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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Sécurité routière

J'ai passé un message assez fort aux 5C ce matin... Je ne m'étendrai pas sur les raisons qui ont justifié mon coup de gueule...

Je vous rappelle (et je viens de le vérifier) qu'il est obligatoire de disposer, sur son vélo, d'un système d'éclairage adéquat, de nuit et, aussi, de jour, lorsque la visibilité est réduite (ce qui était bien le cas, ce matin)

La nuit, il est obligatoire, depuis 2008, de circuler en plus avec un gilet jaune.

C'est la loi... On aime ou on n'aime pas, là n'est pas la question.

J'ai parlé aux 5C de cette élève, Florence, qui a été tuée alors qu'elle se rendait à mon cours. C'est toujours avec beaucoup d'émotion que j'évoque son souvenir. J'ai tapé il y a un ou deux ans un petit texte sur ce tragique événement.

Vous pouvez le lire en cliquant ici.

Précaution ultime : à ne pas lire !!!

C'est l'histoire de Pascal ou, plutôt, la non-histoire de Pascal, il fonce vers la quarantaine, le gars, il a une femme, pas de maîtresse, une fille au collège et un garçon qui découvre la seconde et tous les bienfaits qui vont avec : le shit, le sexe, etc. Pascal a une pauvre vie, il prend le RER pour aller au boulot, 13 minutes de marche à l'aller, idem au retour, je le précise parce que, dans le livre, on y a droit une vingtaine de fois, c'est donc que ça doit être un détail super important.


Il est bizarre, Pascal... Il vit une sorte de vie fantasmée, notamment avec le collègue de sa banque, Lionel, qui, chaque midi à la cantoche, raconte ses exploits nocturnes avec toutes les femmes qu'il séduit. Sympa, ce personnage, les vingt premières pages, on rigole et puis on comprend que ce sera un motif récurrent du bouquin. On se dit : punaise, il est lourdingue, ce mec. Et puis, on finit par se dire : punaise, il est lourdingue, ce livre. Vu que de jeunes élèves peuvent lire ces lignes, je passe sur toute une partie uniquement consacrée à une pratique sexuelle. Doit y a voir un truc psychologique là-dedans, une grosse frustration de l'auteur, certainement... Le mec, il est obsédé par les parricides et il a la trouille que son rejeton passe à l'acte...


Bref, hormis dans les deux dernières pages, il ne se passe rien... C'est nul ! Et, encore, si c'était bien écrit ! Mais, non, même pas... Une sorte de bouillie littéraire sans âme... J'ai terminé le livre par principe. Je voulais l'achever. Avant qu'il m'achève ! C'était lui ou moi. J'ai fini par gagner !

Mystérieux Vireux

Je reviens de l'inauguration de l'exposition "Mystérieux Vireux" à laquelle M. Devresse m'a gentiment convié - et je l'en remercie.

Je n'ai fait que parcourir les rayonnages avant les discours puis je me suis éclipsé. Je reviendrai prochainement pour approfondir la découverte de cette exposition car, d'emblée, elle m'a semblé très intéressante et, de surcroît, en pleine adéquation avec le programme de l'année de cinquième.

Plusieurs campagnes de fouilles ont jalonné la vie viroquoise ces dernières décennies. Les pièces découvertes ont été remises au Musée de Charleville. Le temps de cette exposition temporaire, les objets sont exposés à côté du collège, dans l'office de Tourisme Communautaire. Cela vaut le détour et je vais me débrouiller pour y emmener successivement mes trois classes.

Ce moment a été pour moi l'occasion de faire la connaissance d'un monsieur - dont je ne suis pas sûr d'orthographier correctement le nom - qui me fera visiter le château de Hierges samedi afin de préparer la venue des trois classes dans le courant du mois d'octobre...

Cliquez sur l'image pour vous rendre sur la page officielle de l'exposition...

Et de 3 !!!

Je viens de finir le dernier volume de la trilogie Millenium. Une suite était prévue mais l'auteur est décédé.

Comme pour le premier volume, pour ce tome, le dénouement est fermé et on ne restera pas sur sa faim.

