoncer la nouvelle, je me revois prenant le relais. Cela ne peut se raconter. Jamais je n’ai eu le sentiment, dans le cadre de mon métier, d’être autant une bouée de sauvetage pour les autres qu’à ce moment précis. Les élèves pleurent contre vous, vous avez leurs larmes qui coulent dans votre cou. Les frontières n’existent pas et, pour une fois, c’est bien ainsi.


Des larmes, des larmes et, ce qui m’a le plus impressionné, dans ce collège de 480 élèves, un silence de plomb pendant plusieurs jours. Un vrai silence. Pas même un murmure. Rien.


Vendredi, ce serait l’enterrement, vers 10h30…


Lente procession, sous la pluie battante, pour aller à l’église de Luneray. Combien étions-nous ? Une dizaine de professeurs, 70, 80 élèves ? Je me revois soutenir une élève, Clémence, à l’entrée de l’église. Je me revois, assis, bouleversé… L’église était comble… Une émotion absolument insoutenable car c’était comme un deuil collectif. Ces minutes dehors, alors que seule la famille était restée avec le cercueil dans l’église, ces minutes, sous la pluie, interminables…


L’après-midi, terrible, face à moi, cette classe, toujours, élèves en noir, professeur en noir… Les élèves n’avaient que français l’après-midi. J’avais espéré qu’ils resteraient chez eux après la cérémonie. Il n’en a rien été.


J’ai été marqué à vie par cet accident. Ce n’est pas pour cela qu’on est professeur… Toute l’année, il nous a fallu accepter de vivre, dans cette salle, avec une table définitivement vide. Plus jamais je n’ai fait l’appel dans cette classe. Je me contentais de compter les élèves, ne voulant pas conclure l’appel par la mention d’une élève (dont l’initiale du nom de famille est un T) que j’avais portée absente un lundi matin de novembre comme les autres. Cette habitude, d’ailleurs, de simplement compter les élèves, depuis, ne m’a pas quitté.


Florence, je pense à toi et à ces deux autres élèves que j’ai côtoyés, morts trop tôt. Julien, un dimanche matin, non loin de chez moi, pulvérisé sur le capot d’une camionnette, au guidon de son scooter. Et puis Matthieu, « Matt », le beau gosse de Luneray, amateur de vitesse, de belles voitures et de jolies filles, renversé tranquillement alors qu’il circulait à vélo par un récidiviste qui a pris la fuite, a fait croire que c’était sa compagne qui était au volant et, seulement, après avoir permuté les places dans la voiture, est revenu voir le corps mort de sa victime. J’ai souvenir aussi, d’un drame qui avait ému les collègues plus anciens : une élève tuée sur la grande route de Dieppe à Ouville, qui s’est rabattue trop tôt sur un camion au terme d’un dépassement hasardeux… Plus récemment, alors que j’étais en poste à Revin en lycée, je me souviens de profs bouleversés par la mort d’un élève du collège dépendant de la même cité scolaire : renversé au niveau de la friterie, là, après le rond-point de la gare. Cela fait beaucoup. Beaucoup trop.


Alors, je peste, je fulmine toujours contre tous ces jeunes James Dean des bacs à sable qui dévalent les routes au guidon de leur deux-roues. Un accident est si vite arrivé… Inutile de forcer le destin. Quatre ans dans ce collège normand et trois églises pleines à craquer. Cela n’arrive pas qu’aux autres, malheureusement. Oui, je rage contre mes élèves à vélo, sans lumière, dans l’aube ardennaise, ceux qui roulent sur les trottoirs et qui, sans rien regarder, sautent pour rouler sur la route, ceux qui grillent les priorités. On n’est pas immortel dans une voiture. Encore moins sur un deux-roues. Je ne me prive pas d’engueuler copieusement mes élèves lorsque je les ai surpris en train de faire les cons sur la route. Je l’assume. Je préfère les engueuler que les accompagner au cimetière.


Oui, un lundi matin, comme les autres, vraiment. Si ce tracteur n’avait pas été là, si l’automobiliste – le père d’un élève de la classe dont j’étais le professeur principal, soit dit en passant – n’avait pas franchi l’interdit de cette ligne blanche, je ne serais pas là, à écrire sur toi, Florence.


