Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Intervention de Robert WAJCMAN, rescapé d'Auschwitz

Robert Wajcman est un petit homme sympathique, affable. Il a une voix incroyablement douce pour raconter des faits d'une horreur sans nom. Robert Wajcman a 84 ans, bientôt 85. Sa vivacité d'esprit, la clarté de son élocution, son aplomb forcent l'admiration. 

Robert Wajcman a 84 ans, donc, et, il y a 70 ans, les autorités françaises de Vichy l'ont poussé dans l'avant-dernier convoi qui déportait les Juifs à Auschwitz. Pendant près de deux heures, debout face à son micro, sans fléchir, sans pathos ni emphase, humble, Robert Wajcman a déroulé le fil de son histoire. Pendant près de deux heures, un silence absolu a régné dans la salle de permanence du collège Charcot où se pressaient la cinquantaine d'élèves de troisième de l'établissement, de nombreux adultes (enseignants, surveillants, parents, anciens élèves...).

Les élèves ont été préparés à cette venue qu'ils attendaient, comme toujours lorqu'on a un témoin de l'époque qui intervient, avec une grande impatience. Leur attention, la retenue dans leurs questions, l'échange que certains ont eu ensuite avec Robert Wajcman ont été exemplaires.

Les 3A ont lu Voyage à Pitchipoï. En 3B, j'ai diffusé La Rafle et nous lirons bientôt Un Secret. Je ferai lire aussi Inconnu à cette adresse et je vais peut-être étendre la liste à Elle s'appelait Sarah ou Un sac de billes. Dans les deux classes, en histoire, Mme Varin a largement abordé cette période et montré aux élèves Nuit et brouillard.

La Rafle est toujours un choc, je le vois et le revois toujours avec la même émotion, la même appréhension. Le gamin qui joue le rôle principal ressemble beaucoup à mon fils et je dois dire que, la première fois que j'ai vu le film, je me suis identifié d'emblée au père de l'enfant.



Pendant près de deux heures, j'étais accroché à mon téléphone sur lequel je prenais en note l'essentiel de ce Robert Wajcman nous livrait.



Robert Wajcman commence le fil de son histoire par son enfance, heureuse jusqu'à ce qu'éclate la guerre et, surtout, jusqu'à ce que soient promulguées les lois antisémites de Vichy : dernier wagon du métro, recensement, interdiction des squares publics et, bien sûr, l'étoile que les Juifs ont dû coudre en utilisant les tickets de rationnement textile (j'ignorais ce vice ultime de l'administration de Vichy !).

Sa famille fuit Paris. Début d'une longue errance pour cette famille d'artisans : ébénistes, tapissiers, etc. Passage en zone libre avec passeur et faux papiers. La famille s'installe donc en zone libre, à Limoges, où la vie est plutôt douce : Robert Wajcman raconte qu'il mange alors son "pain blanc". Mais l'étau se resserre, les Allemands sont de plus en plus pressants dans une zone dont ils ont repris le contrôle fin 1942. La famille décide de partir pour Lyon.

Là, avec son père, Robert Wajcman est repéré par une Traction noire dont les occupants sont intrigués par les valises qu'ils portent. Tous deux sont arrêtés et se retrouvent à la Gestapo de Lyon dirigée par le sinistrement célèbre Klaus Barbie. Robert Wajcman et son père finissent par avouer qu'ils sont juifs et les sbires de Klaus Barbie frappent Robert Wajcman qui livre alors l'adresse de la famille. Quelques heures après, sa mère est arrêtée. Son frère, âgé de dix ans, n'a pas été arrêté. A la Gestapo, Robert Wajcman est affecté à une tâche particulièrement pénible : il doit nourrir les Résistants qui sont régulièrement torturés.