Ce troisième bouquin est la suite immédiate du deuxième tome - contrairement au tome II qui n'était pas la suite immédiate du premier. Que dire ? Cela s'essouffle... La première partie du bouquin est franchement éreintante. On navigue au coeur de la Sapö, sorte de police des polices suédoise... On s'y perd un peu... On nous inflige la biographie inintéressante d'un mec qui va de toute façon mourir très vite... L'intrigue principale est parasitée par une intrigue secondaire complètement superficielle autour d'Erika Berger.

L'intrigue, c'est justement que l'on retrouve notre Lisbeth, à l'hôpital, après avoir reçu une balle dans la tête alors qu'elle voulait buter son père, protégé par les services secrets suédois car c'est un ancien espion, etc. Je passe les détails. Certaines personnes ont de très bonnes raisons de vouloir réduire au silence Lisbeth qui connaît tout de l'importance de son père qui était, au passage, un sacré fumier. Mais, de par son importance, le papa en question a été protégé au plus haut niveau et c'est Lisbeth qui en a fait les frais à chaque fois. On retrouve notre ami Mickaël Blomkvist, toujours dans les bons coups, qui va aider notre Lisbeth dans des circonstances parfois assez délirantes et peu crédibles - et oui, il y a pas mal d'invraisemblances dans le livre. A commencer par le fait que Lisbeth et son père, après leur rendez-vous mortel manqué, se retrouvent dans le même hôpital, dans le même couloir, sans surveillance policière !!!

Au trois quarts du livre, on comprend que les gentils vont gagner. Le suspense n'existe plus. La seule question qui prévaut : comment les gentils vont-ils gagner ?

La fin du récit est très Bisounours. Tout finit bien dans un monde, mon Dieu, qu'il est beau... Tous les salauds sont morts ou en taule... That's all, folks !


Bref, j'ai lu par principe. Pas envie de m'être farci les 1500 pages des premiers romans pour tomber en panne sur le dernier. Rien de transcendant... Le premier des trois était le meilleur, cela partait un peu en vrille avec le deuxième... Le troisième confirme un certain vide...

Magnifique !

Je parlais de Pagnol, ce matin, avec mes élèves... Les dernières pages du Château de ma mère, absolument magnifiques...

Oui, dans mes cinq lectures préférées, on trouve Pagnol. Il y côtoie Ken Follett, Laclos, Céline et Hugo.




LE temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau celle des moulins.
  Cinq ans plus tard, je marchais derrière une voiture noire, dont les roues étaient si hautes que je voyais les sabots des chevaux. J'étais vêtu de noir, et la main du petit Paul serrait la mienne de toutes ses forces. On emportait notre mère pour toujours.
  De cette terrible journée, je n'ai pas d'autre souvenir, com- me si mes quinze ans avaient refusé d'admettre la force d'un chagrin qui pouvait me tuer. Pendant des années, jusqu'à l'âge d'homme, nous n'avons jamais eu le courage de parler d'elle. Puis, le petit Paul est devenu très grand. Il me dépassait de toute la tête, et il portait une barbe en collier, une barbe de soie dorée. Dans les collines de l'Étoile, qu'il n'a jamais voulu quitter, il menait son troupeau de chèvres ; le soir, il faisait des fromages dans des tamis de joncs tressés, puis sur le gravier des garrigues, il dormait, roulé dans son grand manteau : il fut le dernier chevrier de Virgile. Mais à trente ans, dans une clinique, il mourut. Sur la table de nuit, il y avait son harmonica.
  Mon cher Lili ne l'accompagna pas avec moi au petit cimetière de La Treille, car il l'y attendait depuis des années, sous un carré d'immortelles : en 1917, dans une noire forêt du Nord, une balle en plein front avait tranché sa jeune vie, et il était tombé sous la pluie, sur des touffes de plantes froides dont il ne savait pas les noms…
Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.
  Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants. 
  ENCORE dix ans, et je fondai à Marseille une société de films. Le succès couronna l'entreprise, et j'eus alors l'ambition de construire, sous le ciel de Provence, la « Cité du Cinéma » ; un « marchand de biens » se mit en campagne, à la recherche d'un « domaine » assez grand pour accueillir ce beau projet. Il trouva mon affaire pendant que j'étais à Paris, et c'est par le téléphone qu'il m'informa de sa découverte. Mais il m'apprit en même temps qu'il fallait conclure la vente en quelques heures, car il y avait d'autres acheteurs. Son enthousiasme était grand, et je le savais honnête : j'achetai ce domaine sans l'avoir vu.
  Huit jours plus tard, une petite caravane de voitures quitta les studios du Prado. Elle emportait les hommes du son, les opérateurs de la prise de vues, les techniciens des laboratoires. Nous allions prendre possession de la terre promise, et pendant le voyage, tout le monde parlait à la fois. Nous franchîmes une très haute grille, déjà ouverte à deux battants.
  Au fond d'une allée de platanes centenaires, le cortège s'arrêta devant un château. Ce n'était pas un monument historique, mais l'immense demeure d'un grand bourgeois du Second Empire : il avait dû être assez fier des quatre tours octogonales et des trente balcons de pierre sculptée qui ornaient chaque façade...