Un lundi comme les autres. Ce 25 novembre 2002.


Je pense à toi, souvent. Tu aurais 26 ou 27 ans, des enfants peut-être. Toi et moi, on aurait probablement fini par se prendre sérieusement la tête avant la fin de l’année scolaire. Que cela aurait été bien !


Je relis et reprends ces lignes le 24 novembre 2017. Je les relis toujours avec beaucoup d’émotion car le ressenti est là, encore palpable et intact. Je déteste ces journées de novembre.


Je parle de toi à mes élèves. Je ne t’oublie pas. Dans mes archives, j’ai toujours la copie que je n’ai jamais rendue. Je la conserve. Je ne sais plus si c’est une bonne ou une mauvaise note.


Je m’en fous.


Je garderai cette copie.





Toujours. Avec le regret, aussi triste que lancinant, de n’avoir jamais pu te la rendre…

Les Enfants du Titanic

Bonsoir,

Comme promis, je glisse, pour mes quatrièmes, un fichier PDF pour vous guider dans la lecture du livre Les Enfants du Titanic, récit très abordable mais un peu long.


Le fichier pour vous aider est ici.

Il faut avoir lu au moins les quatre premiers chapitres pour la sortie à la Cité de la Mer lundi 25 novembre.

Sébastien RIO

Correction sujet Brevet L. Gaudé

Bonjour à tous,

J'ai décidé de ne plus faire en classe de correction fastidieuse des sujets type Brevet. Je proposerai donc des éléments de correction sur ce blog en format pdf.

Libre à chacun, à son rythme, d'en prendre connaissance et, le cas échéant, de venir échanger avec moi pour avoir des explications supplémentaires.

Je rappelle que chaque séquence permettra de valider un sujet de Brevet complet pour lequel je propose toujours une double notation : compétences + numérique.

Voici le corrigé questions / dictée / réécriture de la séquence 1 (en fin de fichier).

Sébastien RIO

Stage de troisième

La troisième, c'est l'année du stage. Officiellement, cela s'appelle la séquence d'observation. C'est désormais un dispositif bien connu des familles et des entreprises, ce qui facilite généralement les démarches.

Un sondage rapide effectué vendredi dernier m'a permis de constater que, dans la 3B dont je suis le PP, une large majorité des élèves a déjà une idée assez précise du lieu où effectuer ce stage.

J'attire l'attention sur le fait que, pour les élèves se destinant à une voie pro, la découverte d'un secteur professionnel est évidemment très utile. Encore plus important, pour les élèves souhaitant décrocher un apprentissage, ce stage permet de mettre un premier pied dans une entreprise qui finalement accueillera l'élève en apprentissage. Ces deux dernières années, dans les troisièmes dont j'étais le PP, plusieurs élèves ont finalisé un contrat d'apprentissage avec l'artisan chez lequel ils avaient effectué ce premier stage !

Mardi 17 septembre, les familles des troisièmes seront conviées à une réunion plénière d'informations. A cette occasion, je remettrai à chacune les fameuses séquences d'observation qui seront à compléter en trois exemplaires par les familles et l'entreprise. Toutes seront à retourner au collège qui en gardera une ; les deux autres seront ensuite remises à la famille qui en conservera une et transmettra la dernière à l'entreprise. C'est une démarche parfois fastidieuse mais c'est la loi.


Les élèves semblent très attentifs à la réussite de ce stage. Nous travaillerons en vie de classe sur la rédaction d'une lettre de motivation. Chaque élève en rédigera une en s'inspirant de la trame que je propose en lien ci-dessous :


Durant toute cette période de prospection, je reste à votre disposition et l'administration vous aidera si jamais votre enfant est dans une impasse et ne trouve pas de stage. J'ai k'habitude de faire le point à peu près toutes les semaines avec ma classe.

Pour ma part, je souhaite que la plupart des élèves ait finalisé les démarches pour les vacances de la Toussaint, ce qui laisse aux autres un tout petit mois, ensuite, pour concrétiser leur recherche.