[Klaus Barbie a fait l'objet d'un procès retentissant dans les années 89/90, je dirais, j'étais encore au collège. Son procès a été intégralement filmé à Lyon, c'était une première et, chaque soir, les journaux télévisés faisaient leur ouverture sur l'audience du jour. C'est lors de ce procès qu'Elie Wiesel a dit qu'un crime contre l'humanité, c'était le fait de tuer quelqu'un pour la simple raison qu'il existe. J'avais 13 ou 14 ans à l'époque mais cette phrase m'a glacé.] 

A l'approche du débarquement, les Alliés pilonnent la Gestapo lyonnaise et les adultes du groupe de prisonniers dont fait partie Robert Wajcman sont assignés au déblaiement des décombres. Une évasion a lieu le 3 juin 1944. Le lendemain, pour masquer cette évasion et faire croire que certains fuyards ont été rattrapés et tués, les Allemands tuent trois personnes du groupe. Parmi elles, le père de Robert Wajcman.

Robert Wajcman vient d'avoir 14 ans, c'est la guerre, il est sous le joug de la Gestapo de Klaus Barbie, sa mère est quelque part en prison, il ne sait pas ce qu'est devenu son frère, son père vient d'être tué.

Silence de plomb dans la salle.



Espoir. Le Débarquement a eu lieu et les prisonniers se croient tirés d'affaire car cet événement sonne forcément le glas des transferts de Juifs vers l'Est.

Fin juin, Robert Wajcman est pourtant transféré à Drancy. Il y retrouve sa mère à qui il ment au sujet de son père, disant qu'il n'est pas là car il a été déporté pour faire des travaux sur le Mur de l'Atlantique. Robert Wajcman est jeté dans un wagon à bestiaux et, pendant 3 jours et 4 nuits, il est transporté vers l'Est dans des conditions indescriptibles.

Robert Wajcman arrive à Auschwitz. Par respect et pudeur, je ne vais pas reformuler ce qu'il a raconté. Je vous livre, brutes, les notes que j'ai prises hier, ce qui permettra aux lecteurs de ce blog qui étaient hier de conserver le fil de ce qu'ils ont entendu hier tout en y associant, non pas mes mots, mais ceux de Robert Wajcman.


Arrivée dans un camp. Séparation d'avec sa mère. Examen d'arrivée (médecins et SS). Dire qu'on a 16 ans. Tri. Tous ceux qui ont été mis sur le côté ont été gazés. Douche d'arrivée. Tonte. Tatouage matricule. Plus un être humain. Vêtements civils. Marche de 8 kms. Auschwitz 3. Usine Farben qui fabrique aussi le gaz pour l'extermination. Uniforme de détenu. Creuse des tranchées. Allemands qui comptent encore et encore.


Arrivée de l'hiver dès octobre. Récupération des sacs de ciment pour se protéger du froid. Moment de retrouvailles en fin de journée avec le "groupe des lyonnais". Garde un minimum de ressources morales en pensant à sa mère et à son frère. Parvient à se faire admettre à l'hôpital du camp grâce aux docteur Weiss. Conditions améliorées.


Épisodes de sélection à l'occasion des baisses de production de l'usine. Échappe de peu à une sélection à l'hôpital. Reprend le travail. Conditions de travail dans un froid infernal.


Janvier 45. Russes approchent. Apprend que le camp va être évacué. Dernier groupe pour la marche de la mort. Les SS achèvent les plus faibles. Route glacée et piétinée par tout le camp qui est déjà passé avant. Reprise de la marche le lendemain. Intervention du docteur Weiss pour le jeter dans une charrette de prostituées destinées aux Allemands. Froid extrême. Toujours dans le secteur d'Auschwitz. Chargement dans un train pendant trois jours. Boit la neige. Arrivée à Buchenwald. Placement en quarantaine. Tentes puis baraquements.


Appelé comme jardinier. Entretien du camp pour faire bonne figure lors des contrôles de la croix rouge. Avril. Nouvelle évacuation vers un terrain vague. Anecdotes des prisonniers non nourris et qui effraient les allemands. Arrive à fuir avec deux camarades vers le toit du baraquement des prisonniers russes.


