Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

A la limite...

C'est l'histoire de Paul. Paul, il est mal dans sa peau, toujours absent physiquement et mentalement, exclu de tout ce qui l'entoure, pas par indifférence, par une sorte de truc un peu bizarre qui fait que tout glisse sur lui. Il est mal dans sa peau, oui, en rupture avec sa femme, en rupture avec sa famille, en rupture avec lui-même. Il découvre par hasard un secret de famille bien enfoui dans une pile de vieilles photographies.

Paul, c'est Olivier Adam, l'auteur. Roman autobiographique. Le style est parfois terne, très répétitif, accumulant les accumulations, les pavés de paragraphes plus ou moins digestes... Les leçons sociales convenues, etc.

Mais, sur le fond, certains passages sont lumineux... Les angoisses, le retour sur une vie qu'on a voulu réussir mais, au final, l'a-t-on réussie ? Je me suis reconnu à plusieurs reprises dans la vie de ce narrateur deux ans plus âgé que moi, qui a vécu les mêmes événements, les mêmes exploits sportifs sur le Tour de France, qui a écouté la même musique (Simple Minds, U2, et oui !) Très troublant...Le livre n'apporte pas de réponse mais pose de nombreuses questions.



"Depuis que nous étions séparés Sarah resplendissait, quelque chose en elle semblait libéré d’un poids, et il fallait bien que je me résolve à accepter que ce poids, c’était moi. Ce n’était d’ailleurs pas très difficile à comprendre. Toutes ces années, je n’avais pas été un cadeau, je n’étais pas un type facile, tout le monde s’accordait à le dire. "

"Inexplicablement, ma mémoire s’allumait le jour où ma grand-mère était morte. J’avais dix ans. Ma mémoire s’ouvrait ce jour-là, exactement, où pour la première fois quelqu’un disparaissait autour de moi. « Elle n’est plus là », m’avait dit ma mère pour m’annoncer la nouvelle. Je venais d’entrer dans la cuisine, encore en pyjama, et elle était là, blême et le regard perdu, vêtue d’un manteau qu’elle n’enlèverait pas de la journée, comme si désormais le froid l’avait envahie pour toujours, comme si la mort de sa mère l’avait remplie de neige à jamais."

"Moi non plus je ne savais pas. Sans doute parce que je l’écoutais. Il en allait ainsi depuis toujours, sans que j’y puisse quoi que ce soit. Les gens se confiaient à moi sans raison particulière, tout le monde me foutait sa vie entre les mains, ce qui mettait Sarah hors d’elle, « à la maison c’est impossible de te parler plus de trois minutes, disait-elle, au bout de deux phrases on te sent ailleurs mais dès qu’on sort dehors c’est parti, les gens te racontent leur vie et tu les écoutes gentiment. Mais merde, ils sont si intéressants que ça ? Ils sont plus intéressants que nous ? »."

"Il n’y avait qu’une seule vie. Et j’avais toujours été incapable de la vivre vraiment. Au final j’avais choisi de contourner l’obstacle. "

"Sous le bistrot, il y avait une cave. Jérôme y avait installé une platine reliée à des enceintes, des spots rouges et verts, des projecteurs de jardin sur lesquels étaient posées des gélatines. Il avait récupéré une ou deux banquettes, des tables basses. Punaisé au mur des photos de Madonna, U2, Cure et Simple Minds. Il avait même suspendu une boule à facettes au plafond. C’est là que se tenaient les boums. Bimensuelles. Puis hebdomadaires. Là que je passais des soirées collé aux platines, timide, emprunté, tandis que les autres dansaient. Là que je projetais d’inviter à danser Nathalie, Caroline ou Céline à l’heure des slows, Scorpions Eagles George Michael, sans jamais oser finalement, sans jamais aller assez vite, de toute façon elles se retrouvaient toujours dans les bras de Stéphane, ou d’un autre, qui finirait par les embrasser et « sortir » avec elles pendant une semaine ou deux, avant de « casser » et de les laisser éplorées et toujours un peu amoureuses."

"Se plaindre d’écrire, des difficultés qu’on rencontrait en composant un roman, des affres de la création et des souffrances associées m’avait toujours paru tout à fait indigne. Indécent, même. Rien ne m’agaçait tant que d’entendre à la radio des écrivains se plaindre de leur sort, étaler leur souffrance au « travail ». Si tu souffres tant que ça, fais autre chose, avais-je envie de leur répondre. Et dans mon crâne j’imaginais mon père brûlant de les envoyer à la mine afin qu’ils comprennent ce que bosser voulait dire."

"Tu sais, moi, le monde, j’ai pas besoin de lire des romans, de regarder des films pour savoir à quoi il ressemble. Moi, le monde, j’ai les deux pieds dedans, et je peux te dire qu’il a bien l’odeur de merde que tu décris dans tes bouquins. Seulement, toi tu écris ça tranquille les pieds dans le sable, sans mettre les mains dans le cambouis, sans te les salir même, ah je t’imagine bien sur ton transat avec ta clope et ton ordinateur à gloser sur les malheurs du monde, la violence de notre société, la dure vie des laissés-pour-compte, des fragiles, des sans-grade. Je te vois bien faire ta pause en allant nager un coup au bout de ta rue qui s’échoue dans la mer comme je t’ai entendu le dire l’autre matin chez Pascale Clark. Oh tu sais faut pas croire, j’en connais un rayon sur toi. Évidemment si tu n’étais pas qui tu es je ne saurais rien, je ne saurais même pas que tu existes, je lis presque rien et puis franchement c’est toujours pareil, quand on tape ton nom dans Google on voit bien que dans ton milieu on te connaît un peu, mais dès qu’on en sort tu sais, dès qu’on retourne dans la vraie vie chez les vrais gens ton nom ne dit rien à personne. "

"J’aurais tout donné pour reprendre les choses au bon endroit et épargner à mes enfants la souffrance que je leur infligeais en ayant été infoutu de garder leur mère auprès de moi, ou plutôt de me garder auprès d’elle"

"Sans même y réfléchir, nos pas nous ont menés vers notre clairière. J’ai essayé de ne pas penser à ce qu’elle venait de m’avouer, l’amour qu’elle me portait à l’époque. J’ai essayé de ne pas laisser s’emballer mon cœur stupide. Sous les arbres immenses, des châtaigniers pour la plupart, les fougères commençaient à dérouler leurs crosses. Le soleil les peignait d’un vert très tendre."

"Pendant des années j’avais essayé de me tenir au courant pour lui faire plaisir, histoire de nourrir nos coups de fil trimestriels, et le repas que nous prenions ensemble une fois par an. Mais depuis qu’Armstrong et Ulrich avaient pris leur retraite j’avais complètement décroché. Ils étaient loin les étés brûlants, assis sur le canapé à suivre les étapes de montagne, Hinault, Lemond, Fignon, Delgado, Indurain, Chiappuchi, Virenque, Pantani et les autres. Les montées insensées au milieu des spectateurs massés frôlant les roues, courant après les coureurs maillot ouvert, les aspergeant d’eau et leur beuglant leurs encouragements à l’oreille, bob vissé sur le crâne. Mon père et mon frère ne juraient que par Hinault, ma mère admirait Fignon-parce-qu’il-avait-l’air-intelligent-avec-ses-lunettes, le débat faisait rage dans la France entière. Chacun était sommé de prendre position. Et tout le monde le faisait. Tout le monde sauf moi, qui étais déjà un traître à la patrie et n’aimais que Greg Lemond, sa classe, sa décontraction tout américaine, et son sourire. Et quand vint le règne des Espagnols, Delgado puis Indurain, nous étions tous d’accord pour soutenir les purs grimpeurs, les attaquants au grand cœur, les seigneurs de l’Alpe-d’Huez, ceux qui prenaient tous les risques et se ramassaient au contre-la-montre. "

"Elle a acquiescé et je me suis levé pour la rejoindre sur le lit. Ce fut un moment étrange. Il ne nous arrivait jamais d’être physiquement en contact, excepté la bise rituelle que nous échangions en guise de bonjour ou d’au revoir et durant laquelle les lèvres n’effleuraient qu’à peine la peau des joues. J’ai posé ma main sur la sienne. Je respirais mal. D’où venait que ce geste entre une mère et son fils puisse être à ce point étrange, inédit, incongru ? D’où venait qu’après tant d’années une mère et son fils se connaissaient si mal, se parlaient si peu, se témoignaient si peu de tendresse ? D’elle ou de moi ? "

