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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Et après ? L'Ecole de la République...

Depuis les événements tragiques qui ont endeuillé le début de l'année, j'ai largement exposé mon point de vue sur la manière dont l'Ecole se devait d'être à la hauteur.

Madame la Ministre a annoncé hier les mesures qu'elle compte mettre en oeuvre. A découvrir ici.


De louables intentions mais, au final, des mesurettes qui, si on en lit le détail, sont globalement du recuit de ce qui existe souvent déjà. D'ailleurs, il n'y a qu'à ouvrir la page citée en lien plus haut et faire une recherche du mot "renforcer" pour voir qu'on a abusé du concept !

Mobiliser les acteurs sur le terrain, mener des échanges avec les parents : cela se fait depuis que je suis prof ! On n'a pas attendu le 22 janvier pour faire venir des intervenants extérieurs et ouvrir notre Ecole aux institutions républicaines comme la Justice, par exemple. Lutte contre le décrochage, prise en compte du déterminisme social, blablabla des mesures 10 et 11...

Reste le chantier prioritaire pour la maîtrise du français qui me touche particulièrement comme professeur de français mais qui, au final, nous concerne tous. Comprendre les autres, se faire comprendre des autres, à l'écrit comme à l'oral, c'est évidemment la base de l'échange ! Je suis personnellement intimement convaincu de cette nécessité absolue !

Mais il ne suffit pas de le dire (c'est une Arlésienne depuis des lustres !), il faut le faire ! Retour aux évaluations, si j'ai bien compris : youhou ! Cela, c'est de l'innovation ! Si c'est pour évaluer et se dire, pour se donner bonne conscience au collège, "bon, cet élève ne s'en sort pas mais que veux-tu c'était déjà comme ça en primaire", je ne vois pas l'intérêt.

Pour ma part, je préconise l'abandon total de la méthode globale ou semi-globale pour apprendre à lire. Je préconise un apprentissage clair, net et précis du français en primaire. Ce n'est pas ce que je vois dans le travail de mon fils scolarisé en CE2 où, depuis au moins deux ans, l'apprentissage se fait de manière saupoudrée, sur des cahiers qui ne sont pas spécialement dédiés à telle ou telle notion et, surtout, à base de polycopiés : il faut faire écrire les leçons aux élèves.

Au collège, je préconise l'abandon pur et simple des séquences qui ont montré leurs limites dans l'étude de la langue, qui perturbent la compréhension globale de nos élèves quant aux attentes de la discipline. Le décloisonnement, c'est beau sur le papier ; dans les faits, c'est autre chose ! Je préconise un apport massif d'heures dans la discipline : que l'on commence par nous rendre les heures que l'on a perdues lorsqu'on a institué, il y a longtemps, les IDDs.

Enfin, bien sûr, que l'on refonde les programmes ! Que l'on réforme le Brevet en un véritable examen de poursuite d'études alors que ce n'est plus qu'un examen d'opérette complètement déconnecté d'un programme de troisième plutôt complexe ! Que l'on établisse des programmes faisables en classe, ce n'est pas le cas actuellement. Quand j'ai travaillé au CNED et rédigé avec trois autres rédacteurs les cours de quatrième, il a fallu, pour traiter l'intégralité du programme, établir 12 séquences : qui, en cours, en présentiel comme on dit, arrive à faire autant de séquences ? Sortons de cette rigidité du programme et donnons un simple canevas au professeur pour qu'il oriente sa progression en fonction du niveau de sa classe et non des objectifs du programme et, par exemple, de l'obligation absolue de faire lire 6 oeuvres à nos élèves, pour moi cet objectif chiffré n'a aucun sens !

Mon opinion n'est qu'une opinion parmi des milliers d'autres. Mais, quitte à prendre de vraies mesures, consultons donc les enseignants qui sont sur le terrain au quotidien...

SR

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