  Nous descendîmes aussitôt vers les prairies, où j'avais l'in- tention de construire les studios.
  J'y trouvai des hommes qui dépliaient des chaînes d'arpen- teurs, d'autres qui plantaient des jalons peints en blanc, et je regardais orgueilleusement la naissance d'une grande entrepri- se, lorsque je vis au loin, en haut d'un remblai, une haie d'arbustes... Mon souffle s'arrêta et, sans en savoir la raison, je m'élançai dans une course folle à travers la prairie et le temps. Oui, c'était là. C'était bien le canal de mon enfance, avec ses aubépines, ses clématites, ses églantiers chargés de fleurs blanches, ses ronciers qui cachaient leurs griffes sous les grosses mûres grenues...
  Tout le long du sentier herbeux, l'eau coulait sans bruit, éternelle, et les sauterelles d'autrefois, comme des éclaboussu- res, jaillissaient en rond sous mes pas. Je refis lentement le chemin des vacances, et de chères ombres marchaient près de moi.
  C'est quand je le vis à travers la haie, au-dessus des platanes lointains, que je reconnus l'affreux château, celui de la peur, de la peur de ma mère.
J'espérai, pendant deux secondes, que j'allais rencontrer le garde et le chien. Mais trente années avaient dévoré ma vengeance, car les méchants meurent aussi. Je suivis la berge : c'était toujours « une passoire », mais le petit Paul n'était plus là pour en rire, avec ses belles dents de lait...

  Une voix au loin m'appela : je me cachai derrière la haie, et j'avançai sans bruit, lentement, comme autrefois... Je vis enfin le mur d'enceinte : par-delà les tessons de la crête, le mois de juin dansait sur les collines bleues ; mais au pied du mur, tout près du canal, il y avait l'horrible porte noire, celle qui n'avait pas voulu s'ouvrir sur les vacances, la porte du Père Humilié...
  Dans un élan de rage aveugle, je pris à deux mains une très grosse pierre, et la levant d'abord au ciel, je la lançai vers les planches pourries qui s'effondrèrent sur le passé. Il me sembla que je respirais mieux, que le mauvais charme était conjuré.
  Mais dans les bras d'un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l'autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son cœur fragile les roses rouges du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu'elle était chez son fils.

Tintin !!!


Je reviens tout juste du Musée Hergé qui a été récemment édifié dans la périphérie de Bruxelles, à Louvain-la-neuve.

Très bon moment. Le musée est incroyablement riche, bien fichu. Cela me rappelle, dans la forme, le Mémorial De Gaulle : de beaux volumes, un contenu riche et valorisé, de la lumière. Pas un musée poussiéreux et vieillot. Tout le contraire !

Le prix est de 9,50 € et, incontestablement, la visite vaut cette somme. D'entrée, on se trouve affublé d'un audio-guide. Mais pas le vieil audio-guide ringard. Non, un iPod qui apporte plein d'informations complémentaires au éléments visibles dans le musée : documents supplémentaires, explications plus approfondies, films d'archives, interviews d'Hergé et même de petits questionnaires.