"Je suis ressorti de l’eau gelé mais remis à neuf : je ne boitais plus, j’avais l’esprit clair et dégagé, en quelques minutes la mer avait tout effacé, les rues de mon enfance et la maison de mes parents, mes anciens camarades de classe et Sophie. J’ai regardé autour de moi et j’ai soudain eu la certitude d’être rentré chez moi, dans ce pays finistère, où nous étions quelques-uns à nous réfugier et à tenter de nous maintenir en vie en nous offrant aux éléments, au ciel aux vagues et au granit, aux mouvements des nuages et des marées, à mener une vie vouée aux falaises et aux miroitements de l’eau, aux étendues sableuses, une vie fondue au paysage, à n’être plus que surface sensible, accueil, perception. J’avais envie de retrouver Sarah. Nous étions mardi et elle ne travaillait pas, je le savais parfaitement. J’avais envie de la serrer dans mes bras et il me semblait qu’en me voyant apparaître, en me laissant lui parler tout pourrait recommencer. Je me sentais capable de la convaincre que j’allais tout réparer. Je me sentais prêt à lui faire la promesse d’un nouveau départ, d’une peau neuve, et de la tenir. Quelque chose dans ces jours passés à V. m’avait remis les idées en place. Quelque chose se dessinait. J’avais le sentiment de mieux discerner les contours de ma vie, ses lignes de force, ses tenants et ses aboutissants."

"— Une femme que t’as aimée de tout ton cœur. Putain. Comment tu peux d’un coup la détester ? C’est pas possible. Moi je crois que quand on aime quelqu’un, on l’aime pour toujours.

De nouveau j’ai acquiescé mais cette fois il avait raison. J’avais vu trop de couples se séparer et se muer soudain en hyènes l’un pour l’autre. Invariablement la femme qu’on adorait la veille encore devenait une « folle hystérique », et l’homme pour qui on se serait tuée un type inconséquent, égoïste et puéril. Comment pouvait-on en arriver là ?"

"Autour de nous s’ébrouaient des jeunes gens qui me faisaient me sentir vieux, quand est-ce que cette sensation avait pris le dessus au juste ? je n’aurais su le dire. Avant même notre séparation pour être honnête. Un peu après nos trente-cinq ans. À trente-six ou trente-sept, je ne sais plus exactement. Soudain nous avions réalisé que nous étions passés de l’autre côté depuis longtemps. Soudain je m’étais senti usé, non seulement physiquement – et de ce côté ce n’était pas uniquement une sensation : entre mon dos, mes chevilles, mes dents, ma digestion, mes migraines, ma vue qui faiblissait, les jours entiers que je mettais à me remettre de la moindre gueule de bois et les trente kilos de trop qu’accusait la balance, il fallait bien admettre que je ne tenais plus vraiment la forme, malgré les heures à nager dans l’eau froide de Pâques à la Toussaint, malgré les virées en kayak – mais psychologiquement aussi. Je m’étais mis à envier ces gamins, ces jeunes femmes, ces jeunes parents, même, et jetant un œil dans le rétroviseur je voyais bien que quelque chose s’était enfui, que quelque chose s’était perdu. Je le ressentais jusque dans ma manière d’écrire qui s’était amollie elle aussi : j’enrobais désormais mes phrases d’une poésie inutile, ne traquais plus la graisse comme autrefois, et sous couvert de faire enfin entrer la lumière dans mes récits, n’en finissais plus d’arrondir les angles."

"Déjà la nostalgie me prenait de ce temps premier de la petite enfance, ce temps enfui pour toujours, de tendresse éperdue, d’amour inconditionnel, de proximité animale qui me semblait le ciment de tout, me faisait entrevoir que rien jamais ne pourrait m’écarter de mes enfants, quoi qu’ils pensent, quoi qu’ils fassent. Que cette croyance soit à ce point ancrée en moi en ce qui concernait mes enfants, alors qu’il m’était si difficile d’envisager qu’il puisse en aller de même pour mes parents vis-à-vis de moi me paraissait un mystère insoluble. Cette nuit-là je n’ai pas réussi à trouver le sommeil. Je me suis installé dans le fauteuil face aux baies vitrées et j’ai surveillé la progression du jour, les changements à peine perceptibles qui s’opéraient dans la lumière, les teintes, les contrastes, les sons qu’étouffaient les vitres."

"J’ai descendu les escaliers sans avoir la moindre idée de ce que j’allais bien pouvoir dire à Alain. Il venait la chercher et, au fond de moi, c’était exactement ce que je voulais, qu’il la ramène avec lui et que leur vie reprenne comme avant, leur vie tranquille simplement rayée d’une petite fissure, un petit coup de cœur passager qui avait entraîné Sophie jusqu’ici, avant qu’elle ne rentre chez elle et ne retrouve le cours ordinaire des choses. Une histoire somme toute banale, comme il en arrivait dans tous les couples ou presque. "

"Ma mère prenait chaque objet, chaque document dans sa main, le contemplait longuement, semblait laisser affluer des souvenirs, les inhaler presque, comme si chaque photo, chaque papier, chaque objet, chaque vêtement, émettait une sorte d’effluve, de vapeur. La plupart du temps elle n’en disait rien, ou si peu, et finissait par décider ou non de garder la chose, selon une logique dont j’aurais été bien incapable de déterminer les principes directeurs. Tout cela me faisait un drôle d’effet, remuait de vieux souvenirs que j’avais depuis longtemps enterrés et détestais voir réapparaître. Tout ce temps j’ai eu l’impression que maman faisait ses adieux. Pas seulement à cette maison. Mais à sa vie elle-même. Comme si ce qui l’attendait à la résidence n’en faisait déjà plus partie, comme si les choses allaient s’arrêter là et que la suite ne serait qu’une vague zone d’attente, des limbes où son âme allait flotter quelque temps avant de gagner l’au-delà pour de bon. Ma mère faisait le bilan. Quelque chose lui disait que c’était fini, qu’il était temps."

"J’ai pris sa main. C’était une main de vieille femme. Tachée, lézardée de veines hésitant entre le vert et le bleu. Je me suis approché d’elle et à l’oreille je lui ai murmuré que j’avais vu Guillaume, qu’il reposait à l’ombre d’un grand pin, encerclé d’un tapis d’aiguilles dorées, je lui ai dit que le voir m’avait fait du bien, que savoir qu’il avait existé m’avait fait du bien, je lui ai dit que je comprenais qu’ils m’aient toujours caché ça, à la fois pour m’épargner et pour eux, pour tenter d’oublier, qu’ils avaient eu tort mais que je comprenais, j’ai dit qu’elle n’avait jamais su me dire qu’elle m’aimait mais que moi non plus, et que voilà je lui disais, même si rien ne m’assurait qu’elle entendait, voilà maman je t’aime et je te remercie pour tout.

Je sais ce qu’ont dit les docteurs.

Que c’était tout bonnement impossible.

Mais sa main qui a soudain pressé la mienne, je l’ai sentie. Je jure que je l’ai sentie."

GIVI


Bonsoir,

Depuis hier, le Collectif "GIVI J'y reste... " qui a pour objectif de veiller à la pérennité des structures scolaires de la Pointe a commencé sa mutation en Association de loi 1901. Le Bureau a été désigné hier lors d'une Assemblée constitutive et j'ai l'honneur d'assurer la Présidence de cette structure qui a su s'imposer auprès des élus et des décideurs de l'Education Nationale.

A notre crédit : de multiples rencontres avec les élus, une table ronde organisée par la Région, une pression forte qui a abouti à un courrier des élus demandant une audience au Ministre, M. Peillon...

Nous organisons des Portes Ouvertes ce samedi à la Maison de la Rencontre de Givet, dès 10 heures. L'occasion d'échanger sur nos actions, sur les pistes de réflexions que nous avons engagées...

Adhérez !

www.givijyreste.com


Questionnaire Meaux

Voici le lien pour l'extrait vidéo dont il est question dans le questionnaire autour de la sortie à Meaux :

http://youtu.be/A_u6nhZa9Ho

SR

FSE

Un grand merci à tous les élèves qui ont fait de la vente des chocolats au profit du FSE une vraie réussite.