SR

Quand faut y aller...

Comme on dit par chez nous : quand faut y aller, faut y aller...

Que dire de cette rentrée ?

Je fais partie des profs plutôt heureux de rentrer. L'année dernière a été chaotique pour moi, j'ai vraiment envie d'enclencher une dynamique nouvelle.

Abonné aux troisièmes depuis des décennies, je rempile avec deux classes. Je serai PP de l'une d'elles, fonction que j'aime bien assumer et que j'ai déjà assurée 11 ou 12 fois, je ne sais plus. Les couacs de l'orientation vers la seconde, je l'espère, ne se renouvelleront pas. On a dû pas mal improviser l'an dernier en fonction du manque d'informations au sujet de la Réforme du lycée.

En troisième, je vais retrouver des élèves que je connais bien avec, pour une bonne partie d'entre eux, des élèves que j'ai eus déjà l'an dernier ou même ces deux dernières années. C'est rare que j'aie ainsi trois ans de suite des élèves, cela m'est arrivé à Luneray et je les appelle depuis la "génération perdue", je ne dois pas les avoir traumatisés car ce sont eux que je retrouve régulièrement lors de petites "bouffes" à Dieppe.

En quatrième, c'est particulier. Je ne connais aucun élève et ceux que je connais, finalement, sont des copains et copines de mon fils qui sera dans la quatrième que je n'ai pas, ouf pour lui et pour moi :-)

Cela, c'est pour le contexte...

Dans le fond, en quatrième, globalement, je reprends les séquences déjà faites depuis que j'ai tout remanié pour la Réforme du collège. Je modifie quelques bricoles. Je veux faire un travail de fond sur la semaine de la presse en analysant le film Pentagon papers de S. Spielberg avec T. Hanks. Pas de projet monumental autour d'un récit commun comme l'an dernier mais un projet à monter autour des migrants et de la Cité de la Mer avec Mme Olivier qui aura la 4C. J'ai vraiment aimé travailler avec elle, j'espère que nos deux cerveaux surpuissants nous permettront de nourrir un projet conséquent.

En troisième, alors là, j'ai modifié pas mal d'éléments. Dès le début de l'année, nous irons au Mémorial (jeudi 12 septembre) ; en conséquence, j'ai décidé d'aborder la thématique du progrès en virant Frankenstein et en ciblant des oeuvres en lien avec la période historique de l'entre-deux guerres puisque c'est par cette période que commence la visite du Mémorial. On va donc se lancer dans du Steinbeck avec du Chaplin, Les Temps modernes. Avec ecs élèves de troisième que je connais bien, en sachant que je peux compter globalement sur leur investissement, j'aimerais monter un projet autour de la Seconde guerre mondiale, telle qu'elle a été vécue aux Pieux. A cogiter. Je vais maintenir le chemin de croix des élèves qui fait que, pour chaque séquence, ils feront un sujet de Brevet complet même si, franchement, le Brevet est devenu purement anecdotique : mon objectif, plus que jamais, est de préparer les élèves à une entrée en seconde la plus efficace possible.

Voilà, voilà, en gros...

Côté pratique, vous retrouvez (sur la version ordinateur) à droite du blog les liens directs vers les cahiers de textes et, surtout, en cas d'absence ou de retard pris en cours, l'intégralité de mes cours tels qu'ils ont été notés en classe. Je sais que c'est une aide précieuse pour beaucoup d'élèves.


Je souhaite tout simplement une belle rentrée à chacun. Avec le sourire, si possible :-D

Sébastien RIO

Fin d'année...

Bonjour,

Vous avez pu le découvrir il y a quelques semaines en version numérique, "Mystère épineux aux Pieux" est désormais disponible en version papier. Chaque élève des quatre classes de quatrième est reparti avec son exemplaire aujourd'hui.

Merci vraiment à la Municipalité des Pieux d'avoir financé l'impression de cet ouvrage.




Je donne rendez-vous aux futurs troisièmes l'an prochain pour un projet autour de la deuxième guerre ou de l'entre-deux guerres avec une mise en perspective locale (témoignages, objets, etc.)