Délogé. Nouveau transfert en train. Sentinelle à chaque wagon. Wagon bondé. Improvisation de soupes d'herbes. Arrêt du train. C'est le 8 mai 1945, jour de son anniversaire. Installation dans des bâtiments de fortune. Les russes improvisent des repas avec de la farine trouvée dans d'autres wagons. Arrivée des chars russes vers le 10 mai. Toilette par des allemandes. Certains meurent de trop manger après tant de privations. Hôpital de campagne russe puis américain puis transfert en avion pour Villacoublay. Prise en charge par la croix rouge. Hôpital Bichat. État de prostration. Arrivée de sa tante (qui ne s'était pas déclarée juive) qui ne le reconnaît pas, puis sa mère elle aussi revenue d'auschwitz. Elle est sidérée. Il pèse alors 15 ou 16 kilos. Sort de sa prostration.

Appartement à Paris. Retrouve sa grand-mère. Et son frère que sa mère avait miraculeusement confié à de la famille de Montauban. Un an pour retrouver sa santé.

Oui, un an pour retrouver une santé ! Seule sa jeunesse lui a permis de se reconstituer. Le procès de Nüremberg a lieu. Le docteur Weiss y témoigne. Robert Wajcman raconte les procès que sa mère intente pour récupérer les biens de sa famille qui ont été confisqués durant la guerre, à commencer par l'appartement de Saint-Ouen et le commerce familial.

Il explique ensuite avoir repris une vie normale, parle de ses enfants à qui ils n'a jamais rien dit, il parle d'ailleurs de cette sorte de tabou qui, pendant des décennies va perdurer en France, va perdurer autour des déportations. Il faut dire aussi que la responsabilité des autorités françaises dans ces massacres n'aide pas... C'est avec ses petits-enfants que sa parole se libère puis il franchira le cap de témoigner devant un public scolaire il y a 4 ou 5 ans, notamment pour tordre le coup aux propos négationnistes qu'il entend trop souvent.

Applaudissements nourris à la fin de l'intervention. De nombreuses questions fusent. Est-l retourné en Allemagne ? Comment vit-il avec cela ? La situation actuelle en France le préoccupe-t-il ? Que pense-t-il des films qui abordent cette période ?

Robert Wajcman profite d'une dernière question pour montrer aux élèves que ce sont eux les dépositaires de l'avenir, que ce sont eux qui ont la charge d'entretenir certaines valeurs et de les défendre. Il attire leur attention en leur rappelant comment un petit groupes d'hommes a orchestré l'extermination, comment on a commencé par les infirmes, les Noirs, les homosexuels...

Un moment absolument hors du temps, exceptionnel !

Et toujours une pensée émue pour mes grands-parents. Pour ma grand-mère dont le journal intime s'arrête en 1941 lorsqu'elle fait la connaissance de mon grand-père et qu'elle s'engage dans la Résistance dans le maquis du Mont-Mouchet. Je me souviens comme, à la fin de sa vie, elle me parlait du Musée d'Izieu que l'on construisait ou rénovait et pour lequel elle était fière d'avoir donné une importante contribution. Elle me parlait aussi de ce village de sa Haute-Loire natale, le Chambon-sur-Lignon, dont les habitants ont abrité et protégé de nombreux Juifs durant la guerre, dont on a fait un téléfilm : La Colline aux mille enfants... Mon grand-père n'a jamais parlé de la guerre, ni de celle-là, ni de la première (il était né en 1901). Dans une petite boîte en bois, il gardait précieusement des balles de pistolet.

C'est pour tous ces non-dits qui meurent avec les personnes que le témoignage de Robert Wajcman est d'autant plus crucial.

A la fin, il accusait un peu le coup. Lorsque je l'ai raccompagné en voiture à la gare, nous n'avons par parlé de ces heures qui venaient de se passer, il était heureux d'avoir témoigné mais, déjà, je l'ai senti ailleurs. Comme il nous l'a expliqué, témoigner ainsi "remue" et il savait que sa soirée serait difficile. Nous avons parlé de ces prochaines interventions : au Mémorial de la Shoah, à Marseille. Et puis du soleil de Cherbourg...