Plus de 2000 euros entreront dans les caisses du FSE.

La commande sera envoyée d'ici le début de la semaine prochaine.

Merci aussi aux parents qui m'ont aidé, notamment Mme AUDRAN et M. VEDRINE. Merci aux collègues qui vont m'aider à finaliser la commande.

Dès réception des chocolats, je vous indiquerai les modalités pour les récupérer.

S. RIO

(...)

Il y a bientôt 10 ans, une de mes élèves disparaissait tragiquement.

J'ai parlé d'elle, aujourd'hui, à mes troisièmes... Toujours beaucoup d'émotion...

Petit texte que j'ai écrit et remanié au fil des ans :

https://docs.google.com/open?id=10H4U03592Cp4cbXCM5He-YkleNFVCy9Ip2tGFTHNYao

Une place à prendre = du temps à perdre

Par curiosité, j'a commencé le dernier Rowling... On est loin de Haricot Vert et de Voldemort. Elle se lâche, Rowling, des allusions sous la ceinture, en veux-tu, en voilà... Bon, c'est toujours ça de pris.

L'histoire ? Ah oui, tiens, l'histoire ! Ben y a pas grand-chose à dire... J'ai lu le premier tiers du bouquin et ça n'avance pas. Le notable d'une petite ville anglaise est mort, rupture d'anévrisme, apparemment. Se dessinent de vagues conflits d'intérêts... Et puis le type est enterré... Et puis j'ai arrêté la lecture... Le bouquin regorge de personnages, on ne s'y retrouve plus...


Collectif GIVI

Je viens de poster sur FB et sur le site du Collectif une synthèse d'une réunion très importante qui s'est tenue le 26 à Charleville en présence de M. Bachy et de M. Cabourdin. Tout le gratin de la Région et de l'Académie s'y trouvait. Le Collectif a réussi à "s'incruster"...

https://docs.google.com/leaf?id=1dB6T5jCC45XSuTJ90i1pYebbVJq6H9hHlE47wpZgjGQ

A l'heure où des décisions importantes vont être prises concernant la pérennité des établissements du secondaires dans la Pointe, n'hésitez pas à vous inscrire sur le site ou à adhérer à la page FB. Très prochainement, nous finaliserons les statuts de l'association de type loi de 1901 dans le cadre desquels le Collectif va poursuivre sa route afin d'affirmer la place référentielle qu'il a acquise depuis sa création en février dernier.

http://givijyreste.wix.com/givijyreste

S. RIO

Voix sans issue

C'est un peu par hasard que ce bouquin est arrivé sur ma liseuse... Disons que, quand on est né à Rouen, comme moi, Jeanne d'Arc fait un peu partie de son patrimoine génétique ;-) La rue Jeanne d'Arc, le lycée Jeanne d'Arc, l'église Jeanne d'Arc et, bien sûr, la place du Vieux-Marché (la place du Vieux, comme on dit par chez nous, de même qu'on ne dira pas la rue du Gros-Horloge mais, simplement, la rue du Gros) sur laquelle le bourreau alluma son feu. Je ne parle pas de la tour du château abusivement appelée tour Jeanne d'Arc qui n'est pas celle qui a servi de prison à la Pucelle mais c'est malheureusement bien le lieu qui a servi, cinq siècles plus tard, de lieu de détention et de torture durant la seconde guerre mondiale...

Bref, je lis le livre (parfois en diagonale) Colette Beaune est la spécialiste de Jeanne d'Arc et, dans ce bouquin, elle veut tordre le cou au mythographes (ceux qui revisitent le mythe de Jeanne d'Arc à leur sauce) et aux survivalistes (j'ignorais l'existence de ce terme qui désigne ceux qui pensent que la Pucelle a survécu après le 30 mai 1431)

Du coup, c'est long et pénible... le style est sans artifice et, au final, on n'apprend pas grand-chose de palpitant...


Jardinage....................

Ce livre est un livre saisissant. C'est un récit documentaire ou un récit documenté. Comme on veut. L'auteur nous fait vivre le destin de M. Dodd. Cet homme n'est pas n'importe qui. Il est l'homme que choisit Roosevelt comme ambassadeur des USA à Berlin en 1933.

En suivant pas-à-pas cet ambassadeur faussement guindé et de sa fille pas du tout guindée, on est immergé au coeur du pouvoir hitlérien qui vient de s'imposer en Allemagne. On vit, surtout, toute la terreur que le régime nouvellement né met en oeuvre pour s'affirmer. Les rivalités internes, les nuits sanglantes : tout est passé au crible et on vit, le temps de ces centaines de pages, avec des individus qui peuvent prétendre à la coupe dans la course aux pires ordures que la Terre ait jamais portées.

J'adore l'Histoire. Particulièrement ce qui tourne autour des deux guerres mondiales et ce livre, parce qu'il évoque les prémisses d'un conflit terrifiant, m'a saisi. On ne peut pas refaire l'histoire mais, si on avait écouté Dodd et quelques autres (qui n'était pas parfait, d'ailleurs), en serions-nous arrivés là ? Si Hindenburg avait vécu ? Et si Himmler n'avait pas abusé Hitler en lui faisant croire à un complot d'envergure dont la résolution serait tragique lors de la nuit des longs couteaux ? Et si...


"Quelque chose de fondamental avait changé en Allemagne.

Lui s’en rendait compte, mais il était convaincu que rares étaient ceux qui, aux États-Unis, en faisaient autant. Il était de plus en plus perturbé par sa difficulté à persuader le monde de la véritable ampleur de la menace que représentait le nouveau chancelier. Il était absolument évident à ses yeux que Hitler était en train de préparer en secret, de façon offensive, son pays à une guerre de conquête. "

"Berlin aurait dû être un job en or… ce n’était certes pas Londres ni Paris, mais une des plus grandes capitales d’Europe, au centre d’un pays en pleine mutation révolutionnaire sous la conduite de son nouveau chancelier, Adolf Hitler. Selon le point de vue que l’on adoptait, l’Allemagne connaissait une véritable renaissance ou un crépuscule brutal."

"Mais sous la surface, l’Allemagne subissait une révolution rapide et radicale qui pénétrait au cœur de l’étoffe de la vie quotidienne. Elle s’était produite silencieusement et, pour la majeure partie, à l’abri des regards superficiels. À la base figurait la Gleichschaltung 12 – la « mise au pas » (autrement dit, la nazification) –, un train de mesures officielles destinées à aligner les citoyens, les ministres, les universités et les institutions culturelles et sociales sur les idées et les positions du national-socialisme.

La « mise au pas » s’effectuait à une vitesse étonnante, même dans des milieux non directement visés par des lois spécifiques, les Allemands se plaçant de leur propre chef sous l’autorité nazie, un phénomène qui prit le nom de Selbstgleichschaltung, ou « mise au pas volontaire » 13. Le changement se fit à une telle vitesse et avec une telle ampleur que les Allemands qui quittaient le pays pour les affaires ou un voyage remarquaient la différence en revenant, comme s’ils étaient les personnages d’un film d’horreur qui découvraient à leur retour que des gens qui avaient été jadis leurs amis, clients et patients, avaient changé d’une façon imperceptible."

"
Grâce à sa position privilégiée, il avait compris cela ainsi que d’autres phénomènes de l’Allemagne nouvelle, et il bouillait devant l’incapacité des étrangers à saisir la véritable nature du régime hitlérien. "

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C’était un problème que Messersmith avait remarqué maintes et maintes fois. Ceux qui vivaient en Allemagne et prêtaient attention comprenaient que quelque chose de fondamental avait changé et que les ténèbres s’étaient abattues sur le paysage. Les visiteurs ne le voyaient pas. En partie, comme Messersmith l’analysait dans une dépêche, parce que le gouvernement allemand menait une campagne pour « influencer l’opinion des visiteurs américains 25 en Allemagne au sujet de ce qui se passe dans le pays ». "

"
« Vous ne pouvez espérer que l’opinion mondiale à votre sujet se modère tant que des dirigeants comme Hitler et Goebbels annonceront publiquement, comme à Nuremberg, que tous les Juifs doivent être éradiqués de la surface de la Terre. »

Dodd se leva pour partir. Il se tourna vers le ministre d’Hitler : « Aurons-nous une guerre ? » demanda-t-il.