Le premier niveau est une visite assez formelle. Comme chez De Gaulle, on découvre Hergé : objets personnels, frise chronologique murale... Ensuite, les diverses facettes du talent de l'auteur qui a aussi sévi dans la publicité. Ses oeuvres annexes. On comprend comment il a été influencé par le cinéma muet de l'époque et les BDs américaines. La salle suivante propose plusieurs vitrines qui présentent, chacune, un personnage important : Milou, le capitaine, Tournesol, Nestor, etc. Dernière salle, conclue par la projection d'un documentaire, consacrée à l'examen des influences cinématographiques de Hergé comme, par exemple, le yéti hérité du film King Kong.

On descend d'un étage en empruntant un grand escalier éclairé par un gigantesque lustre orné de l'effigie des 228 personnages de la série des Tintin. L'iPod propose une véritable présentation dynamique de ces personnages. Ensuite, on passe dans le laboratoire de Tournesol qui présente notamment toutes les recherches menées pour les diptyques consacrés à la lune et aux aventures de la Licorne. L'occasion de bien percevoir comment Hergé s'est documenté et a créé de véritables oeuvres d'anticipation ! La dernière salle est consacrée aux aventures exotiques de notre reporter : l'Egypte, le Tibet, etc.

Les deux dernières salles montrent comment Hergé travaillait alors qu'il était à la tête des studios Hergé. On découvre notamment comment E.P. Jacobs, le créateur de Blake et Mortimer, a été "lancé" par Hergé qui l'avait recruté pour coloriser les premiers volumes de Tintin parus originellement en noir et blanc - colorisation demandée par son éditeur. L'ultime salle est un véritable panégyrique de notre auteur. Le dernier moment de la visite donne le tournis, littéralement : tous les Tintin sont accrochés aux parois d'une petite salle cylindrique, version francophone et versions étrangères, démultipliées par un jeu de miroir.

J'aime beaucoup la boutade (?) de De Gaulle, entre autres citations : "Je n'ai qu'un rival au niveau international : Tintin."

Voilà. Cela vaut le détour. On ne pourra que regretter un certain mutisme sur les deux grandes polémiques qui ont agité l'oeuvre d'Hergé : son regard "paternaliste" sur la colonisation et une certaine complaisance au moment de l'occupation allemande.



Pour le reste, c'est excellent ! Plus qu'à préparer un projet pédagogique serré pour une probable visite. Car, malheureusement, ce musée si riche ne propose pas de circuits pédagogiques dédiés. C'est donc aux enseignants de préparer eux-mêmes leur visite. C'est très regrettable !

Rose pâle...

Je termine à l'instant le dernier bouquin de Tatiana de Rosnay, cette auteur que j'ai découverte par hasard en tombant sur son livre Elle s'appelait Sarah en tête de rayon à la Fnac de Rouen il y a deux ans. J'avais été attiré par ce livre qui me renvoyait à la chanson de Goldman et, il faut le dire, par le prénom de l'auteure - le même que celui de ma fille, j'y avais vu un présage.

Sarah, c'est un roman fort, plutôt bien ficelé dans sa structure narrative, une sorte de tension sourde permanente. Une réussite.

Rose, c'est un bon roman, linéaire, faussement (et pesamment) épistolaire. On change de période. On s'intéresse aux chamboulements haussmanniens du règne de Napoléon III. On croise les personnes illustres de cette époque : Flaubert, Baudelaire, Delacroix, Zola. L'histoire est simple, simpliste pourrait-on dire. Une femme a juré à son mari décédé que, jamais, elle ne quitterait sa maison d'une rue promise à la démolition dans le quartier de l'église Saint-Germain. Vient se greffer là-dessus un secret qui n'apporte strictement rien à l'histoire. Un semblant d'action. Le livre vaut pour l'aspect pittoresque et l'arrière-plan historique. J'y ai trouvé un intérêt car, régulièrement, j'interrompais mon e-book pour aller surfer sur Wikipedia et chercher des éléments complémentaires sur la rue Childebert, sur l'haussmannisation, sur la révolution de 1830 au cours de laquelle la fille de la narratrice naît. Le roman est en fait une longue lettre, une sorte de journal aussi, que Rose adresse à son mari défunt.