Tout au long de la trentaine de minutes du trajet qui me ramenait chez moi, je n'ai pas allumé Spotify, derrière mes lunettes de soleil qui masquaient les larmes qui perlaient, je me suis senti bizarre, touché et ému. J'étais très content de retrouver mes enfants et, même si mon fils avait encore oublié toutes ses affaires pour faire ses devoirs de lundi, je ne l'ai qu'à peine disputé...

Un millions et demi d'enfants sont morts dans les camps............

Les dernières lignes d'Un Sac de billes de Joffo :




Semaine de l'eau

Une semaine thématique fort riche s'annonce pour les 5C de Le Corre, dans le cadre d'un projet mené par Mme Lannou.

En français, le but est de réaliser des affichettes pour sensibiliser à la pollution des eaux, à la préservation de cette ressource et au retraitement. Pour ce faire, j'attends trois éléments sur l'affiche : utilisation d'une expression jouant sur le mot "eau" (ou "mer", etc.), une image rigolote et un fait scientifique.

Nous avons commencé ce matin, cela se présente bien !

Les travaux sont à m'envoyer d'ici lundi soir ici : riosebprof@hotmail.com.

Les éléments scientifiques peuvent être trouvés sur plusieurs sites :

1. http://www.planetoscope.com/environnement/eau-oceans

2. http://www.cyclomonde.info/statistiques-eau.php

3. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement/s/milieux-eau.html

4. http://www.consoglobe.com/leau-une-ressource-a-preserver

Cette liste n'est pas complète et de nombreuses autres sources (jeu de mots !) sont à découvrir en tapant "statistiques eau" sur votre moteur de recherche.

Mes exemples d'affiches sont ici.

Bon courage pour ce travail,

S. RIO

Cartoons et propagande anti-hitlérienne

Ce matin, j'ai attaqué avec les 3B de Le Corre la séquence sur l'engagement artistique durant la seconde guerre mondiale, notamment les poètes de la Résistance. En séance inaugurale, j'ai projeté "The Blitz Wolf" de Tex Avery (1942), première apparition du loup dans l'oeuvre de ce grand dessinateur comme caricature d'Hitler.



Disney réplique en 1943 et envoie Donald dans l'Allemagne nazie !


Expo14

Je tombe par hasard là-dessus sur mon compte Twitter (prononcez "twité").

Cela s'appelle "Expo14" et, si je comprends bien, il s'agit d'une action culturelle et historique qui se décline sous plusieurs volets :

- une expo physique à la gare de l'Est (point de départ des soldats pour le front) : ça tombe bien, je vais probablement y passer dans quinze jours, j'irai y faire un tour.

- une expo web sous la forme d'un montage de vidéos que l'on peut découvrir ici.

- une page Youtube à consulter ici.

Le contenu est riche et organise les témoignages de plusieurs anciens combattants (tous sont morts, il me semble que le dernier survivant était britannique et il est mort il y a plusieurs années) à la lumière d'interventions de spécialistes, notamment Jean-Pierre Verney, collectionneur reconnu dont les objets sont à l'origine du Musée de Meaux où j'ai emmené mes élèves il y a quelques années. Verney a aussi participé à des ouvrages de Tardi, dessinateur que j'apprécie particulièrement, avec une mention particulière pour les illustrations qu'il a faites du Voyage au bout de la nuit de Céline, gros volume que l'ai chance de posséder et de feuilleter régulièrement.


En troisième, nous attaquons, justement, la Grande Guerre. Cette année, j'ai choisi de faire lire La Chambre des officiers. Marc Dugain y évoque avec beaucoup de réalisme le calvaire de ceux qu'on allait appeler les gueules cassées. D'ailleurs, je me souviens, en visite justement à Meaux avec mes élèves, le choc qu'ils ont ressenti en parcourant les salles dédiées à la chirurgie rudimentaire de cette époque.

