Bienvenue !

"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Rouen !

Ville natale, j'ai un lien viscéral à cette ville. Ville de mon enfance, de ma jeunesse même si je n'y ai jamais habité. Souvenirs des lumières de la ville scrutées depuis l'appartement de mes grands-parents qui me gardaient quand j'étais petit, les illuminations de Noël rue Jeanne d'Arc, rue Grand-Pont... Souvenirs des croustillons de la foire Saint-Romain qui déroulait jadis son parterre de manèges sur les boulevards d'où ils ont été délogés il y a déjà un paquet d'années pour rejoindre les quais bas de la rive gauche. Rouen, j'y ai été écolier, école Achille Lefort, proche de l'appartement de mes grands-parents, école La Fontaine où ma mère exerçait comme institutrice. Rouen, j'y ai passé mon bac dont j'ai eu les résultats au lycée Camille Saint-Saëns, établissement où 18 ans plus tôt, on était venu chercher mon père qui y enseignait car j'allais naître.

Rouen, c'est aussi une ville au patrimoine historique exceptionnel. D'ailleurs, j'éai été surpris, aujourd'hui, en m'y promenant, par le nombre des touristes. De la ville aux cent clochers décrite par Victor Hugo, il ne reste plus que quelques clochers, nombre d'églises n'ayant pas résisté à la seconde guerre mondiale.

Depuis la période gallo-romaine, c'est la rue du Gros-Horloge - la rue du Gros, comme on dit - qui est la colonne vertébrale de la ville, qui va de la place du Vieux-Marché ou fut brûlée Jeanne d'Arc à la place de la Cathédrale, plus haute flèche de France. Cette rue du Gros est aussi la plus longue rue piétonne du pays.

Le Gros-Horloge donne son nom à la rue. Le beffroi le surplombe. Par le passé, il y avait un salon de thé fabuleux au pied de l'édifice : la maison Perrier.


La cathédrale est exceptionnelle. Je n'ai pas eu le temps d'y entrer pour prendre quelques photos de l'intérieur. Elle est en restauration permanente. Toute blanche, elle nous fait oublier que les cathédrales étaient souvent peintes au Moyen Âge. Les trous sur la tour Saint-Romain rappelle que des habitations étaient adossées aux murs autrefois. Promis, je vous y ferai entrer une prochaine fois, rien que pour vous montrer le coeur de Richard Coeur de Lion qui s'y trouve.



La rue Saint-Romain, sinueuse, tortueuse, avec ses maisons à pans de bois, a gardé son caractère médiévale authentique. C'est la rue qu'empruntait Jeanne d'Arc pour se rendre à l'évêché où elle était jugée. Sur certaines façades, on voit les marques qu'ont laissées les essieux des charrettes en heurtant les murs. Rouen compte de nombreuses façades à pans de bois. Pour la petite histoire, après la guerre, on a déplacé de nombreuses façades pour les réaffecter à d'autres maisons.

La place du Vieux-Marché - la place du Vieux, comme on dit - est surtout célèbre pour le bûcher qui s'y est dressé en 1431. C'est aussi une belle place où l'on trouve les meilleures tables de la ville. Après guerre, on a démoli les halles qui s'y dressaient et, à la place de l'ancienne église qui était aussi là - dont on voit des vestiges au sol - mais que les bombardements alliés de 1944 ont rasée, on a construit cette église moderne qui sert d'écrin à des vitraux magnifiques qui avaient été mis à l'abri par les Rouennais durant la seconde guerre mondiale.



Parallèle à la rue du Gros se dresse la silhouette du Palais de Justice, édifice unique de la Renaissance, constellée des marques laissées par les éclats des bombes de la guerre. C'est là qu'ont eu lieu deux grands procès : celui de la Josacine empoisonnée et celui d'Alfred Petit auquel j'ai été mêlé - mais c'est une autre histoire !


J'arrête mon roman ;-) J'aurais pu aller dans les petites rues, vous parler de l'incendie du Théâtre des Arts de 1876 qui fut une catastrophe à la portée internationale, de l'église Saint-Gervais près de laquelle Guillaume le Conquérant s'est tué en tombant de son cheval, de l'aître Saint-Maclou, de la place de la Rouge-Mare, du lycée des jésuites dans lequel Corneille fit ses études, de rue aux Ours, du Mac Do qui s'est installé dans la plus ancienne maison de la ville, de l'abbatiale Saint-Ouen, des halles...


Journée conclue en famille par un tour sur la foire Saint-Romain, la plus grande de France après celle du Trône. C'est d'ailleurs à Rouen que les forains ont leur monument aux morts.

Bonne fin de vacances ;-)

Ardennes : la collégiale de Molhain

Retour dans les Ardennes...



J'ai longtemps habité - et j'habite encore, en attendant l'hypothétique vente de notre maison - au milieu d'un quartier historique dans lequel j'ai souvent emmené mes élèves pour une petite plongée concrète dans un patrimoine riche et souvent méconnu. Quoi de mieux, lorsqu'on aborde l'occupation romaine ou le Moyen Âge, qu'emmener à pied les élèves sur les traces du patrimoine qui les entoure : le camp romain de Vireux-Molhain, la collégiale de Molhain ou le château de Hierges ?




