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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Lectures en vrac

J'ai beaucoup lu ces derniers temps... Pas uniquement pour le loisir. Je cogite mes progressions pour l'an prochain et je lis et relis quelques oeuvres pour ajuster mes choix.

Pour les sixièmes, j'ai lu avec plaisir La grammaire est une chanson douce, d'Erik Orsenna... C'est une idée intéressante.



Pour les troisièmes, gros travail de composition pour ma progression car les programmes sont nouveaux à la rentrée prochaine.

J'ai lu Albert Londres : L'homme qui s'évada. Cela colle bien au programme pour l'écrit comme miroir de la société. Pour moi, ça me permet de coller à ma thématique sur la justice avec le bagne.
J'ai lu du Daeninckx : un roman vraiment bien fichu mais qui sera malheureusement compliqué pour les troisièmes. Il s'agit d'Itinéraire d'un salaud ordinaire. Très bon bouquin qui revisite l'Histoire de France (depuis 1940 jusqu'à Giscard) à travers le destin d'un flic sans scrupule, qui retourne sa veste à temps, par exemple, au moment de l'épuration. Toujours de Daeninckx, j'ai fini hier Cannibale, sorte de conte moraliste très bien foutu, autour de l'exposition coloniale de 1931. Daeninckx, il écrit bien. Sans chichi, avec une sorte de poésie simple et naturelle, c'est le pro de la personnification et de la métaphore : j'aime ! Je lis en ce moment un recueil de nouvelles que j'ai finalement retenu pour une séquence-bilan en fin d'année : Le dernier guérillero, une suite de nouvelles qui revisite le XXè siècle, depuis la Grande Guerre.

    

De manière parallèle, j'ai enfin lu La fabrique du crétin de Brighelli, un auteur qui tente de disséquer, en gros, les raisons de la médiocrité de notre système éducatif. L'auteur est prof, prof de français de surcroît. J'adhère à tout ce qu'il écrit sur l'apprentissage de la lecture. Malheureusement, sa soupe se met au service d'une idéologie contestable, voire hallucinante : on chercherait à crétiniser les gens pour les empêcher de se révolter... Mouais, bof... Il se pose en donneur de leçons, Brighelli, lui qui a pourtant bien fait son beurre en s'accommodant du système décrié (et que je participe à l'élaboration des programmes, et que je fais dans le manuel scolaire, et que je suis juré au CAPES)
Tout est simple, selon lui : il faut revenir aux bases... Pour les problèmes des gosses, les assistants sociaux sont là, ce n'est plus le boulot du prof. En effet mais c'est malheureusement devenu une partie de notre boulot... Youpi, on va bosser à Vireux comme à Henri IV, génial !!! Selon moi, il part d'un postulat absolument faux, qu'il répète à qui mieux-mieux : l'élève désire apprendre lorsqu'il vient en classe. Principe de base très contestable, à mon avis. Il défend aussi la connaissance par l'élève d'une littérature exhaustive, faut lire les textes en entier, ne pas simplifier : comment faire avec des élèves qui, dans leur immense majorité, ne savent pas lire correctement ? Ce que je trouve dérangeant, c'est qu'un lecteur extérieur à ce si beau monde de l'Education Nationale, prendra tout cela pour argent comptant alors que tout cela est loin d'être toujours crédible... Il fustige les sorties pédagogiques qu'il montre sous un jour absolument caricatural : personnellement, je suis intimement persuadé de l'intérêt d'une sortie pédagogique. Mais tout ce qui est avancé sur la mise au rabais des examens qui entérine la baisse du niveau sonne complètement juste...


Racisme...

Ce matin, avec mes classes, j'ai corrigé un exercice dont une phrase était très malvenue. Il s'agissait de compléter un élément manquant par une comparaison. Quelque chose comme "les explorateurs considéraient les indigènes comme des ..."

L'occasion d'évoquer le racisme et l'énorme intelligence des gentils colonisateurs certainement très intelligents à force d'être blancs, c'est bien la moindre des choses...........................................

J'ai évoqué cette nouvelle de Didier DAENINCKX : Le Reflet.

On peut la lire ici : http://lelivrescolaire.fr/4214/2_Didier_Daeninckx_Le_Reflet.html

Cornélien...

Le réseau Corneille... C'est un livre qui fait penser à celui que j'ai lu l'an dernier, de Larry Collins (voir ici).


L'histoire est très simple : le Débarquement est imminent. Les Allemands disposent, à proximité de Reims, d'un centre de communications qu'il serait judicieux de paralyser avant le jour J. C'est Betty, agent SOE (en Angleterre), qui doit s'en charger. Première tentative manquée avec l'appui de la Résistance. Il faut récidiver en mettant sur pied, en très peu de temps, une opération qui ne fera intervenir que des femmes qui doivent se faire passer pour du personnel d'entretien afin de pénétrer le centre téléphonique. Voilà, en gros. Petit souci : le major allemand Dicter a infiltré le réseau... Mais les Anglais et les Français l'ignorent...

Pour le reste, c'est du Ken Follett : bien documenté, bien écrit, maîtrise imparable du suspense. Double intrigue par entrelacement qui fusion ensuite en une seule trame narrative. Des bons, des méchants, ce n'est pas si simple que ça : les états d'âme de Betty qui met des vies en jeu, ceux de Dicter le tortionnaire...

Livre intéressant pour lequel j'ai délaissé la relecture du Voyage de Céline. J'ai passé les vacances dans la région de Cherbourg. Cette région se prêtait naturellement à cette lecture...


Sainte-Mère-Eglise et une vue d'Utah Beach, la plage la plus occidentale du D-Day..