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"Les points sur les i", petit blog péda(nt)gogique lié à mon métier de prof de français. En 2021, j'attaque ma 22ème rentrée : la huitième dans la Manche, après neuf ans dans les Ardennes et plusieurs années en lycée et collège aux alentours de Dieppe. Cette interface est un lieu pour proposer des éléments (plus ou moins) en rapport avec les cours que j'inflige à mes élèves : cahiers de textes, documents complémentaires, billets d'humeur et partages de mes lectures personnelles... Bonne visite !

Mythe mité

JFK / Marilyn... Couple glamour, s'il en est... Happy birthday Mr President, et patati et patata... Deux destins tragiques, stoppés net, juste après le sommet de leur gloire respective... Et, surtout, derrière cette façade, une belle liaison et tout et tout, des coulisses moins sympathiques...


JFK est une ordure de première catégorie. Ses liaisons et coucheries multiples et variées feraient passer DSK pour un enfant de choeur. Marilyn, pauvre fille dépressive. Son statut de sex-symbol l'a achevée. Et derrière tout ça, les petits truands, la Mafia, le FBI, les règlements de comptes plus ou moins en famille...


Une image des Etats-Unis bien tristounette, un costard taillé dans le vif avec un style incisif par ce journaliste du Nouvel Obs'... Un humour souvent corrosif ! Cela, j'ai vraiment aimé. On se marre en lisant le bouquin !


C'est quand même un peu longuet... Toutes ces histoires d'écoutes, de mecs butés, de filles faciles... Cela fait frémir quand on sait que, à cette époque, le monde de la Guerre froide était au bord d'une implosion générale... Mais, qu'à cela ne tienne, JFK dorlotte ses putes dans la piscine, jusque dans la nursery de ses enfants !!!


Au final, aucune pitié pour JFK. Marilyn, je la plains. Elle avait le monde à ses pieds et cela l'a dépassée. Quelle ironie !






Morceaux choisis...


Il est vrai que Joe, vedette des stades, idole du base-ball, n’aime pas les soirées, déteste qu’on regarde sa femme comme si elle était à vendre, manifeste une jalousie de bouledogue, insiste pour qu’elle abandonne sa carrière et reste à la maison, pour faire la cuisine. Ce qui est une aberration. Car Marilyn ne sait rien cuisiner d’autre que les carottes (en boîte) et les petits pois (en boîte). Elle trouve que les couleurs vont bien ensemble.


Joe DiMaggio, emberlificoté dans sa cravate et son costume, est mal à l’aise. Il est inculte, ce qui n’est pas grave à Hollywood, bien au contraire.


Marilyn est camée à la gloire. Elle veut être la star des stars, être respectée, être vénérée. Elle exige de l’attention, de l’amour, de la considération, de l’éclat, des vapeurs d’encens, des arômes de myrrhe, un autel en marbre de Carrare et le désir des tous les hommes.


À peine Jackie a-t-elle passé l’anneau à son doigt que son mari est déjà reparti vers d’autres lits. Impossible de le brider. C’est une compulsion, une névrose. Il doit séduire, il doit coucher. Son éthique personnelle est aussi développée que celle de son père : la morale, c’est bon pour les curés, les péquenots et les chaisières. Pas pour nous, les Kennedy !


Le deuxième jour de tournage, Marilyn arrive trois quarts d’heure en retard. Le lendemain, elle pointe à midi. En deux jours, il lui faut trente-quatre prises pour enregistrer quatre mots : « Oh, you, poor prince. » Elle confère avec Paula. Elle bafouille. Elle oublie son texte. Elle laisse tomber la cuillère de caviar qu’elle tient. Exaspéré, Laurence Olivier lui donne un conseil : – Asseyez-vous, Marilyn, comptez jusqu’à trois et dites votre réplique.
Elle le regarde d’un œil vitreux. Olivier cingle : – Sans doute ne savez-vous pas compter non plus ?

Elle a pourri la vie du plateau par terreur et par vice. Elle a voulu montrer qui était la patronne, la vedette, le boss. Elle a réussi. Sans Marilyn, pas de Some Like It Hot. Le hot, c’est elle, personne d’autre.

À Chicago, Marilyn fait la une des journaux. Elle est belle, radieuse, elle semble au sommet de sa vie. Les spectateurs se demandent ce qu’elle fait avec le triste sire qui l’accompagne. Arthur Miller, en smoking, est aussi gai qu’un dimanche de Pentecôte. Quand il sourit, on a l’impression qu’il a des chaussures qui lui font mal aux pieds. Quand il donne une interview, il répond comme s’il calculait, en douce, le montant de ses impôts sur ses doigts.

Jack Kennedy, lui, continue à s’amuser dans sa garçonnière du Carlyle Hotel. Il fait la cour à Sophia Loren, couche avec une étudiante, Helen Chavchavadze, alterne avec Pamela Turnure, fait monter des putes en vrac, et le reste l’indiffère. Chaque soir une autre fille, voire deux ou trois. Quel homme ! Il passe la moitié de son temps à penser aux femmes, et l’autre moitié à coucher avec elles, dit Adlai Stevenson. Ce n’est pas faux.

De temps en temps, Marilyn vient passer la nuit. Elle est plus que jamais la star des stars, la femme la plus sexy de tous les temps, le gros lot inventé par Dieu pour faire crever les hommes de désir. Marilyn, la suprême tentation, la sucrerie ultime. Elle est au sommet du monde : il n’y a pas un père de famille dans le Minnesota ou au Kamtchatka qui ne rêve d’elle, pas un mâle aux îles Kouriles ou en terre de Baffin qui ne prie pour qu’on la lui offre en cadeau. Même les gays se costument en Marilyn, c’est dire.
La fin de l’année arrive. Noël est en vue. Marilyn, un soir, aborde la question du mariage avec JFK, alors que celui-ci pose la main sur sa cuisse et constate qu’elle ne porte pas de culotte. Jack parle net, la main sur l’origine du monde : – Je vais être candidat à la présidence. Je ne peux pas divorcer.
Marilyn baisse les yeux. Elle n’a pas l’habitude qu’on lui dise non.

Du coup, Kennedy prête le flanc à tous les chantages possibles. Il a payé pour le silence d’Alicia Darr, il a payé pour d’autres filles. JFK est peut-être pingre, mais, dans le domaine de la main tendue occulte, il est plutôt prodigue. Il est vrai que la fortune des K. s’élève à 400 millions de dollars, soit près de trois milliards en dollars 2007. Ce sont des économies qui permettent quelques fantaisies. Le danger, c’est que Judy Campbell a des fréquentations inquiétantes. Sam Giancana est son amant. La Mafia et la politique communient dans la même culotte.

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