Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Paix...

J'étais dimanche au Mémorial de la Paix de Caen avec mon fils. J'ignorais bien évidemment combien la paix, une nouvelle fois, allait être encore attaquée deux jours plus tard. Pourtant, ce Mémorial nous rappelle combien la paix est aussi fragile que vulnérable.




Ci-dessus, le poème de Paul Eluard, massacré par les Enfoirés, vrai et beau poème de Résistance universelle.

Première confrontation, autre que dans des livres, pour mon fils à aux images de la Shoah, de la Résistance, de la Débâcle, du Débarquement. Je voue une admiration sans borne aux Résistants dont mes grands-parents firent partie, ces rares Français, d'abord, qui osèrent se lever contre l'envahisseur nazi et dont Chruchill dirait qu'ils furent essentiels à la reconquête de l'Europe.

Retour par Omaha et la Pointe du Hoc où, je crois, je n'étais moi-même jamais allé. Moment émouvant.

Bunker, plage, mer... Des morts...

Pour la paix.

Si fragile...

Clin d'œil !

Spéciale dédicace à mes élèves, particulièrement à ceux des Pieux en devoir commun demain...

Petite leçon de grammaire dispensée par les tarés de la tribu Malaussène de Daniel Pennac 😊

Dédé

J'ai appris hier soir la disparition d'André Majewski, "Dédé", parti trop tôt, comme beaucoup probablement.


Dédé, ancien maire de ma petite commune des Ardennes, Vireux-Molhain, passionné d'histoire à laquelle il a consacré l'essentiel de sa vie, apportant une contribution inestimable à la découverte du patrimoine local : le camp romain de Vireux, le château de Hierges ou encore la collégiale en face de laquelle se trouve ma maison ardennaise, pour ne citer que cela.

Dédé était prof d'histoire au collège de Vireux quand j'y suis arrivé en 2006. Il venait d'être élu maire. J'occupais la salle voisine de la sienne qui servait aussi pour les arts plastiques. Ses cours étaient un joyeux bordel pédagogique puisqu'il avait une manière bien à lui, très certainement assez éloignée des consignes de ses inspecteurs, de faire cours, de faire cours et, à lire les dizaines et dizaines d'hommages rendus par ses anciens élèves sur les réseaux sociaux depuis hier, je me dis qu'il avait raison. Je me souviens que, en classe, il reconstituait carrément des combats de chevalerie avec armures et heaumes, s'il vous plait :-)

Comme maire (communiste, ce qui est devenu très rare), je n'ai pas toujours eu beaucoup d'affinités avec lui mais, régulièrement, nous nous croisions dans Vireux. On parlait histoire. Il me parlait de ma maison, réputée comme étant l'une des plus anciennes de la Pointe des Ardennes, qu'il avait voulu acheter un moment mais sa femme n'avait pas voulu car un peu trop éloignée de la Meuse, il me parlait de la collégiale, de Pépin le Bref, des chanoines, il avait toujours le ton juste pour évoquer tout cela. Un passionné !

Comme maire, il avait notamment fait rénover, à côté de la maison, ce qui est devenu le relais VTT. Le maire actuel a mis aux normes la collégiale en matière d'accessibilité.

Je regrette que, à la fin de mes années au collège de Vireux, il ait probablement mal pris que je prenne l'initiative d'emmener mes élèves à la collégiale et à Hierges sans l'avoir sollicité. J'y avais pensé mais les bisbilles politiques à deux balles de la Pointe ont fait que le maire qui lui a succédé (et par ailleurs délégué communautaire en charge du tourisme, alors) m'a clairement autorisé à visiter ces lieux si je ne faisais pas appel à son prédécesseur et si c'était son propre père à lui qui me faisait la visite. Je n'avais donc pas trop le choix, d'autant que, du coup, la communauté de communes offrait l'entrée au château de Hierges.

Dédé était aussi des manifestations pour la défense de l'offre scolaire des Ardennes. Je peux le dire maintenant : c'est lui qui, un soir, m'a adressé un document que personne n'avait (même pas le Recteur ni le DASEN) pour que nous en fassions bon usage. Ce  document était une bombe : c'était le rapport des Inspecteurs Généraux.

Je pense à Dédé en me disant qu'il laisse un vide sidéral.

S'il y a un office religieux, je me dis que ce sera peut-être à la collégiale et que les trottoirs devant ma maison seront noirs de monde et que la collégiale ne pourra pas accueillir tout le monde... Et qu'au funérarium du cimetière, il va retrouver son épouse et un rival politique qui avait la même bonté, la même gentillesse et la même affabilité que lui, M. Gonthier, que j'appréciais aussi beaucoup.