Enfin, merci, évidemment, aux élèves,

Sébastien RIO

J'en profite pour remercier les 4B pour leurs petites attentions cet après-midi, cela me touche vraiment. Et fait oublier la déception qui naît de l'attitude des troisièmes quand seuls 4 élèves daignent se rendre à l'aide que je leur propose alors que je reviens exprès pour eux pendant un arrêt de travail... Très révélateur : ça ira mieux l'an prochain...

Crohn !

Je suis encore arrêté quelques jours.

Aucun besoin de me justifier. Dans ma carrière, j'ai été très peu arrêté, je n'aime pas ça. J'ai été arrêté plusieurs fois cette année, c'est un mauvais cru et, même, début mars, j'ai anticipé mon retour en classe malgré un arrêt plus long.

Mauvais cru. Oui.

C'est assez connu : je souffre d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI). Il y en a deux principales : la RCH et la maladie de Crohn.

Pour moi, le diagnostic de Crohn a été posé un jour de février 2005. Maladie en moi depuis probablement plus longtemps car, depuis trèèèèèèèès longtemps, je suis sujet aux douleurs abdominales sévères. Pas le petit mal au bide. Non, le truc qui t'électrise à coup de sabre géant dans les intestins. Depuis, je crois que j'ai fait tous les examens possibles et imaginables, même certains qui ne se pratiquent plus comme la radio baryté.

Crohn m'a mis un pied dans la tombe en 2013 alors qu'un abcès généralisé commençait à bien me tuer doucement. Une opération en urgence à Reims après trois jours inutiles passés à végéter aux urgences de Charleville-Mézières. Une opération dont on ne sait pas si on va sortir vivant du bloc, vous voyez ?

Depuis un an, après une période de rémission durable, sans aucun traitement, la maladie s'est réveillée, pas qu'un peu. J'ai renoué avec mon ami Pentasa que j'ai expérimenté, depuis 2005, sous toutes ses formes, je crois. Pentasa augmenté ensuite. Puis insuffisant :-(

Les élèves le savent et le voient. Je suis statique en cours, souvent assis à mon bureau. Ce n'est pas par flemme. Ces deux derniers mois, cela a été mieux, passage sous dose massive de corticoïdes. Puis, les corticoïdes, faut bien les arrêter un jour. Plus la dose de corticoïdes faiblit, depuis un mois, plus je ressens à nouveau des douleurs violentes (pour ne parler que des symptômes physiques).

Je suis donc à nouveau sous corticoïdes à dose maxi depuis lundi. L'effet est radical chez moi : on m'a dit que j'étais corticoïdo-dépendant. Un beau mot à caser en repas de famille ;-) J'ai donc espoir de reprendre normalement mes cours lundi prochain. Et j'espère que ce sera durable puisque je passe parallèlement toute une batterie d'examens qui devrait valider le passage à un autre traitement que j'ai déjà eu à deux reprises par le passé, traitement de fond. Cela sera début juin, j'espère.

Pourquoi je parle de ça ? Pas par voyeurisme... Je suis arrêté, je me balade dans les rues des Pieux, les gens peuvent se poser des questions... C'est normal. J'en parle aussi parce que Crohn fait partie de ces maladies dites "sales", un sujet tabou... Il est certainement préférable d'en parler, non ? J'ai déjà eu plusieurs fois des élèves atteints de MICI. J'ai même pas mal aidé une famille des Pieux dans ses démarches il y a trois ou quatre ans.

Et puis, ce WE, c'est le WE de la journée internationale des MICI. Les dépistages sont faciles, peuvent alléger des souffrances, les prises en charge existent... Je pense que, comme tout, il faut en parler, évoquer tout cela... Je sais que certains de mes élèves souffrent de maladies sérieuses... Et cela ne m'indiffère pas du tout, au contraire.


Mystère épineux aux Pieux (MAJ)

Bon, voilà, ça y est...

Le livre des quatrièmes est terminé. C'est le fichier que j'enverrai lundi à la Mairie pour impression en format A5.




>>> A DEVORER EN PDF <<<

ou

>>> A DEVORER EN EPUB <<<



Ultimes relectures ce WE...