De nouveau, von Neurath s’empourpra : « Jamais !

– Vous devez vous rendre compte que l’Allemagne serait ruinée par une autre guerre », ajouta Dodd avant d’ouvrir la porte."

"
Une autre loi nouvellement proposée retint particulièrement l’attention de Dodd, une loi « permettant d’éliminer les malades incurables » 2, comme il le décrivit dans une note au Département d’État datée du 26 octobre 1933. Les patients gravement malades pouvaient demander à être euthanasiés, mais s’ils étaient incapables de le formuler eux-mêmes, leur famille pouvait le faire à leur place. Cette proposition, « s’ajoutant à la législation déjà promulguée concernant la stérilisation des personnes atteintes d’imbécillité héréditaire ou d’autres anomalies similaires, est conforme au but d’Hitler d’élever les critères physiques du peuple allemand, signalait Dodd. D’après la philosophie nazie, seuls les Allemands en bonne forme physique appartiennent au Troisième Reich, et ce sont eux qui sont censés avoir de grandes familles »."

"
La peur et la tension que Martha observa chez Fallada vinrent compléter l’accumulation de preuves qui, au cours du printemps, avait commencé à saper son engouement pour l’Allemagne nouvelle. Son adhésion aveugle au régime hitlérien faiblit pour laisser d’abord place à une forme de scepticisme bienveillant mais, l’été approchant, elle éprouva une révulsion de plus en plus forte."

"
En Allemagne, comme Dodd l’avait remarqué, personne ne maltraitait un chien et, par conséquent, les chiens ne craignaient jamais le voisinage des hommes ; ils étaient toujours grassouillets et manifestement bien entretenus : « Seuls les chevaux semblent jouir d’un bonheur comparable, jamais les enfants ni les jeunes. Je m’arrête souvent en chemin vers mon bureau et j’échange quelques mots avec une paire de magnifiques chevaux qui attendent pendant qu’on décharge leur charrette. Ils sont si propres, gras et heureux qu’on a l’impression qu’ils sont sur le point de vous adresser la parole. » Il appelait cela « Le bonheur du cheval » et avait remarqué le même phénomène à Nuremberg et à Dresde. Il savait que cela tenait en partie à la loi, qui interdisait la cruauté envers les animaux et punissait les contrevenants d’une peine de prison ; Dodd trouvait cela profondément bizarre. « À une époque où des centaines d’hommes sont mis à mort sans procès et sans la moindre preuve de leur culpabilité, et quand la population tremble de peur, les animaux possèdent des droits garantis, des droits que des hommes et des femmes ne peuvent espérer pour eux-mêmes. »"

Sombre...

J'ai relu un bouquin que l'on considère souvent incontournable dès lors qu'on aborde les années noires, l'Occupation et la Résistance. L'Armée des ombres restera avant tout pour moi un superbe film avec un Lino Ventura éblouissant.

Surtout, le film propose une trame narrative claire alors que le livre, indéniablement de qualité, ne propose pas cette trame. C'est plutôt une accumulation d'anecdotes qui valent bien évidemment car ce livre a été écrit en pleine guerre par l'un des auteurs du Chant des partisans.


"— La résistance. Tu entends ? dit encore Gerbier. Endors-toi avec ce mot dans la tête. Il est le plus beau, en ce temps, de toute la langue française. Tu ne peux pas le connaître. Il s’est fait pendant qu’on te détruisait ici. Dors, je promets de te l’apprendre."


"Tu ne connais rien de tout cela. Tu étais ici. Mais pour celui qui a senti cet éveil, ce premier frémissement, c’était la chose la plus émouvante du monde. C’était la sève de la liberté, qui commençait à sourdre à travers la terre française. Alors les Allemands et leurs serviteurs et le vieillard, ont voulu extirper la plante sauvage. Mais plus ils en arrachaient, et mieux elle poussait. Ils ont empli les prisons. Ils ont multiplié les camps. Ils se sont affolés. Ils ont enfermé le colonel, le voyageur de commerce, le pharmacien. Et ils ont eu encore plus d’ennemis. Ils ont fusillé. Or, c’était de sang que la plante avait surtout besoin pour croître et se répandre. Le sang a coulé. Le sang coule. Il va couler à flots. Et la plante deviendra forêt."

"Cette pensée est plus forte en eux que la vie. Les hommes qui publient ces feuilles sont inconnus, mais un jour on élèvera des monuments à leur œuvre. Celui qui trouve le papier risque la mort. Ceux qui composent les pages risquent la mort. Ceux qui écrivent les articles risquent la mort. Et ceux qui transportent les journaux risquent la mort. Rien n’y fait. Rien ne peut étouffer le cri qui sort des Ronéo, cachées dans de pauvres chambres, qui monte des presses, tapies au fond des caves. Ne crois pas que ces journaux ont la mine de ceux que l’on vend au grand jour. Ce sont de petits carrés de papier, misérables. Des feuilles mal venues, imprimées ou tapées à la diable. Les caractères sont ternes. Les titres maigres. L’encre bave souvent. On fabrique comme on peut. Une semaine dans une ville et une semaine dans une autre. On prend ce qu’on a sous la main. Mais le journal paraît."

"J’ai senti qu’un ennemi tué par nous qui n’avons ni uniforme, ni drapeau, ni territoire, j’ai senti que le cadavre de cet ennemi-là était plus lourd, plus efficace dans les plateaux qui portent le destin des nations que tout un charnier sur un champ de bataille. J’ai su que nous faisions la plus belle guerre du peuple français. Une guerre matériellement peu utile puisque la victoire est assurée même sans notre concours. Une guerre à laquelle personne ne nous oblige. Une guerre sans gloire. Une guerre d’exécutions et d’attentats. Une guerre gratuite en un mot. Mais cette guerre est un acte de haine et un acte d’amour. Un acte de vie."

Renaud...

Pour les cinquièmes, la chanson de Renaud qui a servi de base à l'interro que j'ai corrigée ce matin...

http://youtu.be/hOFNgiQ8snY

Bonne écoute...

Bonne compagnie...

C'est un bouquin un peu bizarre que je viens de terminer. Entamé avec entrain, puis gros coup de mou (il fait plus de 800 pages) et grande impatience finale.

Ambiance lugubre. On est Angleterre. C'est la Peste. Neuf personnes se retrouvent à cheminer ensemble pour fuir la "pestilence". Des êtres humains que tout oppose et qui portent, tous, des secrets inavouables. Une gamine, mêlée à la troupe, tient un rôle étrange. Son passe-temps favori, c'est déchiffrer les runes. Le narrateur, Camelot, finit par piger que cette fille a des pouvoirs surnaturels. Le personnage de Zofiel, qui trimbale une momie de sirène, n'est pas mal non plus...

Finalement, on se prend au jeu. C'est plus un polar, un thriller qu'une évocation minutieuse du Moyen Âge dans l'esprit d'un Follett ou d'un Eco. En ce sens, j'ai été déçu. Pour le reste, ça se lit bien.



"La main de Dieu peut être vue dans chaque événement si l’on est déterminé à l’y trouver, tout comme celle du diable."

"Elle n’avait pas pu choisir son mari, et alors ? En cela elle n’était pas différente de n’importe quelle femme bien née, ni même des filles de marchands. Car lorsqu’il est question de terres, de commerce ou d’argent, le mariage est simplement une transaction d’affaires qui doit être négociée par les parents. Bien des jeunes mariées, durant leur nuit de noces, sont devenues des femmes en serrant fermement les yeux et les poings, priant pour que ce soit bientôt fini. Non, tout bien considéré, on pourrait affirmer que l’infirme n’avait pas été plus mal traitée qu’une princesse royale. Même s’il est vrai que les flammes d’un bûcher ne sont pas moins douloureuses lorsque l’on sait que d’autres brûlent avec soi."

"— La vie est un risque, Camelot. Il n’y a qu’une manière d’arriver dans ce monde, mais des millions de le quitter. Naturelles, accidentelles… délibérées.

— Et laquelle choisiriez-vous, Zophiel ?

— Je choisirais le moment et le lieu. L’inattendu, ne savoir ni où ni quand, est ce que craignent le plus les hommes."