Je pense à mes collègues de Vireux. Beaucoup d'émotion probablement en salle des profs ce matin.

Couple mythique

Quand on parle de couple mythique, on pense au strass et aux paillettes de Burton et Taylor, de Marylin et JFK, etc.

Les Klarsfeld sont, aussi, un couple mythique dont la vie conjugale a été essentiellement consacrée à traquer les anciens nazis et à laver la mémoire de l'Allemagne des années 60. Cette autobiographie est un témoignage historique, lourd de sens, et porte à juste titre le titre de Mémoires.


Barbie, Kiesinger, Touvier, Bousquet, Papon et tant d'autres sont passés à la moulinette des plumes croisées des deux époux dans un livre de 700 pages qui vaut bien davantage pour son approche documentaire que littéraire car, disons-le, c'est assez abrupt à lire.

Je retiens particulièrement les pages sur Barbie dont le procès, alors que j'étais au collège, fut un événement national. Le Boucher de Lyon, une des pires saloperies qui aient jamais existé, a été rattrapé par son passé et par les Klarsfeld dont la pugnacité, dans tous leurs combats, fut impressionnante. Barbie, c'est Jean Moulin torturé, ce sont les enfants d'Izieu arrêtés et déportés pour la mémoire desquels ma grand-mère, peu de temps avant sa mort, avait versé une importante souscription pour qu'un musée soit ouvert en leur souvenir.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas les Klarsfeld (les plus jeunes qui lisent ce blog), ce sont eux qui ont reconstitué, minutieusement, le détail de tous les convois de déportés Juifs partis de France vers la mort dans les camps nazis. Philippe Grimbert et Tatiana de Rosnay mentionnent explicitement Serge Klarsfeld dans deux livres que je fais lire (avec bonheur) à mes troisièmes : Un Secret et Elle s'appelait Sarah.

INXS

Tiens, j'ai été très sérieux sur ce blog ces dernières semaines... Un peu de légèreté : hier, Deezer m'a joué ça dans la voiture... Michael Hutchence : classe, charisme et performance vocale...


Souvenirs d'un Noël de 91 (je crois) avec un sapin au pied duquel le mec en rouge avec sa barbe blanche avait déposé deux cassettes vidéo (waouh, des VHS, dingue !), usées jusqu'à la corde à force de les avoir visionnées. Il y avait le live de Simple Minds à Vérone et le live d'INXS à Wembley.


Deux groupes alors au sommet de leur gloire, remplissant les stades, après une décennie de tubes que beaucoup d'artistes actuels envieraient volontiers, une époque où, ado, on écoutait de la musique, où on ne la consommait pas, où on achetait des places de concerts sur un Minitel et où on espérait que le dernier CD de notre groupe préféré serait disponible dès le jour de sa sortie à la FNAC (parce que NRJ l'avait diffusé en avant-première)

Ces groupes (INXS, Simple Minds, The Cure, Depeche Mode, etc.), comme tous ceux des eighties, hormis U2, ont eu du mal la décennie suivante même si, curieusement, tous reviennent plus ou moins sur le devant de la scène et remplissent encore les salles. Simple Minds s'est malheureusement alors séparé de son clavier charismatique qui contribuait beaucoup au son du groupe, INXS a perdu son chanteur charismatique dans des circonstances tragiques, Robert Smith a oublié de changer de coiffeur... Virage manqué alors que U2 préparait Achtung Baby, album génialissime au son complètement novateur et pourri de tubes comme The fly ou, bien sûr, One. Pas simple de faire concurrence...

Ils étaient dix

J'ai découvert cette série à la médiathèque, a priori emballé par l'histoire qui raconte le destin de dix soldats napoléoniens rescapés de la retraite de Russie en 1812. J'ai assez vite déchanté. Moi qui ai grandi avec Mickey, Lucky Luke, Gaston, Asterix et Boule et Bill, des BDs classiques en somme, là, la mise en page a un peu bouleversé mes habitudes de grand-père ;-)


Au fil des volumes (qui se lisent trop vite), on se perd dans les rebondissements (même si le dénouement du quatrième volume est plutôt réussi) et, surtout, les dessins des différents personnages sont parfois trop semblables et j'ai vraiment eu du mal à m'y retrouver.

Le récit manque cruellement d'envolées épiques alors que le sujet aurait pu s'y prêter. Bref, à lire, sans plus.

Je vais retourner à un livre beaucoup beaucoup plus sérieux : j'ai attaqué l'autobiographie des Klarsfeld, déjà un quart entamée.