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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Lectures de vacances (1)


Beach Music de Pat Conroy
C’est un roman-fleuve : un millier de pages. Il a accompagné la fin de l’année scolaire et le début de mes vacances. C’est l’histoire de Jack, natif de Caroline du Sud. Il plaque tout et part avec sa fille à Rome quand sa femme se suicide. Petit-à-petit, la Caroline du Sud le rappelle à lui : les parents de son épouse suicidée veulent renouer avec lui, ses propres frères aussi… Ses amis américains, dont la belle Lédare, aussi. Un peu contre son gré, il se retrouve embarqué dans une histoire foireuse menée par un de ses anciens amis, devenu grand manitou à Hollywood, qui veut raconter leur histoire dans un film. Leur histoire ? Celle d’une bande de copains attachants, qui ont grandi en Caroline du Sud, dans les années 70, qui ont vécu l’entrée en guerre contre le Vietnam…
Parce que sa mère est mourante, Jack prend finalement l’avion pour les Etats-Unis : un voyage initiatique à rebours et un retour aux sources purificateur au cours duquel le passé trouble des uns et des autres n’est jamais loin, où les prémices du Vietnam parasitent une amitié indéfectible, où l’horreur de la Shoah vécue par ses parents propulse une jeune femme splendide du haut d’un pont…
Pat Conroy, je ne connais pas. C’est un habile conteur. J’ai adhéré dès les premières pages, aux évocations des couleurs de Rome, on s’attache au personnage miné par le suicide de sa femme et qui a décidé de couper les ponts avec son passé pour mieux préserver sa fille… Il y a de beaux moments de tendresse, des scènes très émouvantes qui alternent avec des passages absolument délirants et, même franchement comiques… Chacun doit pouvoir se reconnaître, un peu, dans chaque personnage… L’auteur évite le piège du mélo à deux balles…
Le style est riche même si la traduction en altère probablement la saveur. C’est une langue très poétique. On voit Jack et ses frangins plonger dans l’eau du fleuve, on voit Leah et sa grand-mère sauver les tortues… Bref, on aime lire ce livre…
Après Beach Music, j’ai enchaîné sur un classique, paraît-il : Bilbo de Tolkien. Bon, Tolkien, je ne suis pas fan. Je n’ai pas trop accroché aux films de Peter Jackson et les deux cents premières pages du volume un de la trilogie m’ont vraiment découragé. Bilbo est à la mode. Ce sera probablement le gros succès cinématographique des fêtes de fin d’année et, déjà, dans mon casier, au bahut, on m’a resservi des documents pédagogiques sur ce livre sans préciser pour quel niveau la lecture est adaptée. Par rapport au programme, on est dans les attentes de la sixième. Je me lance donc dans la lecture pour voir si c’est faisable.
On a donc un beau conte avec des gentils, des moins gentils, des pas gentils qui deviennent gentils, un gentil magicien, un dragon pas gentil, un univers merveilleux à souhait tantôt gentil tantôt pas gentil… L’histoire est plaisante et raconte en fait la genèse du Seigneur des anneaux. A vérifier mais je crois que Bilbo a d’ailleurs été écrit après la trilogie… Bon, au final, c’est plaisant à lire… Je l’ai lu en version numérique. Je dois choper une version papier pour voir si les sixièmes peuvent digérer cela. Je pense que, avec le film, on va avoir pas mal d’éditions qui vont se mettre en adéquation avec le film. Même si, pour ce qui concernait la trilogie, la version dite « jeunesse » était exactement la même que celle « grand public ».
Après Bilbo, j’ai té attiré, dans une librairie, par le bouquin de Eric-Emmanuel Schmitt qui s’intitule La Part de l’autre. Un livre qui se propose deux croiser deux destins : celui d’Hitler et celui d’Hitler ! Dans le premier cas, le Hitler répugnant et salaud que l’on connaît malheureusement trop bien ; dans le second cas, le parcours du Hitler qui n’aurait pas été recalé aux Beaux-Arts. L’idée est intéressante. Le croisement des deux destins est très bien traité et plus d’une fois je me suis fait avoir car on a des fondus enchainés très subtils pour passer d’une vie à l’autre et Schmitt se dépatouille très bien de son sujet. Le « vrai » Hitler est brillamment mis en perspective avec une mine de détails car l’auteur s’est évidemment beaucoup documenté. Pour le « faux » Hitler, de belles lignes, là aussi : un clin d’œil facétieux lorsque le jeune Adolf prend place sur le divan de Freud ou côtoie, à Montmartre, les maîtres peintres de son époque. On peut juste faire le reproche que certains passages sont vraiment trop empreints de psychologie. Au final, je me suis laissé prendre au jeu.
Véronique Olmi, Cet été-làCet été-là a failli gâcher mon été ;-) Grosse daube… Un couple de parvenus invite, comme chaque été, ses amis dans sa maison de vacances à Coutainville. Le couple est usé, limé. Il ne se passe rien : on s’attend à des révélations, une histoire de vengeance semble même se dessiner, on s’attend, pourquoi pas ? à ce que Delphine trompe son mari avec le meilleur ami de celui-ci… Mais non, on quitte le livre, à la fin, et rien n’a vraiment bougé… A oublier… Du Colette de bas étage…
Enfin, j’ai lu, très vite, le premier volet de la trilogie berlinoise de Philip Kerr. Kerr, rien à voir avec Jim Kerr, le chanteur de Simple Minds, mon groupe référé ;-) L’été de cristal, c’est un récit policier qui a la particularité de se dérouler à Berlin en 1936, c’est ce qui m’a attiré. Le détective Gunther est chargé d’enquêter sur le meurtre de la fille d’un industriel richissime et de son mari. Le meurtre est accompagné de la disparition d’un collier de diamants dont la valeur est inestimable. Gunther se lance dans l’affaire et, petit-à-petit, on découvre, comme lui, les méandres du pouvoir hitlérien, corrompu jusqu’à la moelle. L’auteur nous trimballe jusqu’à Himmler et Goering.
Les ficelles sont un peu grosses mais le livre fourmille de détails et d’anecdotes sur le Berlin de l’époque et sur la manière dont le pouvoir instaure son autorité. Le détective se retrouve même à Dachau. Bref, le livre fait passer le temps. J’ai bien souri sur certaines descriptions car l’auteur à un vrai talent pour croquer les portraits et il ne fait pas dans la dentelle !

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