J'aime bien ce genre de livre historico-littéraire donc cela m'a convenu. C'est un roman plus facile qui ne changera pas la face du monde. Un brin décevant. Mais c'est aussi un livre bien écrit. On regrette d'ailleurs que Tatiana de Rosnay n'écrive pas directement en français et fasse appel, de ce fait, à un traducteur. Les descriptions des destructions parisiennes sont rondement menées, les pages consacrées à la découverte que Rose fait de la lecture aussi. Historiquement, c'est plutôt bien renseigné et cela fourmille d'anecdotes sur la mort de Baudelaire, sur celle de Delacroix, sur le procès Flaubert, sur la réception critique de Thérèse Raquin, etc.

C'est aussi le drame de l'expropriation. J'ai pensé à ma grand-mère, disparue il y a 15 ans, jour pour jour. Sa tristesse inconsolable de n'avoir pu obtenir gain de cause pour sauver la maison de famille du Puy en Velay, promise à la destruction pour la percée d'un boulevard. Trente ans plus tard, la demeure est encore là, les travaux n'ont jamais débuté. Mais la maison n'est plus dans la famille !

Trophée Lewis Carroll

M. Daux a eu l'excellente idée de me montrer, ce matin, une petite présentation de ce trophée qui combine jeux mathématiques et énigmes littéraires.

Le collège devrait inscrire les trois classes de cinquième.

Les épreuves se déroulent le 2 février 2012.


Bon, ben, ça y est... La pré-rentrée est effectuée depuis vendredi...

Demain, ma douzième rentrée, c'est le grand jour avec le premier contact avec la cinquième dont je suis le prof principal... Tout expliquer : le déroulement de l'année, les méthodes de travail, etc. Je viens encore de peaufiner mon planning, mes deux premiers mois de cours sont prêts, mon cerveau est au top, tout baigne !!!

Aucun stress, aucun trac... Une petit excitation plutôt car chaque année est un peu un défi, une gageure...


Bonne rentrée à tous ;-)

Hardi !

J'ai laissé de côté Millenium #3 pour redécouvrir Le Cri du peuple, mis en images par le grand Tardi dont je suis très fan. Une belle somme de quatre volumes dont je n'avais lu, jusqu'à présent, que les deux premiers. J'en suis au troisième.


C'est adapté du célèbre récit de Jean Vautrin.

Comme souvent avec Tardi, l'histoire prend sa source dans un contexte historique bien précis. Ici, c'est une gageure puisque c'est la Commune de 1871 qui sert de décor historique à une intrigue de vengeance. Un ancien bagnard aussi ancien notaire qui veut retrouver et tuer l'assassin présumé de sa fille adoptive qui n'est autre qu'un soldat mutin engagé au service des Communards. On évite le mélo et, comme d'habitude, on est saisi par le trait de Tardi. La sobriété du noir et blanc, les lignes de perspective, la précision réaliste (Tardi est intransigeant sur le sujet de la réalité historique), le détail des décors absolument hallucinant, la mise en scène de la planche, etc.

Cela change un peu de la guerre 14-18 dans la représentation de laquelle Tardi est maître. Même si, notamment dans les scènes de barricades, on retrouve la même violence visuelle.

Gageure car le motif de la Commune n'est pas facile à approcher, parfois tabou, peu abordé en histoire je crois. Il y a encore une quinzaine d'années, cette bonne ville de Rouen avait encore une rue Thiers, un axe majeur en plus, juste en face de l'Hôtel de Ville (dont l'esplanade accueille encore la statue équestre de Napoléon, simple détail...)

Tardi, pour moi, c'est surtout un bouquin devenu rare : le Voyage au bout de la nuit de Céline illustré de manière extraordinaire. Je ne sais pas trop si ce livre se trouve quelque part. Mais c'est un monument !