"Le jour où j’avais quitté ma maison, j’avais prié pour que mes enfants m’oublient. Je voulais leur épargner la douleur du souvenir. Mais cette nuit-là, tandis que je veillais dans la brume blanche, je compris que ce que je voulais plus que tout, c’était qu’ils se souviennent. Je voulais continuer à vivre dans la mémoire de quelqu’un. Si personne ne se souvient de nous, nous sommes plus que morts, car c’est comme si nous n’avions jamais existé."

Patrimoine local

Dans le cadre de la découverte de la période médiévale en histoire et en français, les élèves de cinquième marcheront sur les traces des habitants de la Pointe au Moyen Âge. Au programme de cette sortie pédestre du lundi 22 octobre : visites du château de Hierges et de la collégiale de Molhain. L'occasion de découvrir un patrimoine local trop souvent banalisé alors qu'il est particulièrement exceptionnel.


Il faudra, ce jour, se munir d'un équipement adapté et d'un panier-repas pour le midi.

Un grand merci à M. Devresse qui a fait le nécessaire pour que cette sortie ait lieu.

SR

Dictée !

Comme on parle toujours de choses passionnantes en cours, avec les cinquièmes, ce matin, j'ai parlé de dictée et des possibilités de s'entraîner sur ce site très bien ficelé.

http://www.bescherelle.com/dictees.php

Bonnes dictées, alors ;-)

Séb RIO

GIVI j'y reste !

Pour les lecteurs de ce site qui l'ignorent, j'ai fondé, avec d'autres personnes, en février dernier, le collectif "GIVI, j'y reste" - GI pour Givet et VI pour Vireux, j'aime bien cette appellation mais je dois reconnaître que c'est Kathy Chavatte, présidente de la FCPE de Givet, qui peut en revendiquer la maternité ;-)

Bref, très sérieusement, ce collectif a pour but de faire le point et de fédérer les différentes actions et informations inhérentes à l'avenir scolaire des établissements du secondaire de la Pointe.

Il y a un site : http://givijyreste.wix.com/givijyreste

Et, surtout, il y a le communiqué que nous avons diffusé ce soir suite à une entrevue riche et fructueuse avec des élus locaux.

Le communiqué est à lire ici.

N'hésitez pas à promouvoir et à faire connaître ce collectif qui est tout sauf un gadget et qui a, à son actif, depuis février, de nombreuses actions à faire valoir.

SR

Blog des troisièmes

Le blog des troisièmes est actif : http://pp3charlesbruneau.blogspot.fr/

L'occasion de découvrir, entre autres, le premier sujet de DM ;-)

SR

Imprévisible !

Je ne lis que rarement des livres politiques. Ce n'est pas un sujet qui mes fascine. J'ai fait exception en dévorant ce bouquin de Laurent Binet dont j'avais adoré le brillant HHhH. Rien à voir avec les nazis, cette fois.

Le ton est beaucoup plus léger : Laurent Binet a eu le privilège de côtoyer le candidat Hollande durant la campagne présidentielle. On aurait pu tomber dans un style convenu, hypocrite. C'est tout le contraire. Si c'est un livre un peu partisan, le ton est truculent, voire carrément léger et drôle. Je me suis marré à de nombreuses reprises. La visite de l'usine avec les délégués syndicaux qui veulent casser la gueule aux journalistes est un récit vraiment savoureux ;-)

Sérieux aussi, heureusement, il s'agit de la campagne présidentielle. Certains passages sont hallucinants. Bref, le récit de ces coulisses vaut le détour !



"Je me dis aussi : pour un mec supposé nul, il assure pas mal, quand même."

"De ce off s’ensuit une scène rituelle : les journalistes échangent entre eux pour être bien sûrs qu’ils n’ont pas commis d’erreurs dans leurs prises de notes, pour les compléter éventuellement si quelque chose leur a échappé ou pour éclaircir ce qu’ils n’ont pas bien compris. C’est un moment clé, à mon avis, dans la fabrique de l’opinion car les journalistes se livrent alors en toute bonne foi, sous couvert de vérification, à une véritable séance d’harmonisation de leurs discours, où se dégagent les grandes lignes de ce qui va être retenu – et donc diffusé – par tous, à la fois en termes de citations, de problématisations et d’interprétations. "

Sortie pédagogique troisièmes

Les deux classes de troisième seront de sortie le vendredi 16 novembre. Départ matinal vers 6 heures pour être au Palais de la Découverte à 10 heures, visite assurée dans le cadre du cours de physique de Mme Coqueret. Après un déjeuner libre sur-place et, si le temps le permet, une petite découverte des monuments parisiens, direction Meaux pour visiter le Musée de la Grande Guerre, dans le cadre des cours de français, d'histoire et d'arts plastiques. Départ vers 16 heures pour un retour à 20 heures au plus tard à Vireux.

J'ai moi-même visité le musée de Meaux en mai dernier. Musée tout neuf inauguré en novembre dernier, un peu dans l'esprit du Mémorial De Gaulle de Colombey. Beaucoup d'objets, une iconographie riche, des thèmes porteurs (la vie du soldat, la place des femmes, la vie à l'arrière, etc.)

Pour avoir déjà un peu discuté de cette thématique ce matin avec les 3B, j'ai pu noter, sans bouder mon plaisir, que les élèves étaient vraiment réceptifs. J'espère que cette sortie les intéressera effectivement.


QCM

Pour les élèves de sixième, et pour les autres aussi bien évidemment, sur la partie gauche de ce blog, vous avez accès à des QCMs que j'ai concoctés moi-même et qui sont donc, nécessairement, absolument sublimes ;-)

Bonne visite...

SR

Parlant !

Je suis en train de finir une lecture très instructive, un peu fastidieuse aussi. L'idée est bonne, excellente même : présenter à un public jeune les coulisses de la langue française. D'autant plus pertinent que c'est l'enjeu de la première séquence que je mène en classe de cinquième.

C'est donc intéressant. J'y ai moi-même appris quelques anecdotes... Malheureusement, le propos est parfois un peu "saucissonné" et le côté plaisant de la lecture s'érode progressivement. Pouvait-on faire autrement ? Ce n'est pas certain et, au final, cela reste une vulgarisation réussie. De là à séduire un jeune public au fil des 350 pages... Pas sûr. Malheureusement !


C'est pas sorcier...

J'ai promis aux cinquièmes de mettre en ligne le lien du C'est pas sorcier que l'on regarde en cours. Je n'ai pas oublié mais, tout simplement, la vidéo n'est plus disponible sur le web.

Bonne soirée...

La gloire de mon père !

J'ai relu, avec grand plaisir, un classique de la littérature française. C'est toujours un peu compliqué d'infliger une lecture obligatoire et une interro sur un livre qu'on adore. Mais c'est, aussi, tellement plus simple de partager, avec mes élèves de sixième, une oeuvre tant aimée.

Jadis, ma propre mère le faisait lire à ses CM2. Je me rappelle la couverture verte et noire de l'époque. Pour moi, Le château de ma mère, le deuxième volume des souvenirs d'enfance de Pagnol est encore plus éblouissant. On referme ce livre et, tout simplement, bouleversé, on se dit qu'on ne pourra jamais écrire mieux sur ce sujet que la manière dont Pagnol a écrit. Pagnol écrit simplement, cela semble trop facile... On le lit et on entend les sauterelles. C'est fou ! On peut aussi lire Jean de Florette et Manon des sources, deux autres chefs d'oeuvre !

Il y a plusieurs années, une adaptation filmée a été diffusée au cinéma. Ce fut une magnifique réussite et, d'ailleurs, le succès populaire avait été important.


Adolescence troisièmes

On en a parlé aujourd'hui avec l'une des deux troisièmes : le reportage diffusé hier soir sur F2 dans "Envoyé spécial"...

La vidéo n'est pas disponible mais le lien est actif... A voir de temps en temps si jamais France 2 met la vidéo en ligne...

http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video/les-jeunes-et-lalcool-quand-la-fete-est-finie-6-septembre-2012-4573.html

Bon WE ;-)

Adolescence

J'ai déjà commencé à aborder la thématique de l'adolescence avec les 3A cet après-midi. Quelques liens pour illustrer mes propos.

http://www.zdnet.fr/actualites/telechargement-illegal-un-americain-condamne-a-payer-675000-dollars-39775367.htm

http://www.leparisien.fr/faits-divers/pays-bas-meurtrier-a-15-ans-pour-des-commentaires-sur-facebook-03-09-2012-2148689.php

Enfin, hasard du calendrier (comme on dit), l'INPES publie aujourd'hui le résultat d'une enquête sur la santé des ados qui a été reprise dans les grands médias nationaux.

http://www.inpes.sante.fr/30000/actus2012/027-hbsc.asp

De quoi réfléchir et faire réfléchir...

