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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich

HHhH.

Quatre lettres pour quatre mots allemands que l'on traduit ainsi : le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich. Quand j'ai récupéré ce livre, le titre m'avait interloqué. Je m'étais gardé ce bouquin bien au chaud car j'adore tout ce qui touche à l'histoire, particulièrement à la seconde guerre mondiale.

On ne sait pas trop si l'auteur fait oeuvre d'historien ou de romancier. Il écrit l'Histoire, fait de nombreux développements pour expliquer ses doutes sur ce qu'il écrit. C'est tout simplement passionnant. Quand on raconte l'Histoire, on reconstruit, on re-fait. C'est valable aussi, selon moi, pour l'autobiographie qui n'est que reconstruction et qui est donc souvent omission ou arrangement inconscient avec la vérité.

L'histoire, en l'occurrence, est très simple : c'est l'assassinat par trois courageux bonshommes tchèques et moraves de l'une des pires pourritures qui a sévi sur terre : Heydrich, le grand promoteur de la Solution finale, le fidèle des fidèles auprès d'Hitler.



Laurent Binet, l'auteur, trouve un ton décalé pour raconter cela. Parfois avec un humour noir hyper grinçant qui reste toujours dans la décence, la mesure. Qui ne se prive pas de traiter Goering de "gros porc", qui raille le système nazi. L'auteur se met carrément en scène, il vit l'histoire avec un "je" qui implique nécessairement le lecteur. Il souffre car il ne peut réécrire l'Histoire et il sait, comme tout lecteur averti, qu'Heydrich va mourir et que ses assassins seront trahis. On est loin du morbide à outrance des Bienveillantes que j'avais trouvé si indigeste. On n'est jamais dans le pathos. On est dans un ton unique.

L'auteur s'arrête aussi sur les représailles, le dilemme des des trois assassins. Mais, malgré la vengeance terrible des nazis aux alentours de Prague, l'auteur s'adresse aux assassins et leur dit qu'ils ont eu raison.

Une réussite.

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