Comme prof de français, je m'attache toujours à trouver, quand c'est possible, l'équilibre entre les approches suivantes : la période historique concernée telle qu'elle est vue dans le cours d'histoire, la période historique telle qu'elle est présentée dans la littérature, la période historique telle qu'elle a réellement eu lieu chez nous, à notre porte. Clin d'oeil insolite de l'histoire que d'imaginer que l'actuelle plaine de jeu de Hierges avec le terrain de foot était à l'époque médiévale l'aire de tournoi dépendante du château !

Notre maison est l'une des plus anciennes de la Pointe des Ardennes, elle figure d'ailleurs sur un plan assez ancien de la région. C'est la seule maison à pans de bois des environs et, d'emblée, la première fois que nous l'avons vue, nous avons été séduits. Autrefois, c'était la maison du chef des chanoines, probablement initialement sur un seul niveau, puis on a ajouté (au XVIIè ?) les étages supérieurs.

Des chanoines se sont en effet établis, il y a bien longtemps, pour évangéliser la population locale. Ils se sont installés aux abords de la collégiale de Molhain, réservant les reliques de Saint-Ermel. Les chanoines vivaient en autarcie : ils cultivaient, faisaient leur pain. Mon voisin pense que l'une des dépendances de sa maison était un moulin actionné par la force du Deluve qui se jette dans le Viroin avant de se jeter dans la Meuse. Cela ne rigolait pas chez les chanoines et il ne fallait pas aller fricoter de trop près avec les dames du voisinage : la maison de mon voisin rappelle qu'il y avait des cellules pour enfermer les chanoines peu sages. Dans notre maison, il y a un puits à la cave. Je n'en ai jamais soulevé la lourde plaque de tôle.

Face à la maison, insuffisamment mise en valeur, la collégiale de Molhain est un vestige exceptionnel du passé. L'édifice ne sert plus qu'occasionnellement à des mariages et, surtout, à des enterrements. Je trouve l'intérieur franchement laid. Mais, au fond de l'église, en descendant, on tombe sur un vestige remarquable : dans un état de conservation exceptionnel, on a une crypte d'époque carolingienne, qui a affronté douze ou treize siècles pour se présenter à nous.

C'est un édifice aussi remarquable car sa création est à l'initiative de la soeur de Pépin le Bref et une légende tenace laisse penser que le Papounet de Charlemagne est enterré là. La collégiale a été fouillée quasiment intégralement fouillée par les Allemands lors de la première guerre mondiale ; il n'y ont rien trouvé.

Sur ces photos, on aperçoit donc la maison, celle de mon voisin avec la dépendance au fond qui serait l'ancien moulin. Autour de la collégiale, une étendue d'herbe et des vestiges de tombes qui rappellent que, par le passé, les abords immédiats des églises étaient des cimetières. Un peu plus loin, c'est le la rue de la tannerie qui rappelle que, bien souvent, au bord d'un cours d'eau, on travaillait la peau des bêtes, travail aussi ingrat qu'épuisant.

Si j'ai le temps, dans les prochains jours, je vous emmène à Hierges puis à Rouen. Cela tombe bien puisqu'on aborde la littérature du Moyen Âge en cinquième. J'essaierai de retrouver des photos de la ville de Dinan (la ville française, pas son homonyme belge où mes enfants sont nés !) qui a su préserver des vestiges médiévaux urbains incroyables.


Bonnes vacances !

Point de vue

Je regardais tout à l'heure le concert de U2 à Boston en 2001. Cela ne nous rajeunit pas. Souvenir d'un 17 juillet 2001, devant Bercy, pour assister au premier des quatre concerts du groupe irlandais que j'ai vus jusqu'à leur dernière tournée au Stade de France.

Le troisième ou quatrième titre de ce live est "Until the end of the world", morceau génialissime, qui met en scène un monologue fictif de Judas avec Jesus, outre-tombe. Idée simple mais fabuleuse. Retournement complet de point de vue : "Jesus, this is Judas !"

Comme dans cette nouvelle que j'ai étudiée avec mes troisièmes encore cette année : "Pauvre petit garçon !" de Dino Buzzati, qui nous fait prendre en pitié l'enfant Hitler !


Hors sujet

Bonjour,

Avec les cinquièmes, on aborde le Moyen Âge. Pour se plonger dans l'ambiance, on parle de châteaux, de cathédrales, de vie quotidienne.

Le pain était l'aliment de base.

Alors, en marge de ce sujet palpitant et pour répondre à la demande des élèves, petite recette de pain au lait vite fait :

300 ml de lait / 500 g de farine (T55, la top budget) / du sel / 60 g de sucre ou de cassonade / 100 g de beurre mou / levure boulangère. A aromatiser avec du rhum ou de la fleur d'oranger. Tout ça dans une machine à pain.


Bon appétit et bonnes vacances ;-)

Sébastien RIO

En français, on parle de tout et on débat !

Dernièrement, en cours, en classe de cinquième, on a évoqué les inégalités entre les hommes et les femmes. Moment précieux pour constater que les filles de cinquième ont les idées bien arrêtées et sont bien conscientes des inégalités qui persistent, encore, en France.