Par curiosité, je suis donc allé sur la page "thématiques" de l'expo web et j'ai ouvert le menu "Corps et souffrance"...

A vous de découvrir ce site !

MAJ. Et un autre weborama sur la guerre 14-18 vue par les artistes.

Au passage, pour les férus d'histoire, je recommande le compte Twitter d'un journaliste de "L'Ardennais" qui s'appelle Hervé Chabaud. Une véritable mine d'informations !

Pédagogie politique : article 49-3

Je sais que de nombreux élèves suivent l'actualité, notamment dans mes classes de troisième. Depuis hier, au sujet de la fameuse loi Macron, les journalistes ont recours à tout un jargon pas toujours compréhensible.

J'ai donc attrapé deux ou trois bricoles sur mon compte Twitter :

1. Qu'est-ce que l'article 49-3 ?
2. Que peut-il se passer quand un gouvernement utilise l'article 49-3 ?
3. Et puis, au fait, la loi Macron dont on parle tant, c'est quoi ?

Et puis, comme un C'est pas sorcier vaut mieux qu'on long discours, à voir ici, notamment à partir de la vingtième minute au sujet de l'article 49-3 :


Bonne fin de vacances ;-)

SR

"Va te pendre !", ils t'ont dit. Et tu l'as fait, ma douce Marion, ma petite fille.

C'est une enquête bouleversante que mène Nora Fraisse, maman de la petite Marion : qu'est-ce qui a pu pousser cette adolescente sans histoire comme tant d'autres dans un collège comme tant d'autres à "rompre le fil" à 13 ans, à 13 heures, le 13 février 2014 ?


Nora Fraisse montre comment sa fille a dû se plier à la normalisation des ados de son âge : téléphone, compte Facebook. Comment elle a renoncé, sans le montrer à ses parents, à l'exemplarité sans faille dont elle avait alors fait toujours preuve pour entrer dans le moule de sa classe d'âge où, parfois, ce sont les "petits cons" qui font la pluie et le beau temps, usant d'une "méchanceté gratuite". Comment la banalisation des insultes entre élèves peut conduire les plus fragiles (et encore...) à l'irréparable !

C'est un livre bouleversant que j'ai dévoré, que j'ai cherché en vain à la Fnac de Rouen et que je me suis finalement résolu à acheter en epub. J'attends d'en trouver une version papier pour l'apprécier à sa juste valeur de manière plus complète.

Un livre à charge contre les défaillances de l'Education Nationale - défaillances ? Plutôt faillite...

Ce livre questionne, comme parent, comme enseignant... Beaucoup d'éléments - trop, malheureusement - font mouche : la fatuité hypocrite du collège unique, la dévalorisation du travail des bons élèves qui se trouvent marginalisés, l'absence totale de sensibilisation des enseignants pour affronter (et détecter) ce problème crucial, l'idée d'une salle de classe unique pour les élèves du collège (ébauchée il y a quelques années en sixième puis tombée aux oubliettes), etc.

J'ai écrit à l'auteure qui m'a répondu immédiatement :


Et, cette année ou l'an prochain, on va travailler dur sur ce sujet. Je ne sais pas trop comment encore, c'est assez confus encore.

Il est urgent que notre grande et belle institution qu'est l'Education Nationale se saisisse pleinement de ce problème. Alors que les derniers ministres ont fait de l'intérêt de l'élève, de son rythme, des enjeux majeurs, il est grand-temps de passer aux actes, de démontrer qu'il ne s'agit pas de simples poncifs pour faire passer une réforme de refondation qui se fiche de l'intérêt de l'enfant et de son rythme - rythme sacro-saint que l'on va peut-être sacrifier sur l'autel du lobby touristique des vacances scolaires...

Non au harcèlement !

