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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Une vie française

Bon, le titre est un peu présomptueux. Je ne connais pas cet auteur et,d'ailleurs, les notices biographiques sur lui ne sont guère étoffées sur le net...

Ce que j'avais lu sur le bouquin m'intéressait : l'auteur raconte une vie - la sienne, si j'ai bien compris, en gros - en l'inscrivant parallèlement à l'histoire politique de la France. Je trouvais l'idée intéressante, d'autant que cet auteur est de la génération de mes parents et que le fils du personnage principal est né la même année que moi comme je le découvrirais en lisant le livre. Les chapitres sont d'ailleurs découpés au rythme des changements politiques successifs de la Vème république. Au final, cela n'apporte pas grand-chose. D'ailleurs, dans le dernier tiers du livre, les événements politiques sont à peine mentionnés.


Une vie française, c'est celle de Paul Blick. Il vivra toujours dans l'ombre d'un frère disparu alors qu'il était encore tout jeune. Sa vie est banale marquée par un engagement politique forgé par mai 68. Le personnage principal connait un jour, presque par hasard, le succès en librairie en réalisant en photographiant des arbres dont les clichés, édités sous la forme de beaux ouvrages, se vendent comme des petits pains. Une ascension fulgurante alors que son ménage coule doucement... Le dernier tiers du livre devient même carrément une descente aux enfers vertigineuse. Tout s'effondre dans la vie de Paul

Mais l'écriture rend compte avec une lucidité poignante de cette chute. Car ce que Dubois écrit sonne juste. Le bouquin pourrait être insipide mais, au final, sur de nombreux sujets qui posent forcément question pour un adulte, pour un citoyen, pour un père, l'auteur implacable colle des mots précis et choisis pour parler de la mort (des autres, surtout), des enfants (les siens), des femmes (la sienne mais, aussi, celles qu'il emprunte aux autres), de la religion (il n'en a pas), de la politique (il est sans opinion), du désenchantement de la vie. Dans le même esprit, même si cela n'a pas grand-chose à voir, je préfère la légèreté et la truculence d'un Beigbeder...

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