Sébastien RIO

Orientation

Bonjour,

On arrive dans la dernière ligne droite de l'année en troisième et l'orientation revêt maintenant un caractère ultra concret.

Pour finaliser la procédure, je distribuerai une fiche récapitulative aux élèves lundi.

Cette fiche est consultable ici.

Sébastien RIO

Mystère épineux aux Pieux

Bonjour,

Je suis très fier de poster le fichier PDF du projet U4 mené par tous les élèves de quatrième du collège des Pieux : mes classes, ainsi que celle de Mme Olivier.



Pour mener à bien ce projet, Carole Trébor a été une aide précieuse.

Voilà donc le livre terminé, ou presque. Si, à la relecture, vous notez des coquilles, merci de me les rapporter.

Ce livre va faire l'objet d'une véritable édition, coordonnée par le service culturel de la Mairie des Pieux que je remercie vivement.

Sébastien RIO

Brevet Blanc

Bonjour,

Je ne consacrerai pas de temps à la correction du Brevet Blanc. J'ai rappelé les attentes de base en classe.

Je poste ici le sujet complet (pour corriger la dictée, notamment) et le corrigé qui a servi de base à la correction de vos copies pour les quatre correcteurs.


Chacun est libre de lire, d'approfondir ce corrigé. Je me tiens, à la fin des cours, à votre disposition pour éclairer tout élément qui resterait obscur après que vous aurez pris connaissance du corrigé.

Je rappelle que ce sujet a été emprunté aux annales zéro et nous l'avons considérablement ajusté pour que les attentes soient très précises et balaient au mieux le programme afin que cet entraînement soit le plus formateur possible.

Sébastien RIO

Orientation : on entre dans le vif du sujet...

Mars, avril : c'est le moment où ça bouge du côté de l'orientation puisque les choses se précisent et, dans l'idéal, doivent commencer à sérieusement se dessiner.

En effet, après le conseil de classe du deuxième trimestre, les élèves vont devoir se positionner sur des voeux par établissement.

Pour les élèves se destinant à une 2GT, je rappelle que le lycée de secteur est Millet. Pour l'instant, les possibilités pour intégrer un autre établissement sont assez floues mais des éclaircissements devraient arriver assez rapidement.

Pour les élèves se destinant à un CAP, je rappelle qu'un voeu doit obligatoirement être fait en 2Pro afin de s'assurer une voie de secours au cas où l'apprentissage, finalement, n'aboutirait pas. Pour les futurs apprentis, il vous appartient de "trouver un patron", comme on a l'habitude de dire.

Nous ferons un point exhaustif sur l'orientation mardi 5 en M3 en vie de classe. D'ores et déjà, j'ai distribué à plusieurs élèves des mots pour demander à leur famille de me rencontrer. Je pense en voir une dizaine d'ici les trois semaines à venir.

Lundi 4, à 18 heures, aura lieu une réunion d'information animée par les conseillères d'orientation du secteur, au cours de laquelle les proviseurs des principaux lycées de Cherbourg interviendront. Cette réunion à lieu dans notre collège, elle s'adresse conjointement aux familles des collèges des Pieux et de Flamanville.

Pour vous aider, outre les échanges que vous pouvez avoir avec moi (ou l'ensemble des collègues) et la conseillère d'orientation notamment, vous devez consulter la brochure ONISEP qui doit devenir votre livre de chevet. Elle récapitule l'organisation des enseignements en seconde et précise, établissement par établissement, les enseignements proposés.

Oubliez d'ores et déjà le document intitulé "Le lycée change" que je vous ai distribué aujourd'hui. Il est imprécis et réussit l'exploit de ne jamais mentionner que les futurs élèves de seconde peuvent choisir des options !


En revanche, la brochure ONISEP est, elle, très précise. Jetez un oeil aux premières pages qui détaillent la nouvelle organisation du lycée et filez vers la page 37 qui présente les options proposées en seconde dans les établissements cherbourgeois.