Gros, moche, roux, bègue, homo... Ne pas rentrer dans la "norme" (avec tous les guillemets), quand on est au collège, cela peut être dramatique... J'espère, comme enseignant, ne jamais être passé à côté de cas d'élèves harcelés !

Je regarde le replay d'Infrarouge consacré à ce sujet et, le moins que l'on puisse dire, c'est que ça calme ! Dès le premier témoignage des parents. J'aime beaucoup le témoignage de Charlène, très jolie fille de 23 ans qui a pris, d'une certaine manière, une revanche sur ce qu'on lui a infligé au collège !

A voir ici en replay.

MAJ. Je place le lien Youtube ici. Je ne sais pas trop si c'est légal mais l'enjeu est tellement grave qu'on me pardonnera, je l'espère : l'émission elle-même puis l'échange qui a suivi avec la Ministre.



Le harcèlement, une problématique relancée récemment par la publication du livre écrit par la maman de Marion.


Quel esprit dégueulasse que ce harcèlement : j'ai eu la chance de vivre une scolarité épanouissante, entouré de camarades agréables, je n'ai jamais vraiment réalisé la chance que j'ai eue. A part de certains profs, je n'ai que de bons souvenirs de mes années d'école, de collège ou de lycée.

Et puis, comme parent, toutes ces interrogations car les parents auditionnés n'ont pas tous vu les choses venir... Et, comme parent, oui, ça pose des questions, ça crée une angoisse ! Et puis Ask, Facebook, tous ces réseaux sociaux qui font tant de mal...

Le savoir-vivre, le savoir-être, le respect, on en revient toujours là !

Un site du Ministère : ici.

Les mauvais quartiers de Rouen

En allant à Rouen, tôt, samedi dernier, je me suis dit que j'allais me garer vers la place Saint-Marc, probablement déserte. Pas de chance, c'était jour de marché.

Ces quartiers Est de Rouen, localement marécageux, ont été longtemps délaissés. Même du temps de ma jeunesse, je me rappelle que le quartier de l'église Saint-Paul était vraiment laid (il est toujours bien moche, du reste !), gangrené par des terrains vagues et des friches un peu sordides. Il n'y avait pas encore les beaux logements et les hôtels qu'on y trouve maintenant. C'était un Champ de Mars vraiment misérable.

Un peu plus loin, la place Saint-Marc était sans âme, laide, avec, en son centre, la verrue énorme d'un gymnase vétuste en acier. Puis la place a été réhabilitée, on a rasé le gymnase, et cette place est devenue l'un des centres de l'activité rouennaise. Non loin de là, la rue Eau-de-Robec qui doit son nom au cours d'eau qui serpentait au milieu de la rue et qui, désormais, est enterré sur la plus longue partie de la rue.

Rue Eau-de-Robec, cette bâtisse abrite le musée national de l'Education. On devine, en bas, l'aménagement du Robec.

Rue Eau-de-Robec, encore, des façades médiévales avec l'avancée caractéristique des toits pour faire sécher les peaux car le cours d'eau permettait de tanner le cuir.

Un quartier sorti de la misère au moment de l'haussmannisation rouennaise. Rouen, très proche de Paris, très tôt reliée à la capitale par le train, s'inspirera toujours de la ville-Lumière, source d'admiration et de jalousie. Alors, dans les années 1880, on creuse dans Rouen, on ouvre de belles et larges rues, on redessine la ligne des quais à une époque où le port de commerce est en plein centre-ville, jusqu'au niveau de la rue Grand-Pont. On reconstruit un prestigieux Théâtre pour remplacer celui parti en fumée en 1876 pour un coût absolument délirant qui, justement, compromet la politique sanitaire qui se fait jour pour rendre plus salubres le quartier de la place Saint-Marc. On envoie alors ses habitants sur la rive gauche, avec ses industries nées de la révolution industrielle, et on ébauche déjà la fracture entre les deux rives qui a la vie dure encore aujourd'hui !

Malgré ces aménagements, en plus d'un endroit, la vieille cité normande conserve son cachet médiéval : la place du Vieux-Marché bien sûr et tout le quartier Saint-Maclou où je vous emmènerai un jour.