Paperasse !

Bon, de mémoire (j'ai oublié mes notes au bahut !), voici le rappel de ce qui a été dit :

>> Les livres devront être couverts pour la semaine prochaine (mardi 11).

>> Pour vendredi 7, ME ramener, à MOI et uniquement à MOI :
-- La feuille blanche complétée (numéros en cas d'urgence)
-- La feuille jaune si nécessaire (fonds social)
-- La feuille rose (régime de pension)
-- La feuille bleue avec le dossier de bourse (si pas de demande de bourse, ramener la feuille bleue signée attestant que la famille en a eu connaissance)
-- Une attestation d'assurance scolaire (en tout cas avant la fin du mois)
-- Le carnet de liaison à jour : pages 0 (renseignements), 3 (règlement intérieur) et 13 (charte Internet)

>> Ramener au plus vite à la VIE SCOLAIRE la feuille bleue de régime des sorties (feuille bleue 1/2 A4)

Veillée d'armes !

Bon, ben, on peut tourner et retourner la situation dans tous les sens : dans moins de 48 heures, on y sera et on y sera bien...

Je boucle à l'instant le parcours de lecture que j'ai établi pour les sixièmes autour de Bilbo le hobbit. C'est la première fois que je procède ainsi : je propose le résumé de certains chapitres moins importants afin que les élèves qui peinent le plus à lire puissent profiter des chapitres essentiels en les lisant par eux-mêmes. Je ne suis que moyennement convaincu par la portée pédagogique de la chose mais, bon, je préfère que les élèves lisent le plus possible que pas du tout ;-)

Au final, pour les oeuvres à lire et à se procurer au premier trimestre, ça donne ça...

En sixième :
 

En cinquième :

En troisième :
 

Rentrée !

Bon, ben ça approche...

Je suis passé prendre la température ce matin au collège... Dans la foulée, j'ai actualisé le blog. J'ai préparé, à droite, les cahiers de textes de mes classes. Ils sont consultables et mis à jour quotidiennement.

Comme je le souhaitais, j'ai bouclé les deux premières séquences de chacune de mes niveaux. Pour les troisièmes, j'ai contacté ce jour Mme Wagner pour qu'elle intervienne au nom de l'AFGAT. Très vite, je vais prendre contact avec le Tribunal de Charleville pour que nous puissions assister à une audience. Dès le mois de novembre, avec Mme Coqueret et Mlle Mouchette, j'organiserai une sortie sur Paris qui passera par Meaux afin de visiter le musée de la Grande Guerre qui a été inauguré l'an dernier. Je l'ai visité en juin, c'est assez riche. Je me réjouis de retrouver des troisièmes. Abonné à ce niveau depuis que je suis au collège de Vireux (et avant aussi), l'an dernier, j'ai fait une pause salvatrice car je commençais à être lassé. Du coup, je suis motivé à bloc cette année.


Pour les autres niveaux, plusieurs activités sont aussi prévues. Je vais mener, en sixième, un projet autour de Bilbo le hobbit car l'actualité cinématographique s'y prêtera en décembre. Je suis en train de relire le livre afin de proposer deux parcours de lectures : un pour les lecteurs confirmés, un pour les lecteurs moins à l'aise. Pour les cinquièmes, je reprends grosso modo les éléments de l'an dernier car cela avait bien fonctionné.

En avant-première, mes progressions :

Pour les troisièmes : ici

Pour les cinquièmes : ici

Pour les sixièmes : ici
(il y a deux plannings sur le même fichier, c'est le second que j'ai retenu, celui qui inclut Bilbo en séquence 3)


Bible !

Je suis dans ma période mystique et christique, prêt à me sacrifier pour mes élèves ;-) En tout cas, après Schmitt, j'ai attaqué un bouquin sur Jésus de Frédéric Lenoir. Et je lis un peu les évangiles (si, si) car j'ai une petite idée d'inspiration pour une nouvelle...


Bref, trouvée à la Fnac de Rouen samedi dernier, la nouvelle édition du Bescherelle du collège. C'est vraiment bien. Je n'ai pas pour habitude de faire de la pub mais voilà, pour moins de 10 euros, un bon investissement pour la scolarité d'un élève au collège. Je crois que tout y est, à peu près. Bescherelle est une référence et, dans l'ensemble, ce que j'ai consulté dans cette ouvrage est solide - une petite réserve sur les compléments d'opposition et de concession.

Pour le reste, je pense tenir mes objectifs durant ces vacances : boucler deux séquences pour chacune de mes classes. Je viens de boucler le planning de la dernière séquence que je dois élaborer (niveau troisième). Du coup, je pense être à jour d'ici la fin du mois.

Aujourd'hui, en allant sur Neoprofs, j'ai compris que l'oeuvre que je devais faire lire pour aborder la justice sera Des Souris et des hommes - j'avais initialement prévu Au Bagne d'Albert Londres. Que de choses à dire ! Mais, surtout, j'ai découvert que ce bouquin, notamment le personnage de Lennie, avait été utilisé pour légitimer la peine capitale exécutée la semaine dernière de Marvyn Wilson au Texas. Le fils de Steinbeck est en colère - et on le comprend.

Une oeuvre littéraire peut-elle légitimer un verdict ? George a-t-il raison de rendre la justice ? Et vous - nous -, quel jugement auriez-vous fait si vous aviez jugé Lennie ? Tout cela nous renvoie au fil conducteur de la Justice qui guidera le premier trimestre avec, je l'espère, une sortie au Tribunal de Charleville. En France, cela renvoie à l'affaire Dils... Tout ce pan du programme de troisième me passionne et, bien souvent, enthousiasme les élèves. On verra...

Lumineux

Je crois que Schmitt devient un auteur que j'aime bien... Mais, ce qui me séduit surtout chez lui, c'est l'idée. Déjà, dans La Part de l'autre, il développait une idée géniale en proposant le destin croisé de deux Hitler : celui qui a échoué au concours des Beaux-Arts et celui qui aurait réussi ce concours.

Là, avec L'évangile selon Pilate, nouvelle idée forte que le titre, mal choisi, biaise un peu. L'auteur veut aborder deux sujets bien casse-gueule : l'Incarnation et la Résurrection. On a donc un récit alerte, qui fait alterner des moments de réflexion et des scènes plus cocasse avec ce Pilate / Sherlock Holmes qui cherche le cadavre du Christ. Le style de l'auteur peine à me séduire. C'est bien écrit, parfois poétique, parfois un peu rugueux... Il concède d'ailleurs que ses phrases sont marquées par une nécessaire oralité. L'auteur est aussi et, avant tout, un homme de théâtre.


Première partie, Jésus est sur le point d'être arrêté. A la première personne, Schmitt lui donne la parole. C'est fort. Vient ensuite le tour de Pilate dont les conviction, progressivement, vont être ébranlées... Schmitt développe la notion de plus en plus admise selon laquelle Jésus s'est laissé tuer. La dimension du personnage de Judas est absolument tragique.

Personnellement, je ne suis pas vraiment croyant, loin de là mais l'histoire du christianisme me fascine. Une poignée d'hommes a modelé notre monde occidental et c'est stupéfiant.

Dans la série des idées qu'on aimerait avoir avant les autres, je poste, encore, cette chanson géniale de U2 : c'est Judas qui parle à Jésus.


"Ce soir-là, au bord du fleuve, par l’euphorie énamourée qui nous collait l’un contre l’autre, j’avais découvert ce qu’il y a d’égoïste dans le bonheur. Le bonheur est à l’écart, fait de huis clos, de volets tirés, d’oubli des autres ; le bonheur suppose que l’on refuse de voir le monde tel qu’il est ; en un soir, le bonheur m’était apparu insupportable."

"
Je ne sais ce que l’avenir retiendra de ma vie mais je ne voudrais surtout pas que se propage cette rumeur qui m’encombre déjà, dans laquelle je me suis pris les pieds : ma réputation de faiseur de prodiges."


