Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Mistral gagnant...

C'est le retour de Renaud auquel, je dois dire, je n'adhère pas complètement. Le retour avec "Boucan d'enfer" avait été époustouflant. Je ne suis pas très optimiste sur le Renaud "toujours debout". On verra.


Hasard. Vendredi, j'ai corrigé des rédactions de quatrième. J'avais resservi à mes élèves un sujet que j'avais concocté pour le CNED. Réaction des élèves : "C'est quoi ce sujet pourri ?" Réponse : "Ben c'est le mien !"

Dans le cadre de ma séquence sur la poésie lyrique, je demande aux élèves de développer, dans un journal intime, les raisons qui font que la vie vaut la peine d'être vécue après que l'un de leurs camarades a prétendu le contraire. J'ai eu de très belles copies. L'une d'elles m'a littéralement scotché.

Deux élèves m'ont cité Renaud et les paroles de cette chanson : "Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants".

Le temps n'emporte pas que le rire des enfants, malheureusement. Je relis souvent, toujours seul, les dernières pages du Château de ma mère de Pagnol. Peut-être les plus belles que j'aie jamais lues et que je ne fais plus lire en classe car elles faisaient parfois pleurer des élèves et parce que le fait de les lire en classe les désacralise, les déflore alors qu'elles doivent rester probablement pure, intactes et éminemment intimes dans leur interprétation.

Je me sens très nostalgique, moi, en ce moment. Question d'âge, j'imagine ! Cette chanson de Renaud est simplement magnifique.

Bon dimanche !

Opéra !

Petit clin d'oeil à mes cinquièmes avec lesquels je bosse sur le théâtre. Nous avons évoqué l'Opéra-Garnier de Paris récemment. J'étais de passage dans la capitale hier et j'ai décidé de descendre au métro Opéra pour finir à pied jusqu'à la gare Saint-Lazare.


L'Opéra est un joyau qui a pour écrin le Paris réaménagé par le baron Haussmann sous le règne de Napoléon III.

A noter qu'n beau roman de Tatiana de Rosnay raconte le destin émouvant de Rose qui ne veut pas quitter son logement alors que celui-ci est promis à la démolition sous les coups de pioche de l'haussmannisation - le titre est sobrement Rose.

Magnifique théâtre que l'Opéra où le spectacle est autant sur scène que dans la salle.

En 1876, quelques années après l'inauguration de Garnier (1868, de mémoire ?), le Théâtre des Arts de Rouen brûle. Catastrophe qui émeut jusqu'en Europe, et même en Amérique, car l'incendie fait de nombreuses victimes, ce qui était alors très rare. C'est sur cette époque que j'ai réalisé mon mémoire de Maîtrise il y a déjà bien longtemps, sous la direction de l'inégalable Florence Naugrette, à la Fac de Rouen. J'ai adoré cette année d'étude, passée à exhumer des photos, des articles, des documents inédits, à la Bibliothèque Municipale de Rouen, aux Archives municipales, aux Archives départementales. Parfois, je me dis que j'aurais dû persévérer dans un DEA que j'avais vaguement commencé sous la direction du génial Jean Maurice (mesure et démesure dans l'oeuvre de Chrétien de Troyes, tout un programme)

En 1876, donc, le théâtre brûle. Au-delà du drame humain, c'est une catastrophe pour la Ville de Rouen, réputée comme étant l'une des plus grandes villes théâtrales d'Europe. "Aller à Rouen" était une expression bien connue du milieu artistique : elle signifiait que, tant qu'on n'avait pas convaincu le public rouennais, on n'était pas encore pleinement reconnu comme un véritable acteur. C'était probablement une réputation surfaite mais le fait est que les "essais" (un acteur nouvellement engagé avait trois soirs pour convaincre le public qu'il était digne d'intégrer la troupe du théâtre de Rouen et le public y était impitoyable) sur la scène normande étaient généralement l'ultime étape avant d'intégrer ensuite une grande troupe parisienne, véritable consécration.

Pendant 7 ans, jusqu'en 1883, Rouen est orpheline de sa grande salle et plusieurs autres théâtres vont tenter, sans l'égaler, de la remplacer même si, coup de maître, le directeur du Théâtre-Français de la place du Vieux-Marché parvient à faire venir la star mondiale qu'est Sarah Bernhardt.