Cette brochure est disponible ici : en consultation libre ou en téléchargement (attention, le fichier pèse 51 Mo)

Bon courage à vous, élèves et parents. Je reste bien entendu à votre disposition.

Sébastien RIO

Arrêt...

Bonjour à tous,

Me voilà arrêté depuis quelques jours et, pour l'instant, jusqu'à vendredi inclus. Je n'ai pas de lisibilité sur ce qui m'attend ensuite. Deux rendez-vous médicaux statueront sur la suite des événements. Je n'entre pas dans les détails mais je sais que, habitant au milieu de mes élèves, la rumeur peut parfois aller bon train. On me voit me déplacer dans Les Pieux, aux abords du collège pour trasporter mon fils, etc.

Certains le savent, certains parents avec lesquels j'ai pu échanger car leur enfant parfois a des symptômes identiques aux miens, j'ai une maladie chronique (pas anodine) qui vient souvent (et toujours sans prévenir) me casser les pieds. Depuis novembre, elle est très invalidante et les élèves ont probablement remarqué que je ne bouge que rarement de mon bureau. Ces derniers temps, depuis, la rentrée, il était temps de lever le pied.

Mais un arrêt ne me va pas du tout. Je déteste cela. Parce que c'est une forme de renoncement face à la maladie (renoncement que j'ai toujours obstinément refusé depuis son diagnostic en 2005) et puis aussi parce que j'aime mon boulot.


Alors, du coup, les élèves n'ont pas pu pleinement se réjouir de mon absence puisque je me suis débrouillé pour leur faire faire un certain nombre d'évaluations. Depuis lundi, j'ai corrigé trois paquets de rédactions de quatrième et deux paquets de questions / dictées / réécritures type Brevet. Les compétences sont toutes renseignées sur Pronote.

Les VDLS sont à suivre vendredi et lundi selon les classes.

Madame Fontaine et Madame Choquet m'ont fait part des messages touchants de certains de mes élèves (et oui, il y en a qui m'aiment, je me permets de le dire parce que je sais aussi trop bien que d'autres ne peuvent pas me supporter) : merci ;-)

Sébastien RIO

Orientation troisième

Bonjour à tous,

C'est le deuxième trimestre et, évidemment, les enjeux d'orientation commencent à devenir plus importants.

Plusieurs éléments nouveaux émergent au lycée pour la prochaine rentrée. Les nouveaux programmes seront publiés très prochainement et ont déjà fuité sur le site du SNES. Je reviendrai peut-être sur le contenu calamiteux des attentes de ces programmes pour le français.

Toujours est-il que les élèves ont à leur disposition un calendrier récapitulatif des journées "portes ouvertes" des établissements de l'académie. Je le leur ai distribué hier. Il est disponible sur le site du collège.

Il y a aussi, depuis moins d'une semaine, un guide à télécharger sur le site de l'Onisep sur cette page.


2019

2019.

J'attaquerai, à la rentrée prochaine, ma vingtième année d'enseignement. J'ai toujours dit, en salle des profs, dans les établissements où je suis passé, que j'arrêterai d'être prof au bout de vingt ans. Me voilà donc dos au mur. Il ne me reste donc plus qu'à jouer au loto ou à refaire l'histoire de ma vie avec des parents rentiers.

Bref, je suis encore prof pour un bout de temps.

Je ne suis pas du tout branché "voeux". Je trouve cela surfait, un brin hypocrite. Je souhaite donc à tous les lecteurs de ce blog le meilleur pour cette nouvelle année, sans chichis ni fioritures.

A mes élèves, mes voeux de réussite dans tous les moments de leur vie et, comme chaque année, j'ai une pensée particulière pour celles et ceux dont la santé est parfois fragile. Cette année, pour mes troisièmes, est particulièrement importante. Qu'ils saisissent tout simplement la possibilité de faire de leur vie une belle vie.

Et, pour commencer cette année, une petite photo prise le lendemain de Noël... Parce que nous vivons décidément dans la plus belle région du Monde (d'ailleurs, au passage, notons que plusieurs sites étrangers placent la Normandie dans le top 10 des régions à visiter dans le Monde)...


N'hésitez pas à visiter mon blog de photos ;-)