"— Cela dit, Pilate, je ne suis pas mécontent de te voir arriver dans les parages. Sans me mêler de ce qui ne me regarde pas, tu aurais tout intérêt à ce que les idées de ce Juif ne se diffusent pas. Il propose une morale dangereuse, qui pourrait bouleverser tout l’équilibre de notre monde si elle avait le moindre écho : il prétend que tous les hommes sont égaux. Tu entends, Pilate ? Te rends-tu compte ? Aucun homme ne vaut mieux qu’un autre ! Cela veut dire qu’il attaque l’esclavage ! Imagine qu’on l’écoute, il pourrait provoquer une révolte, mettre tout l’ordre à bas, devenir un Spartacus qui réussit. Car la faiblesse de Spartacus, c’est qu’il restait un esclave qui avait ameuté des esclaves, tandis que ce Juif libre s’adresse à la terre entière et prétend briser toutes les chaînes. Méfie-toi, Pilate ! Surveille-le ! Bou-cle-le !

— Je l’ai déjà crucifié. Que puis-je faire de plus ?"

"On ne voit jamais les autres tels qu’ils sont. On n’en a que des visions partielles, tronquées, à travers les intérêts du moment. On essaie de tenir son rôle dans la comédie humaine, rien que son rôle – c’est déjà si difficile. Nous étions deux acteurs cette nuit-là. Yéchoua jouait la victime d’une erreur judiciaire. Et moi, Pilate, je jouais le préfet romain, juste et impartial."

"Je l’explique souvent à Claudia. Tout d’abord, cette religion est née dans un mauvais endroit ; la Palestine demeure une toute petite nation qui n’a ni importance ni influence dans le monde d’aujourd’hui. Ensuite, Yéchoua n’a enseigné qu’à des analphabètes, de rudes pêcheurs du lac Tibériade qui, à part Yohanân, ne savent parler que l’araméen, à peine l’hébreu, très mal le grec. Que va devenir son histoire quand les derniers témoins seront morts ? Yéchoua n’a rien écrit, sinon sur du sable et de l’eau ; ses disciples non plus. D’ailleurs savait-il seulement lire ? Enfin, sa grande faiblesse fut de partir trop vite : il n’a pas pris le temps de convaincre assez de gens, ni surtout les gens importants. Que ne s’est-il rendu à Athènes ou à Rome ? Pourquoi même a-t-il quitté la Terre ? S’il est bien Fils de Dieu, comme il le prétend, pourquoi ne pas demeurer parmi nous à jamais ? "

"Les figures du poisson se multiplient dans le sable et la poussière de Palestine ; les pèlerins les tracent du bout de leur bâton comme la clé secrète d’une communauté qui s’élargit. Mes espions viennent de me rapporter que les sectateurs de Yéchoua s’étaient aussi trouvé un nom : les chrétiens, les disciples du Christ, celui qui a été oint par Dieu, et qu’ils ont désormais un autre signe de reconnaissance qu’ils portent souvent en pendentif : la croix."

"Ainsi ai-je aujourd’hui récrit la Cène. Lors du dernier repas qu’il partage avec ses proches, Jésus livre son raisonnement. S’il veut éviter que toute la troupe de disciples soit condamnée et crucifiée, s’il veut éviter un châtiment collectif, il doit se faire désigner comme unique responsable. « Quelqu’un doit me dénoncer. » Implicitement, il demande à Judas, le seul assez proche et subtil pour le comprendre, d’accomplir cette besogne.

Par amour, par conviction, par dévotion, Judas accepte.

Confiant dans la messianité de Jésus, il jouera, aux yeux de tous, le mauvais rôle. Blessé, bouleversé et en même temps confiant, il emporte son secret dans la tombe.

Ainsi le christianisme est-il fondé sur un double sacrifice, le sacrifice de Judas et le sacrifice de Jésus."

"
Depuis deux mille ans on hésite entre deux théories : Jésus se sachant le Messie ou Jésus se découvrant le Messie ; j’en propose une troisième : Jésus fait le pari qu’il est le Messie."


"
Le roman me semble avoir une place justifiée dans cette histoire. Protégé par ce genre, protégé par l’aveu de la fiction, je n’assomme pas le lecteur en lui disant « C’est vrai », seulement « C’est vraisemblable ». Je ne crie pas « Voici LA vérité », juste « Voici mes hypothèses ». Mes pensées se présentent sous la forme de mensonges : une fiction. La fiction a peut-être seule le pouvoir de dire, ici, ce qui doit être dit."


(L'Evangile selon Pilate)

Tiède

Bon, on veut y croire : il y a un faux-air de Millenium... D'abord la couverture, puis l'éditeur, puis le traducteur, puis les lieux... Mais on est loin de Millenium... C'est un polar conventionnel, convenu même, où l'inspecteur va finir par coucher avec la meilleure amie d'enfance de la victime d'un assassinat sordide... La résolution de l'énigme est poussive, longue à souhait ! A lire, sans plus !

La victime, Alex, est retrouvée morte dans sa baignoire, son corps pris dans la glace car la maison est en panne de chaudière. On découvre que la fille, forcément canon, a des relations troubles, un passé trouble, etc. Pas de quoi casser trois pattes à un canard !


Marilyn Monroe

J'ai anticipé le cinquantenaire de la mort de l'icône en lisant, fin juillet, une enquête palpitante sur, précisément, les circonstances de la mort de cette légende...

Le gros intérêt du livre, c'est qu'il remet tout à plat, se débarrasse de plusieurs préjugés, à commencer par la liaison avec les frères Kennedy... Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est archi convaincant ! La démonstration tient la route... Le suicide est montré comme une issue impossible. Le meurtre demeure donc la seule possibilité...

W. Reymond a écrit un bouquin sur JFK. Je crois que je vais le lire prochainement... J'avais dévoré plein de livres sur l'assassinat de JFK au moment de la ortie du film d'Oliver Stone avec Kevin Costner...


"Marilyn a construit sa carrière sur une illusion. Celle de la blonde à forte poitrine et faible cervelle. Une gentille fille, sûrement facile et pas bien futée. Une image dans l'air du temps, cultivée à l'écran et renforcée à chaque intervention médiatique. La blonde était sexy mais, forcément, un peu conne."

"Or, peint par des illusionnistes dont la mission consistait à détruire une star, le tableau dramatique du mois de juin 1962 ne contenait pas une once d'authenticité.

Les six heures de bandes extraites de la mine de sel du Kansas prouvaient que Marilyn se trouvait à l'époque au sommet de son art.

Les archives même de la 20th Century Fox démontraient que les absences de l'actrice étaient justifiées.

La même source confirmait que les dirigeants du studio avaient autrefois tenté – en vain – de se séparer d'Elizabeth Taylor. Et que Monroe avait été, pour eux, un plan de secours."

"Alors que depuis quarante-cinq ans on se contente de résumer le destin de la star à une terrifiante glissade vers l'autodestruction, la vérité n'a rien à voir avec ce cliché."

"Marilyn avait 36 ans.

Et les premiers jours de ce mois d'août 1962 portaient en eux les germes d'un avenir bien plus radieux. Un futur placé sous les signes d'une carrière relancée et d'une prospérité financière enfin assurée.

Marilyn avait 36 ans.

Et – désormais j'en étais convaincu –, la vie devant elle.

Marilyn avait 36 ans.

Et jamais la thèse du suicide ne m'était apparue aussi improbable."

"Les conclusions de Cozzi furent sans appel. Marilyn n'aurait pas été capable de dépasser les deux ingestions accidentelles, puisqu'elle aurait perdu conscience. Dix à douze comprimés de Nembutal au maximum suffisaient pour glisser vers le sommeil éternel.

*

Éliminer la théorie du suicide accidentel limitait drastiquement et dramatiquement le champ des possibilités.

Soit Marilyn avait pris la décision d'en finir avec la vie et avalé une cinquantaine de comprimés de Nembutal, soit la star avait bel et bien été assassinée."

"Comment expliquer que le taux de Nembutal retrouvé dans le sang soit presque le double de la quantité maximale dont elle disposait ? Cela signifie-t-il qu'un second tube aurait disparu ? Et si oui, pourquoi ? Ou alors, ce dosage confirmait-il qu'on lui avait injecté cette substance nocive ?"