Au bout de la rue d'Amiens, vue sur l'église Saint-Maclou et le quartier dit des Antiquaires.

Vue arrière de l'abbatiale Saint-Ouen, depuis les jardins de l'Hôtel de Ville, que l'on aperçoit à droite.

L'Hôtel de Ville était autrefois le dortoir lié à l'abbatiale. Durant mon année de maîtrise, j'ai passé de nombreuses journées, tout en haut de cet édifice, à consulter les archives municipales de la Ville. L'abbatiale, quant à elle, est tenue par les spécialistes comme un joyau du gothique flamboyant, davantage encore que la cathédrale !

J'ai arpenté rapidement ces jardins de l'Hôtel de Ville pas toujours aménagés de manière heureuse (le terrain de basket au milieu des arbres et des fontaines, c'est un peu bizarre). J'ai redécouvert le buste de Verhaeren, poète français mort en gare de Rouen, et la statue de Rollon au sujet duquel il faut que je me documente car c'est sans nul doute un personnage historique fascinant.

Le samedi, c'est rugby !

Entame poussive du XV tricolore pour ce Tournoi : match franchement médiocre, même ! Une victoire sans convaincre mais un beau moment malgré tout dans un Stade de France chaud bouillant et archi-comble !


Une ambiance de folie où les joueurs écossais sont applaudis et où pas un seul sifflet ne vient perturber le buteur adverse, ça, c'est beau !

Deuxième pénalité bleue (ou rouge)

Il ne faisait pas bien chaud mais un beau soleil était de la partie !

Objectif Pays de Galles pour y aller, cette fois, avec mon fils, j'espère ! On a eu de la chance, les Français ont fait leur échauffement devant nous !


Passez de bonnes vacances ! Dans un prochain post, je vous emmène à Rouen, encore, que j'ai arpentée hier sous un soleil magnifique ! Comme ça, ce blog va redevenir un peu plus sérieux et puis je vous parlerai aussi de ce qui attend mes élèves, notamment ceux de Charcot avec un moment exceptionnel qui s'annonce : la venue d'un ancien déporté d'Auschwitz !

Mais, dans ce sport, il y a de nombreuses valeurs que l'Ecole se doit de relayer au quotidien auprès de chacun de nos élèves !

Allez les p'tits !

Un petit sujet complètement hors-sujet... Quoique... Le respect, le bien vivre ensemble, le fair-play : volià bien des valeurs que l'on vante et que le rugby nous propose !

Longtemps j'ai eu l'habitude, alors que j'étais au lycée et à la fac, d'aller aux matches du Tournoi des Cinq puis des Six Nations, essentiellement au Parc des Princes.

Souvenirs de folle ferveur, de connivences entre supporters des deux équipes qui vont s'affronter, d'un Anglais, tout seul au milieu de plein de Français, qui faisait passer à chacun sa bouteille de whisky !

Souvenirs de ce dernier match au Parc, la déculottée face aux Bocks, 52 à 10, je crois...

Souvenirs de ces joueurs, Sadourny, Skrela, Saint-André, devenu coach...

Alors, samedi, si la grippe le laisse tranquille et si elle ne s'est pas encore emparée de moi, j'emmène mon fils au Stade de France, avec mon frangin, pour son premier match, face à l'Ecosse !


France / Ecosse... Souvenirs de ce fabuleux match de 97, de la haie d'honneur des joueurs au Chardon pour saluer le sacre du Grand Chelem français ! Avec une pensée pour mon grand-père, qui joua à haut niveau en son temps, qui suivait religieusement les transmissions durant mon enfance - retransmissions durant lesquelles chacun était sévèrement prié de se tenir à carreau ;-)

Vague souvenir aussi d'une lointaine finale entre Castres et Toulon, il me semble, avec Dintrans. Je devais avoir l'âge de mon fils. La roue tourne...


Allez les p'tits !