En 1883, une magnifique salle de spectacles est inaugurée, petite soeur jumelle de l'Opéra-Garnier. C'était une exigence de la Ville de Rouen qui a mis le paquet financier pour s'offrir une salle monumentale, gouffre financier mal estimé dont la construction a été émaillée de nombreuses saisies judiciaires. Comme à Paris, cette salle prend place dans un tissu urbain complètement modernisé avec une haussmannisation rouennaise qui reconstruit le centre-ville de Rouen mais oublie les quartiers de l'Est, comme l'actuelle place Saint-Marc, qui restera une zone misérable bâtie sur des marécages car les élus privilégieront l'édification du théâtre, bien plus importante à leurs yeux. Le jour de l'inauguration est particulièrement fastueux, avec la venue de plusieurs ministres. Il faut dire aussi qu'on inaugure en même temps, sur les boulevards, le premier lycée pour filles de France, actuellement collège Barbey d'Aurévilly et qui fut un temps le lycée Jeanne-d'Arc dans les couloirs duquel les parents de votre serviteur ont eu la bonne idée de se rencontrer un jour pour me permettre d'écrire ces lignes ;-)

Le Théâtre des Arts, reconstruit, retrouve son rang de salle européenne. Des oeuvres de Wagner y sont même créées. Court destin, malgré tout. Le Théâtre finit dans les cendres de l'incendie que les Allemands ont allumé en 1940 (et dont Hitler a paraît-il personnellement ordonné l'extinction pour préserver in extremis la cathédrale) et, puis, en 1944, il succombe définitivement sous les bombes de la Semaine Rouge lancées sans discontinuer par les Alliés en mai pour préparer le Débarquement...

Elections américaines !

Enfin un sujet de fond sur le blog !

Je parlais avec une ou deux classes, récemment, de la démocratie dans le Monde et nous évoquions différents systèmes démocratiques, sujet alimenté par l'actualité américaine. J'ai péniblement tenté d'expliquer à mes élèves le fonctionnement du suffrage américain.

J'ai trouvé hier sur mon Twitter une infographie assez utile de l'AFP à ce sujet. La voici !


Bref, j'ai construit une guitare...

Entre le recueil de nouvelles des 4B, le Mont Saint-Michel des 5B, les lettres ouvertes des 4C et 4D, la réforme du collège et la suppression de mon poste, il faut trouver de quoi se changer les idées ;-)

Papa Noël m'a apporté une guitare en kit de chez Thomann. Je ne savais même pas que ça existait. Et comme je suis vraiment un bricoleur du dimanche, ce n'était pas gagné.

Je me suis donc pris au jeu, à mon rythme.

J'ai pris mes petites papattes pour vernir le corps de la guitare. Plusieurs couches. J'ai voulu garder l'aspect naturel. J'ai emmené le manche chez un ébéniste à la Glacerie pour émonder le bout.



Et puis, je me suis lancé. Le kit est est tel qu'il ne nécessite pas de soudure. C'est finalement assez simple à agencer.


Les réglages sont ensuite assez techniques : au niveau des mécaniques, du chevalet et du manche pour que les cordes ne frisent pas.


L'impression finale est que, pour le prix (moins de 90 euros), on a une guitare qui tient vraiment la route. La menuiserie est satisfaisante, la lutherie tout à fait correcte. Evidemment, à ce prix-là, ce qui fait défaut, c'est la qualité des micros et, davantage encore, la qualité très insuffisante des boutons de tonalité et du sélecteur de micros.

J'ai donc pris mon mal en patience et, chaque soir, de manière rituelle, j'ai scruté "Le bon coin" pour trouver un set de micros Fender, si possible déjà montés sur un pickguard (plaque de protection). L'opiniâtreté est payante et j'ai déniché un set de micros Fender estampillés Japan pour 80 euros (le vendeur devait vraiment vouloir s'en débarrasser !) ! Parfaite complémentarité avec ma Strato American et ma Tele Mexico.


Après plusieurs essais, j'ai réussi à installer les nouveaux micros et, là, il a fallu acheter un petit fer à souder. J'ai recâblé l'essentiel du circuit en dénichant des plans sur Internet. Pour finir, changement de cordes avec des Fender, tirant ultra souple 9/42.


A l'arrivée, une guitare absolument géniale car les micros sont de grande qualité (un ton en-dessous des micros American mais avec une gamme de grains plus étendue, je trouve) !

Coût total :
- le kit : 90
- vernis : 10
- ébéniste : 30
- fer à souder : 10
- micros : 80
---------------------220---------------------

Je compte investir encore une cinquantaine d'euros pour virer le pickguard blanc et remplacer les boutons et capots de micros par des éléments noirs ou chromés selon le pickguard que je vais installer. Prévoir aussi une huile spéciale pour l'entretien du corps.

J'envisage de récidiver avec un modèle Les Paul que je laquerai en doré mais, là, le budget sera plus conséquent car les micros Gibson d'occasion sont plutôt aux alentours de 200 euros.

Bientôt, une publication bien plus intéressante puisqu'on m'a demandé, lors de la réunion parents-profs des Pieux, des conseils de lectures... J'essaie de m'y coller demain !

Tatihou 4B

Bonsoir,

Une bonne année aux lecteurs de ce blog et, particulièrement, des voeux de réussite pour mes élèves.


Mes élèves, justement, à Charcot, je les ai mis à contribution pour réaliser des nouvelles fantastiques se déroulant sur l'île de Tatihou, dans le prolongement de la sortie pédagogique que nous avons effectuée en novembre dernier.

C'est plutôt réussi.

Voici la première ébauche du livret final.

C'est à relire encore et encore et, pourquoi pas ? à étoffer avec des illustrations.

SR