"Défendre l'idée du suicide, c'était – désormais – accepter que Marilyn Monroe ait pu avaler jusqu'à deux cent trente-cinq comprimés de Nembutal !"

"En clair, si Marilyn avait décidé d'elle-même d'avaler autant de pilules, elle n'y serait physiquement pas parvenue, tombant inconsciente avant d'achever sa tâche.

Dès lors, la quantité de Nembutal retrouvée dans le foie de la star prouvait une chose : que le troisième pilier venait de s'effondrer.

Marilyn ne s'était pas suicidée."

"L'organisme de la star était saturé de barbituriques, à un niveau qu'une ingestion volontaire de comprimés de Nembutal ne pouvait justifier. D'une manière ou d'une autre, Marilyn avait donc été empoisonnée."

"Une fois encore, la logique allait m'aider. Si l'état du cadavre indiquait que la star n'avait pas prévu d'accueillir un visiteur, cela entraînait deux explications. Soit le meurtrier était arrivé sans s'annoncer au 12305 Fifth Helena Drive. Soit celui-ci… appartenait à son entourage proche."

"Dans le cas de Marilyn Monroe, tout cela signifiait que si l'actrice avait avalé la moindre surdose médicamenteuse, Noguchi aurait dû retrouver trace de ces cristaux dans son estomac. Ou, à défaut, dans l'intestin grêle. Ce qui n'était pas le cas."



Lectures de vacances (2)

J'ai ensuite lu quelques nouvelles, plutôt de récits bref, en fait : Gavalda, Delerm que j'avais déjà lu. Gavalda, j'ai été déçu. Certaines nouvelles sont fortes, d'autres insignifiantes... Delerm, je n'ai pas retrouvé la fraîcheur que j'avais découverte il y a quelques années... C'est un peu du recuit...
J'ai alors attaqué Les Heures souterraines de Delphine de Vigan dont le Rien ne s'oppose à la nuit m'avait énormément plu. C'est toujours bien écrit, ciselé... Mais l'histoire est vide... Une femme harcelée au boulot par son patron et un médecin qui vont peut - peut-être - se croiser... Pfff...

Lectures de vacances (1)


Beach Music de Pat Conroy
C’est un roman-fleuve : un millier de pages. Il a accompagné la fin de l’année scolaire et le début de mes vacances. C’est l’histoire de Jack, natif de Caroline du Sud. Il plaque tout et part avec sa fille à Rome quand sa femme se suicide. Petit-à-petit, la Caroline du Sud le rappelle à lui : les parents de son épouse suicidée veulent renouer avec lui, ses propres frères aussi… Ses amis américains, dont la belle Lédare, aussi. Un peu contre son gré, il se retrouve embarqué dans une histoire foireuse menée par un de ses anciens amis, devenu grand manitou à Hollywood, qui veut raconter leur histoire dans un film. Leur histoire ? Celle d’une bande de copains attachants, qui ont grandi en Caroline du Sud, dans les années 70, qui ont vécu l’entrée en guerre contre le Vietnam…
Parce que sa mère est mourante, Jack prend finalement l’avion pour les Etats-Unis : un voyage initiatique à rebours et un retour aux sources purificateur au cours duquel le passé trouble des uns et des autres n’est jamais loin, où les prémices du Vietnam parasitent une amitié indéfectible, où l’horreur de la Shoah vécue par ses parents propulse une jeune femme splendide du haut d’un pont…
Pat Conroy, je ne connais pas. C’est un habile conteur. J’ai adhéré dès les premières pages, aux évocations des couleurs de Rome, on s’attache au personnage miné par le suicide de sa femme et qui a décidé de couper les ponts avec son passé pour mieux préserver sa fille… Il y a de beaux moments de tendresse, des scènes très émouvantes qui alternent avec des passages absolument délirants et, même franchement comiques… Chacun doit pouvoir se reconnaître, un peu, dans chaque personnage… L’auteur évite le piège du mélo à deux balles…
Le style est riche même si la traduction en altère probablement la saveur. C’est une langue très poétique. On voit Jack et ses frangins plonger dans l’eau du fleuve, on voit Leah et sa grand-mère sauver les tortues… Bref, on aime lire ce livre…
Après Beach Music, j’ai enchaîné sur un classique, paraît-il : Bilbo de Tolkien. Bon, Tolkien, je ne suis pas fan. Je n’ai pas trop accroché aux films de Peter Jackson et les deux cents premières pages du volume un de la trilogie m’ont vraiment découragé. Bilbo est à la mode. Ce sera probablement le gros succès cinématographique des fêtes de fin d’année et, déjà, dans mon casier, au bahut, on m’a resservi des documents pédagogiques sur ce livre sans préciser pour quel niveau la lecture est adaptée. Par rapport au programme, on est dans les attentes de la sixième. Je me lance donc dans la lecture pour voir si c’est faisable.
On a donc un beau conte avec des gentils, des moins gentils, des pas gentils qui deviennent gentils, un gentil magicien, un dragon pas gentil, un univers merveilleux à souhait tantôt gentil tantôt pas gentil… L’histoire est plaisante et raconte en fait la genèse du Seigneur des anneaux. A vérifier mais je crois que Bilbo a d’ailleurs été écrit après la trilogie… Bon, au final, c’est plaisant à lire… Je l’ai lu en version numérique. Je dois choper une version papier pour voir si les sixièmes peuvent digérer cela. Je pense que, avec le film, on va avoir pas mal d’éditions qui vont se mettre en adéquation avec le film. Même si, pour ce qui concernait la trilogie, la version dite « jeunesse » était exactement la même que celle « grand public ».
Après Bilbo, j’ai té attiré, dans une librairie, par le bouquin de Eric-Emmanuel Schmitt qui s’intitule La Part de l’autre. Un livre qui se propose deux croiser deux destins : celui d’Hitler et celui d’Hitler ! Dans le premier cas, le Hitler répugnant et salaud que l’on connaît malheureusement trop bien ; dans le second cas, le parcours du Hitler qui n’aurait pas été recalé aux Beaux-Arts. L’idée est intéressante. Le croisement des deux destins est très bien traité et plus d’une fois je me suis fait avoir car on a des fondus enchainés très subtils pour passer d’une vie à l’autre et Schmitt se dépatouille très bien de son sujet. Le « vrai » Hitler est brillamment mis en perspective avec une mine de détails car l’auteur s’est évidemment beaucoup documenté. Pour le « faux » Hitler, de belles lignes, là aussi : un clin d’œil facétieux lorsque le jeune Adolf prend place sur le divan de Freud ou côtoie, à Montmartre, les maîtres peintres de son époque. On peut juste faire le reproche que certains passages sont vraiment trop empreints de psychologie. Au final, je me suis laissé prendre au jeu.
Véronique Olmi, Cet été-làCet été-là a failli gâcher mon été ;-) Grosse daube… Un couple de parvenus invite, comme chaque été, ses amis dans sa maison de vacances à Coutainville. Le couple est usé, limé. Il ne se passe rien : on s’attend à des révélations, une histoire de vengeance semble même se dessiner, on s’attend, pourquoi pas ? à ce que Delphine trompe son mari avec le meilleur ami de celui-ci… Mais non, on quitte le livre, à la fin, et rien n’a vraiment bougé… A oublier… Du Colette de bas étage…
Enfin, j’ai lu, très vite, le premier volet de la trilogie berlinoise de Philip Kerr. Kerr, rien à voir avec Jim Kerr, le chanteur de Simple Minds, mon groupe référé ;-) L’été de cristal, c’est un récit policier qui a la particularité de se dérouler à Berlin en 1936, c’est ce qui m’a attiré. Le détective Gunther est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille d’un industriel richissime et de son mari. Le meurtre est accompagné de la disparition d’un collier de diamants dont la valeur est inestimable. Gunther se lance dans l’affaire et, petit-à-petit, on découvre, comme lui, les méandres du pouvoir hitlérien, corrompu jusqu’à la moelle. L’auteur nous trimballe jusqu’à Himmler et Goering.
Les ficelles sont un peu grosses mais le livre fourmille de détails et d’anecdotes sur le Berlin de l’époque et sur la manière dont le pouvoir instaure son autorité. Le détective se retrouve même à Dachau. Bref, le livre fait passer le temps. J’ai bien souri sur certaines descriptions car l’auteur à un vrai talent pour croquer les portraits et il ne fait pas dans la dentelle !