Petit visuel de l'AFP sur le sujet :


Ce matin, en troisième, j'ai montré ce visuel qui présente plusieurs paramètres pour comparer la situation de l'homme de 1820 et celle de l'homme contemporain :



Charcot troisième // subordination

Comme promis, je glisse des éléments complémentaires de correction sur les exercices que nous avons faits ce matin.


C'est en pages 5 et 6 du document que vous pouvez ouvrir en cliquant ici.

Bon WE et bonnes révisions !

Parents-profs !

Clin d'oeil du matin...


Dans cet épisode, Gaby et Isa rencontrent la prof de français de leur(s) enfant(s)...

C'est ici, à partir d'1 mn.

Justice !

Aujourd'hui, super expo à laquelle j'ai emmené mes 3B de Le Corre. Cette expo, animée par une éducatrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, a permis aux élèves d'en apprendre plus sur leurs droits et leurs devoirs et de se familiariser aux termes de délit, infraction, crime, etc.

L'esprit de l'expo permet aux élèves d'être très actifs et spontanés sur des thèmes aussi divers que le mariage, la violence, les stupéfiants, les vols, etc.

J'ai souvent mené, par le passé, des activités en lien avec la Justice, j'ai emmené plusieurs fois des troisièmes au tribunal à Charleville. Ce sont souvent des moments bien particuliers, idéaux pour aborder l'argumentation. En marge de cette expo, j'ai donc récupéré des contacts pour tenter d'assister à des audiences au tribunal. A suivre, je m'en occupe au plus vite.

Avant Noël, nous travaillerons sur Des Souris et des hommes qui pose de nombreuses questions liées à la justice : peut-on se faire justice soi-même ? quelle place pour les déficients mentaux ? Ce livre n'est pas anodin, il a captivé mes troisièmes l'an dernier - à ma grande surprise ! - qui ont été notamment très sensibles au fait qu'un tribunal américain ait récemment fait exécuter un condamné au motif que son profil rappelait celui du personnage du roman, provoquant la colère du petit-fils de l'auteur.





Réunions parents-profs

Ah, l'automne et ses premières réunions parents-profs...

Pour y voir clair, je vous propose, à droite de la page, les fichiers récapitulatifs des rendez-vous.

Attention, pour les troisièmes de Le Corre, la réunion parents-profs a lieu le 4 novembre. Ce jour-là, je suis déjà pris pour la réunion parents-profs de Charcot à laquelle je vais prioritairement puisque j'y suis prof principal de troisième.

Je propose donc aux familles de les rencontrer, si elles le souhaitent, en même temps que la réunion de cinquième le jeudi 16 octobre.

Attention, l'appellation parents-profs me semble complètement erronée : l'élève doit bien entendu être présent. Parler d'un absent, c'est toujours initéressant !

Et, pour se détendre, un petit clin d'oeil à prendre au centième degré. J'aime beaucoup la dernière vignette ;-)


Troisième : DM n°1

Bonjour,

C'est l'automne et il faut bien s'occuper... Pour cela, rien de tel qu'un bon DM !

Je rappelle le principe, très simple : le DM est facultatif, je ne le compte dans la moyenne (coeff. 1) que s'il bonifie la moyenne au terme du trimestre.

En retour, l'élève joue le jeu de me rendre un travail personnel et impeccable. Pas forcément tout bon, évidemment, mais l'élève doit aborder le DM en s'y consacrant pleinement, pendant une durée d'une heure à une heure trente.

Aucun intérêt d'aller chercher les réponses sur le net, le Bescherelle ou auprès de la famille.

Chaque séquence proposera un DM que je n'ai pas choisi "au pif". L'ensemble des DMs de l'année proposera ainsi un panel large de sujets possibles. On le fait pour s'entraîner. Pas pour faire plaisir à M. Rio !


Ce premier DM est à me rendre avant les vacances. C'est une nouvelle écrite par Didier Daeninckx qui est l'un des auteurs contemporains que je préfère. Un jour - pas cette année car mon planning est bouclé -, je ferai étudier Cannibale ou Itinéraire d'un salaud ordinaire.

Le DM est au format PDF ici.

Bon samedi,

Sébastien RIO

Charcot réunion parents / profs troisième

Bonjour,

Au retour des vacances, mardi 4 novembre, aura lieu la réunion parents-profs des troisièmes. J'insiste sur la présence indispensable de l'élève lors de cet échange.

Pour cette première réunion parents-profs, étant professeur principal de la 3B, ne connaissant aucun parent, je privilégie autant que possible des entretiens d'une dizaine de minutes. Cinq minutes, c'est parfois court.

Les élèves doivent impérativement me ramener lundi les réponses des parents, qu'elles soient négatives ou positives.

Je partage avec vous le fichier récapitulatif des rendez-vous que je donne.

Et puis, parce que c'est bon de se détendre aussi un peu, un petit clin d'oeil, au second degré, sur le lien suivant, à partir de 40 secondes : parents mode d'emploi ;-)

Bon WE,

Sébastien RIO